Le vaisseau spatial DART est maintenant en route pour s’écraser sur un astéroïde
L‘impact considérable d’un astéroïde qui perturberait ou détruirait la vie sur Terre semble relever de la science-fiction et, bien qu’improbable, il pourrait se produire. La NASA et d’autres agences spatiales sont constamment à l’affût des astéroïdes géocroiseurs qui présentent un risque et des astéroïdes inconnus qui apparaissent de manière inattendue dans l’immensité de l’espace. Tout en s’efforçant de découvrir et de suivre les astéroïdes potentiellement dangereux pour notre planète, la NASA cherche également des moyens de les dévier en cas de besoin. Elle a confirmé cette semaine qu’après des années de travail, la mission DART de la NASA pour Double Asteroid Redirection Test, a finalement été lancée.
Représentation artistique de la mission DART. (NASA)
Cette mission consiste donc à démontrer un moyen possible de dévier les astéroïdes qui pourraient constituer une menace pour la Terre dans le futur. Hier, la sonde robotique a décollé à bord d’une fusée Falcon 9 depuis le complexe de lancement spatial 4E de la base spatiale de Vandenberg, en Californie.
Représentation de la mission DART à l’approche de l’astéroïde Dimorphos. (NASA)
Le lancement s’est déroulé sous un ciel dégagé, avec des vents légers et une couverture nuageuse de seulement 1 %. La fusée Falcon 9 a décollé sans retard majeur, les moteurs du premier étage s’arrêtant au bout de 153 secondes avant que le deuxième étage ne s’allume et ne brûle pendant 322 secondes. La sonde spatiale DART s’est ensuite séparée du deuxième étage 58 minutes après le lancement. Pendant ce temps, le premier étage a effectué une combustion de rentrée pour effectuer un atterrissage sur la barge de drone autonome désignée “Of Course I Still Love You” dans l’océan Pacifique.
Le lancement de la fusée Falcon 9 transportant la mission DART. (NASA)
La prochaine phase de la mission conjointe avec l’Applied Physics Laboratory de l’Université Johns-Hopkins (États-Unis) consistera pour la sonde DART à déployer son système ROSA (Roll Out Solar Arrays) et, après vérification des systèmes, à mettre en marche son système de propulsion solaire-électrique NEXT-C (Evolutionary Xenon Thruster – Commercial). Basé sur le système de propulsion de la sonde Dawn, ce système accélérera le véhicule spatial à la vitesse nécessaire pour intercepter sa cible fin septembre 2022.
La cible est le système binaire d’astéroïdes Dimorphos, composé de Didymos A, d’un diamètre d’environ 780 m, en orbite autour de Didymos B, plus petit, d’un diamètre d’environ 160 m. Ces astéroïdes ne constituent pas une menace pour la Terre, mais ils ont été choisis comme un laboratoire prêt à l’emploi pour tester comment dévier les corps célestes dangereux.
Graphique présentant DART et Didymos A à l’échelle. (NASA)
Pour ce faire, DART sera dirigé par sa caméra de reconnaissance et d’astéroïde Didymos pour la navigation optique (DRACO) pour s’écraser sur Didymos B à une vitesse d’environ 6,6 km/s. Cet impact devrait être suffisamment important pour déplacer Didymos B d’une fraction de 1 %, ce qui est suffisant pour être vu par les télescopes et les radars sur Terre, à 11 millions de km, et par la sonde spatiale Hera de l’ESA qui sera lancée vers Dimorphos en 2024.
Animation de DART impactant l’astéroïde. (NASA)
Sur le site de la NASA : NASA, SpaceX Launch DART: First Test Mission to Defend Planet Earth.