Certaines bactéries trouvent que le plastique c’est fantastique
Des chercheurs japonais ont trouvé une bactérie qui semble avoir évolué pour consommer le polytéréphtalate d’éthylène, plus simplement appelé PET, un polymère couramment utilisé dans les plastiques. Cette découverte pourrait, bien évidemment, être utilisée pour développer de nouvelles façons de lutter contre le problème croissant des déchets plastiques de la terre.
Certains plastiques peuvent prendre entre 450 et 1000 ans pour se décomposer, mais les articles fabriqués avec le PET subsistent beaucoup plus longtemps. Ces plastiques ne se biodégradent pas, c’est ce qui rend la découverte de cette nouvelle bactérie, baptisée sakaiensis Ideonella, si remarquable. D’autres créatures consomment du plastique, très peu le PET et pas aussi bien que l’I. rakaiensis.
Selon l’étude publiée récemment (lien plus bas), il a fallu aux organismes 6 semaines pour venir à bout d’un petit ruban de PET à une température de 30 °C, dans des tests en laboratoire. Pour dégrader la matière, l’I. rakaiensis se sert de ses appendices filiformes pour bloquer sa nourriture. Il utilise seulement deux enzymes pour décomposer le PET en ses composants chimiques respectueux de l’environnement, dont il fait ensuite son repas.
Les chercheurs sont tombés sur ces bactéries alors qu’ils étudiaient des microbes vivant sur des produits en PET usagers que les chercheurs avaient récupérés. L’équipe estime que les bactéries consomment le PET sans aide et le fait que ces matières plastiques sont présentes depuis moins de 80 ans suggère qu’elles ont évolué cette adaptation relativement récemment.
Plus de 5 milliards de morceaux de plastique, pesant un total de 269 000 tonnes, sont estimés barboter dans les océans de notre planète. Les scientifiques espèrent que leur découverte inspire de nouvelles façons de lutter contre la pollution plastique, éventuellement par l’utilisation du génie génétique. Les 6 semaines prises pour engloutir un petit morceau de plastique pourraient être un peu long, donc un transfert des gènes produisant l’enzyme de I. sakaiensis à la bactérie Escherichia coli pourrait aider à accélérer le processus.
L’étude publiée dans Science : A bacterium that degrades and assimilates poly(ethylene terephthalate).
Bonjour,
Cette découverte n’est pas sans me rapeller la fin de l’anime japonais « Earth Girl Arjuna » !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Earth_Girl_Arjuna
La fin du monde moderne en perspective ?
bonsoir, intéressant, mais quels sont les déchets émis par ces bactéries suite à la digestion du PET ? Merci pour vos articles, souvent lus avec intérêt.
@octayve D’après le résumé de l’étude source, on obtient de l’ethylène glycol (toxique) et de l’acide téréphtalique (pas d’effet connu mais sert presque uniquement à fabriquer des polymères plastiques dont le PET)
Heuu, non. Ça, c’est le produit de la dégradation des enzymes de la bactérie. Ensuite, elle les « ingère ». Mais ce quelle rejette après ?? ? Cela doit être assez minime, si toxique.