De petits sorts et malédictions en or et argent de 2 000 ans trouvés en Serbie
Des archéologues ont découvert en Serbie de minuscules parchemins d’or et d’argent comportant ce qui semble être une série d’anciennes malédictions.
Ces tablettes ont été trouvées près de squelettes humains sur un site d’excavation au pied d’une centrale électrique au charbon à Kostolac, dans le nord de la Serbie. Les archéologues, dirigés par Miomir Korać, ratissent actuellement la zone en vue de la poursuite des travaux sur le site, qui était autrefois l’ancienne ville romaine de Viminacium.
Il y a une semaine, l’équipe de Korać à découvert deux amulettes en plomb enterrées à côté de squelettes (image d’entête : Djordje Kojadinovic /Reuters). Chaque amulette contenait de minuscules rouleaux d’argent et d’or couverts de symboles et d’écritures. Les archéologues pensent que les Greco-Romains utilisaient ces artéfacts pour demander aux dieux, aux esprits, ou au défunt d’effectuer une action sur une autre personne ou un objet, ou d’invoquer une sorte de malédiction. Ces sorts peuvent être bénins, comme un charme d’amour, ou ils pouvaient renfermer de mauvaises intentions, comme de souhaiter qu’un malheur particulier tombe sur un ennemi ou un rival.
L’un des rouleaux contient du texte écrit en araméen et non en grec, ce qui représente un mystère pour les scientifiques. Les chercheurs ont également identifié plusieurs démons associés au territoire de ce qui est aujourd’hui la Syrie : il y a Baal, Yahweh, Thobarabau, Seneseilam et Sesengenfaranges. Invoquer les pouvoirs à la fois de Baal et Yahvé sur un seul sort est sans précédent.
Selon l’History Blog (lien plus bas) :
Trouvé dans tout le monde gréco-romain, même durant l’ère chrétienne, les tablettes de malédiction font appel aux esprits, aux démons ou aux pouvoirs divins pour contrôler une cible, détruire un ennemi, forcer la restitution des biens volés, ruiner quelqu’un ou de faire perdre l’équipe adverse. Les tablettes étaient de minces feuilles de plomb sur lesquels des invocations contre des cibles ont été gravées. Elles étaient ensuite enroulées ou pliées et placées dans une zone pertinente généralement sous le sol, des tombes, des puits, des temples, des sanctuaires ou les maisons du maudit.
Les plus anciennes tablettes de malédiction connues ont été trouvées dans la colonie grecque de Sélinonte, en Sicile (aujourd’hui Castelvetrano) et date du début du 5e siècle av JC. Les 22 tablettes Sélinute étaient pour la plupart des malédictions concernant des litiges et destinées à saboter le procès d’un adversaire. D’autres types populaires de malédictions visaient des équipes sportives rivales, des entreprises rivales, des voleurs et il y avait des sorts pour l’amour et le sexe. Les hommes ont tendance à utiliser des sorts pour éveiller la passion des femmes, tandis que les femmes les utilisaient principalement pour stimuler l’affection des hommes.
Les autres rouleaux trouvés sur le site ne contiennent pas de textes reconnaissables et comportent des symboles inconnus, pouvant représenter des signes astrologiques ou des forces cosmiques. Les archéologues tentent actuellement de déchiffrer ces symboles, ainsi que les textes araméens afin d’en apprendre davantage.
Via Reuters et l’Hystory Blog : Roman gold curse tablets found in Serbia.