La Terre hébergerait mille milliards d’espèces différentes
Des biologistes de l’université de l’Indiana (Etats-Unis) estiment que nous n’aurions découvert que 0,001% des espèces de notre planète. Cela signifie que les 10 millions d’espèces identifiées jusqu’à présent représentent une goutte dans l’océan des mille milliards d’espèces présentes. C’est un grand chiffe avec, éventuellement, de grandes implications.
Cette nouvelle estimation se fonde sur l’une des plus larges analyses de données suggèrant que la biodiversité opère sur une ”échelle mobile exponentielle”. Au niveau de notre complexité biologique, en tant que grands mammifères, il n’y a pas un grand nombre d’organismes. Mais lorsque vous descendez au niveau microbien, aux micro-organismes comme les bactéries, les chiffres explosent.
Pour compléter leur étude, les scientifiques ont utilisé des dizaines de milliers d’enregistrements existants pour assembler un ensemble de données de plus de 5,6 millions d’espèces (micro et non-microorganismes) à partir de 35 000 sites dans le monde, couvrant tous les continents et les océans, à l’exception de l’Antarctique. En analysant ces données, ils ont constaté que de nombreuses estimations précédentes de la biodiversité ont significativement sous-échantillonnés les micro-organismes, des populations qui ont été un peu mieux recensées au cours de ces dernières années.
Les biologistes et les écologistes ont ce qu’ils appellent des lois d’échelle. Celles-ci sont fondées dans l’idée que le nombre d’espèces comptées augmentera généralement avec la surface sur laquelle s’effectue le recensement. Généralement, les lois d’échelle suivent également le principe que le nombre augmentera plus rapidement sur une très petite échelle (par ex, si vous passez de 1cm^2 carré à 1m^2), qu’à plus grande échelle.
Cependant, il est difficile de définir correctement ces lois et presque impossible d’obtenir un décompte précis, car de nouvelles espèces apparaissent constamment tandis que d’autres disparaissent. Mais les chercheurs de l’université de l’Indiana ont pu utiliser leur énorme ensemble de données pour observer les tendances sur l’abondance des espèces, le nombre d’organismes individuels par espèce, s’adaptant à la biodiversité.
Grâce à l’étude de ce genre de relations, ils ont estimé « que la Terre héberge au moins mille milliards d’espèces microbiennes. »
Et ce chiffre semble encore plus grand si l’on considère que moins de 10 millions de micro-organismes ont été identifiés, dont environ 10 000 ont été cultivées en laboratoire et moins de 100 000 ont été classés par les scientifiques. Il sera sans doute impossible de classer les 999 milliards d’espèces restantes…
L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Scaling laws predict global microbial diversity et annoncée sur le site de l’université de l’Indiana : Indiana University researchers find Earth may be home to 1 trillion species. Image d’entête : “L’univers parallèle microscopique” (Wikimedia / Sofia Vini)
Le domaine du vivant est infiniment plus complexe qu’on le pensait jusqu’alors. les microbes sont innombrables ET indénombrables, ET mutent en permanence.
On sait aussi depuis peu que l’homme, comme les autres mammifères, vit en « symbiose » avec des million de microbes. Où fini l’homme et où commence le microbe?
La prochaine étape: redéfinir la notion d' »espèce »?