Sept ans après, la sonde OSIRIS-REx a ramené 250 gr de l’astéroïde Bennu sur la Terre
Les tout premiers échantillons d’astéroïde prélevés par la NASA dans les profondeurs de l’espace ont atterri sans encombre sur Terre, une première historique.
Image d’entête : la capsule de retour d’échantillon de la mission OSIRIS-REx de la NASA. (NASA/ Keegan Barber)
Lors d’une opération menée en milieu de matinée au Dugway Proving Ground de l’armée américaine, dans le désert aride de l’Utah, des équipes de la NASA et de l’armée de l’air américaine ont récupéré une capsule spatiale contenant des échantillons de l’astéroïde Bennu prélevés par la sonde spatiale OSIRIS-REx de la NASA en 2020. C’est la première fois que la NASA prélève un échantillon d’un astéroïde et qu’elle le récupère sur Terre.
Vue de l’astéroïde Bennu lors d’un survol de la sonde OSIRIS-REx. (NASA/ Goddard/Université d’Arizona)
Comparaison de la taille de l’astéroïde Bennu. (NASA)
Après avoir parcouru plus de 6,2 milliards de kilomètres pour atteindre Bennu et rentrer chez elle, la sonde OSIRIS-REx a libéré sa capsule de retour d’échantillon hier matin, alors qu’elle se trouvait à environ 101 000 km au-dessus de la Terre. La capsule contient quelque 250 grammes de roches et d’autres matériaux provenant de Bennu, des matériaux qui pourraient aider à répondre à certaines des plus brûlantes questions scientifiques sur les origines de la vie sur Terre et les premiers jours de notre système solaire.
Représentation de la phase de prélèvement d’échantillons (NASA)
Représentation de l’événement de collecte d’échantillons de l’astéroïde Bennu par la sonde OSIRIS-REx. (NASA)
Photos : après avoir frôlé l’astéroïde Bennu en 2020, OSIRIS-REx a ramené les échantillons collectés à l’intérieur de la sonde (à gauche) et les a placés dans sa capsule de retour (à droite). (NASA/Goddard/Univ. Arizona/Lockheed Martin)
La capsule OSIRIS-REx a atteint des vitesses de 43 450 km/h et son bouclier thermique a subi des températures atteignant les 2 900 °C lors de sa descente dans l’atmosphère terrestre. La capsule a déployé son parachute principal à une altitude d’environ 20 000 pieds, soit quatre fois plus que prévu à 5 000 pieds, mais elle semble avoir atterri sans encombre. Alors qu’elle flottait jusqu’au sol désertique de l’Utah Test and Training Range du ministère américain de la défense, la capsule s’est suffisamment refroidie pour que le personnel de l’armée de l’air américaine puisse s’en approcher après l’avoir localisée.
La descente depuis la limite de l’atmosphère jusqu’aux sables du désert a duré un peu moins de 13 minutes au total, au terme d’un voyage de 4 milliards de kilomètres. La mission OSIRIS-REx a été lancée en 2016, est arrivée sur Bennu en 2018 et a collecté des échantillons de l’astéroïde en 2020.
Une fois au sol, la capsule et la zone environnante ont été examinées afin de s’assurer que les membres de l’équipe OSIRIS-REx et le personnel de récupération pouvaient approcher et examiner la capsule en toute sécurité. Un premier examen effectué par les équipes de récupération a révélé que la capsule était intacte et n’avait subi aucune brèche lors de l’atterrissage. Elle ensuite été reliée à un hélicoptère par une longue élingue et transportée par voie aérienne jusqu’à une salle blanche temporaire installée sur le terrain d’essai de l’armée américaine (Dugway Proving Ground).
La capsule d’échantillonnage est transportée par avion jusqu’à la salle blanche temporaire. (NASA/ Keegan Barber)
Une fois dans l’installation, la capsule sera ouverte au plus tôt mardi (26 septembre), et la boîte contenant le précieux échantillon de l’astéroïde Bennu sera à nouveau préparée pour le transport.
La salle blanche temporaire installée sur le terrain d’essai de l’armée américaine, Dugway Proving Ground. (NASA)
Le matériau de l’astéroïde sera ensuite chargé dans un avion et acheminé vers le Johnson Space Center (JSC) de la NASA à Houston, au Texas, où l’attend une nouvelle installation, la division Astromaterials Research and Exploration Science (ARES) de l’agence. L’échantillon sera ensuite réparti entre différentes institutions scientifiques et agences spatiales mondiales. La NASA conservera 70 % de l’échantillon au JSC, où elle l’analysera pendant des années. Un autre 25 % sera partagé entre plus de 200 scientifiques dans 35 installations différentes. 4 % seront remis à l’Agence spatiale canadienne et 0,5 % à l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA).
OSIRIS-REx est la première mission de la NASA à collecter un échantillon d’astéroïde, mais la JAXA, l’agence d’exploration aérospatiale japonaise, a déjà deux missions de ce type à son actif. Hayabusa 1 a collecté des matériaux sur l’astéroïde Itokawa et les a ramenés en 2010, et Hayabusa 2 a ramené des échantillons de l’astéroïde Ryugu en 2020.
L’atterrissage réussi et la récupération des échantillons de l’astéroïde Bennu marquent la fin d’une mission de 7 ans qui a connu son lot de surprises. Lorsque la sonde est arrivée sur Bennu en 2018, elle a trouvé un astéroïde ressemblant davantage à un tas de gravier et de gravats qu’à un rocher compact. Les scientifiques de la mission ont alors dû revoir le programme d’atterrissage de la sonde, qui a dû être reprogrammé pour atterrir dans une zone moins grande qu’un quart du site d’atterrissage prévu à l’origine. Mais l’équipe d’OSIRIS-REx a réussi.
Dante Lauretta, chercheur principal de la mission, a déclaré lors d’une conférence de presse avant l’atterrissage, le 22 septembre, que l’équipe OSIRIS-REx avait toujours été capable de résoudre les problèmes inattendus qui se présentaient.
Annoncée sur le site de la NASA : NASA’s First Asteroid Sample Has Landed, Now Secure in Clean Room.