Une analyse génomique révèle une nouvelle apparence et de nouveaux ancêtres pour Ötzi, la momie des glaces du néolithique
La plus ancienne momie de glacier, surnommée « Ötzi« , n’est peut-être pas l’homme hirsute que l’on croyait.
Des chercheurs ont réexaminé l’histoire génomique de l’homme des glaces néolithique, révélant une apparence et une ascendance différentes de ce que l’on pensait jusqu’à présent.
Nommé d’après les Alpes de l’Ötztal en Italie, où les restes de la momie ont été trouvés, la datation au radiocarbone montre qu’Ötzi a vécu pendant l’âge du cuivre, entre 3350 et 3120 avant notre ère.
Une première analyse, réalisée en 2012, avait permis de déceler des traces d’éleveurs des steppes d’Europe de l’Est dans l’ascendance de la momie. Cependant, l’analyse actualisée d’un génome de haute qualité utilisant les nouvelles technologies de séquençage de l’ADN montre qu’Ötzi a plus de points communs avec les premiers agriculteurs d’Anatolie, puisqu’il a plus de 92 % d’ancêtres anatoliens.
A partir de l’étude : l’ascendance d’Ötzi, un mélange d’agriculteurs anatoliens (orange) et de chasseurs-cueilleurs européens (vert). (Wang et col./ Cell Genomics)
L’étude indique que l’inexactitude des précédents résultats peut s’expliquer par la contamination de l’échantillon original par de l’ADN d’humains modernes. Les reconstitutions précédentes dépeignent Ötzi comme un homme à la peau claire, aux cheveux clairs et à la chevelure abondante.
Selon Johannes Krause, de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive, en Allemagne :
L’analyse du génome a révélé des traits phénotypiques tels qu’une forte pigmentation de la peau, des yeux foncés et une calvitie masculine qui contrastent fortement avec les reconstitutions précédentes qui montrent un homme à la peau et aux yeux clairs et assez poilu.
On pensait auparavant que la peau de la momie s’était assombrie pendant sa conservation dans la glace, mais les nouvelles découvertes rapprochent considérablement l’apparence d’Ötzi de celle de la momie.
Les auteurs de cette nouvelle analyse reconnaissent « qu’un seul individu a une résolution limitée pour représenter l’histoire de la population de son époque et de sa région », mais leurs résultats correspondent à ceux d’autres anciens humains trouvés en Italie.
Un corps trouvé près des Alpes du Sud, par exemple, présente également dans des études génomiques récentes une forte ascendance liée à l’agriculture anatolienne.
L’étude publiée dans la revue Cell Genomics : High-coverage genome of the Tyrolean Iceman reveals unusually high Anatolian farmer ancestry et présentée sur le site de la Société Max-Planck pour le développement des sciences : Ötzi: dark skin, bald head, Anatolian ancestry.