Une nouvelle carte de la Voie lactée révèle une vague géante de pouponnières stellaires
Des astronomes américains ont découvert une structure gazeuse en forme de vague qui, selon eux, est la plus grande à avoir été découverte dans notre galaxie.
Constituée de pouponnières stellaires interconnectées, elle transforme une vision vieille de 150 ans des pouponnières stellaires voisines, sous forme d’un anneau en expansion, en une structure comportant un filament ondulé de formation d’étoiles qui atteint des milliards de kilomètres au-dessus et au-dessous du disque galactique.
Révélée lors de la réunion annuelle de l’American Astronomical Society à Hawaii, cette structure a été baptisée la » vague de Radcliffe « , d’après le Radcliffe Institute for Advanced Study de l’université Harvard (États-Unis).
Image d’entête : la vague de Radcliffe représentée par les données de l’étude superposées à une représentation artistique de la Voie lactée et de notre soleil. (Alyssa Goodman/ Université Harvard)
Cette percée a été rendue possible par la combinaison des données de la sonde Gaia de l’Agence spatiale européenne avec d’autres mesures permettant de dresser une carte 3D détaillée de la matière interstellaire dans la Voie lactée.
L’équipe de recherche a ensuite remarqué une structure longue et mince qui, selon elle, mesure environ 9 000 années-lumière de long et 400 années-lumière de large, et qui a une forme ondulée, avec une crête à 500 années-lumière au-dessus et au-dessous du plan médian du disque de notre galaxie.
Cette vague comprend plusieurs des pouponnières d’étoiles que l’on croyait auparavant faire partie de la ceinture de Gould, une bande de régions de formation d’étoiles que l’on croit être en forme d’anneau autour du Soleil.
Selon Alyssa Goodman, de Harvard :
Aucun astronome ne s’attendait à ce que nous vivions à côté d’une gigantesque collection de gaz semblable à une vague, ou à ce qu’elle forme le bras local de la Voie lactée.
Nous avons été complètement choqués lorsque nous avons réalisé pour la première fois à quel point la vague de Radcliffe est longue et droite, en la regardant d’en haut en 3D, mais à quel point elle est sinusoïdale lorsqu’on la regarde depuis la Terre.
L’existence même de la vague nous oblige à reconsidérer notre interprétation de la structure 3D de la Voie lactée.
Le coauteur João Alves, de l’université de Vienne, en Autriche, indique que la cause de la forme de la structure n’est pas claire, mais il suggère que « cela pourrait être comme une ondulation dans un étang, comme si quelque chose d’extraordinairement massif avait atterri dans notre galaxie ».
Ce que nous savons, c’est que notre Soleil interagit avec cette structure. Il est passé par un festival de supernovae en traversant Orion il y a 13 millions d’années, et dans 13 millions d’années il traversera à nouveau la structure, un peu comme si nous » surfions la vague « .
L’étude publiée dans la revue Nature : A Galactic-scale gas wave in the solar neighborhood et présentée sur le site de l’université Harvard : The giant in our stars.