Sélectionner une page

Sur la mouche qui peut rester sèche dans l’eau la plus humide du monde

22 Nov 2017 | 1 commentaire

Ephydra hians1

Le lac Mono, dans le désert de la Sierra Nevada en Californie, n’est pas un lac d’eau douce comme les autres. Non seulement il est trois fois plus salé que l’océan, mais il est également plein de carbonate de sodium et de borax, qui est essentiellement un détergent à lessive. Le pH élevé de l’eau lui confère une texture glissante et presque grasse.

Aucun poisson ou autre vertébré ne survit dans ce lac, bien que des algues et des bactéries y soient abondantes. Ainsi, pour une mouche, les profondeurs du lac sont très intéressantes, il n’y a pas de prédateurs et beaucoup de nourriture. Cependant, il n’y a qu’un seul obstacle à surmonter : comment rester au sec en étant sous l’eau.

Effectivement, pour quelque chose de la taille d’une petite mouche, la tension superficielle de l’eau est puissante, ce qui en fait un piège collant mortel. Tous les insectes doivent être hydrofuges, ou hydrophobes, afin de coexister avec la pluie et la rosée dans leur environnement. La plupart sont capables de surmonter la pluie en portant une couche de poils courts recouverts d’une substance cireuse, ce qui leur permet de repousser la plus grande partie de l’eau.

Cependant, en raison de sa composition chimique particulière, l’eau du lac Mono est particulièrement efficace pour briser les défenses poilues d’un insecte moyen. Floris van Breugel et Michael Dickinson, biologistes à l’Institut de technologie de Californie (Caltech),ont découvert que c’est parce que la surface du lac contient une fine couche d’ions carbonate chargés négativement. Quand une mouche “normale” se rapproche un peu trop près de l’eau, les ions sont attirés par des charges positives sur la peau de la mouche et l’eau est attirée entre les poils protecteurs, la mouillant.

Pourtant, les mouches du lac Mono, scientifiquement connues sous le nom d’Ephydra hians, peuvent plonger et rester sèches dans ce que Dickinson appelle “peut-être l’eau la plus humide du monde”.

Grand regroupement de mouches Ephydra hians sur les rives du lac Mono. (Wikimédia/ Steve Ryan)

Ephydra hians1- mono

Afin de déterminer la particularité physique permettant à cette mouche de survivre à ces fréquentes plongées, les chercheurs ont utilisé une combinaison de mesures vidéo à haute vitesse et de mesure les micro-forces rentrant en jeu en plongeant les mouches dans différentes solutions chimiques. Ainsi, van Breugel et Dickinson ont découvert que la mouche du lac Mono crée une bulle d’air autour de son corps lorsqu’elle s’enfonce dans l’eau du lac.

La mouche Ephydra hians en pleine plongée, recouverte d’une fine couche d’air. (Caltech)

Ephydra hians2

Cette bulle est le résultat d’un phénomène hydrofuge extrême appelé superhydrophobie. Les chercheurs ont découvert que les mouches disposent de cette particularité, car elles sont plus poilues que la moyenne et qu’elles enduisent leurs corps et leurs poils de cires qui, ensemble, sont particulièrement efficaces pour repousser l’eau riche en carbonates. Ils ont également de grandes griffes sur leurs pieds, ce qui leur permet de crapahuter sur les rochers sous l’eau tout en résistant à la force de flottabilité naturelle de la bulle. Remarquablement, la bulle ne recouvre pas les yeux de la mouche, lui permettant de voir sous l’eau sans l’effet de distorsion de la bulle.

L’équipe a comparé la performance des mouches du lac Mono à une variété d’autres mouches et aucune n’a pu tremper une patte dans l’eau du lac Mono sans se mouiller à un degré qui rendrait l’évasion du lac improbable. De plus, lorsque les mouches du lac Mono ont été brièvement débarrassées de leur cire avec un solvant (hexane), elles ont perdu leur capacité à former une bulle superhydrophobe, suggérant ainsi que la cire de la mouche lui est essentielle.

Selon Dickinson :

Ce n’est pas que les mouches du lac Mono ont développé une nouvelle et unique façon de rester hydrophobe, c’est qu’elles ont amplifié les outils normaux que la plupart des insectes utilisent.

L’étude est publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Superhydrophobic diving flies (Ephydra hians) and the hypersaline waters of Mono Lake et présentée sur le site de Caltech : The Strange Case of the Scuba Diving Fly.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Des scientifiques trouvent un moyen de convertir les groupes sanguins et de les rendre mutuellement compatibles pour la transfusion

Les transfusions sanguines sauvent souvent la vie des patients qui ont désespérément besoin de remplacer leur sang perdu à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une blessure. Le problème est que les réserves de sang sont faibles dans le monde entier. Pour ne rien arranger, il existe plusieurs groupes sanguins, dont certains sont incompatibles. Par exemple, si votre groupe sanguin est O négatif, vous ne pouvez recevoir que du sang de type O négatif…

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This