Des astronomes détectent directement de l’oxygène atomique sur Vénus
L‘atmosphère de Vénus est presque entièrement composée de dioxyde de carbone, mais des astronomes allemands ont détecté de l’oxygène dans son atmosphère diurne et nocturne. Cette découverte pourrait expliquer pourquoi l’atmosphère vénusienne est si différente de la nôtre. Elle pourrait également aider à appuyer les futures missions spatiales à destination de Vénus.
Image d’entête : Vénus avec, en superposition, son spectre térahertz, une raie d’absorption caractéristique de l’oxygène atomique apparaît. L’intensité et la forme du signal d’absorption sont une mesure de la quantité d’oxygène atomique et de sa température. (NASA/ JPL-Caltech)
Plus proche voisine de la Terre dans le système solaire, Vénus a une taille presque identique à notre planète (la Terre a un rayon de 6 371 km, Vénus de 6 052 km). La Terre et Vénus sont comme des jumelles dans le système solaire. Mais Vénus pourrait être considérée comme une « jumelle diabolique ».
Notre planète bleue et hospitalière est soutenue par une atmosphère fraîche et riche en oxygène. L’atmosphère de Vénus est composée d’environ 96 % de dioxyde de carbone (CO2), de 3,5 % d’azote moléculaire et de traces d’autres gaz tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre, la vapeur d’eau, l’argon et l’hélium. C’est également l’atmosphère la plus lourde de toutes les planètes rocheuses du système solaire. Elle exerce une pression de 93 bars à la surface de la planète, ce qui équivaut à la pression qui règne à environ 900 mètres sous l’eau sur Terre.
Les conditions qui règnent sur Vénus seraient le résultat d’un « effet de serre incontrôlé ». Les scientifiques ont longtemps théorisé que Vénus ressemblait autrefois à la Terre, suggérant même qu’elle possédait des océans. Mais la proximité du Soleil a entraîné l’évaporation des océans vénusiens, libérant de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. Ces molécules ont ensuite été brisées par le rayonnement UV, l’hydrogène s’est échappé dans l’espace et le CO2 s’est accumulé dans l’atmosphère, ce qui a conduit aux conditions actuelles de Vénus.
Le mois dernier :
Les auteurs de cette nouvelle étude suggèrent que l’oxygène présent dans l’atmosphère de Vénus est produit du côté diurne par la décomposition du CO2 et du monoxyde de carbone (CO). Il est ensuite transporté vers la face nocturne par la circulation atmosphérique. Vénus tourne très lentement. Un jour sur Vénus dure 243 jours terrestres, alors que la planète tourne une fois autour du Soleil tous les 225 jours.
De précédentes observations ont révélé la présence d’oxygène atomique (et non d’oxygène moléculaire, O2) dans la lueur nocturne de Vénus, une faible émission de lumière par l’atmosphère planétaire du côté nuit de la planète. La nouvelle étude a analysé 17 points de la face nocturne et de la face diurne de la planète et elle a trouvé de l’oxygène partout. Les mesures ont été effectuées à l’aide du spectromètre à réseau embarqué à bord de l’avion de la NASA (image ci-dessous), le Stratospheric Observatory for Infrared Astronomy (Observatoire stratosphérique pour l’astronomie infrarouge).
(NASA/ DLR)
La plus forte concentration d’oxygène a été relevée à 100 km au-dessus de la surface de Vénus.
L’étude publiée dans Nature Communications : Direct detection of Atomic oxygen on the dayside and nightside of Venus et présentée sur le site de l’Institute of Optical Sensor Systems du Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique (DLR) : Atomic oxygen on the day and night side of Venus’ atmosphere.