Création d’un atlas détaillé des zones déficientes en oxygène dans les océans de la planète
Les vastes étendues océaniques de la planète regorgent sans aucun doute de divers écosystèmes, qui servent également d’habitat à des millions de spécimens de la biodiversité marine dispersés à travers le monde. Cependant, il existe des zones dans les océans où certains micro-organismes aquatiques ne peuvent pas vivre. Ces zones sont considérées comme des poches dans lesquelles les niveaux d’oxygène chutent et le contenu de l’eau ne correspond pas à la composition requise des animaux.
Image d’entête : Intensité de la zone de déficience en oxygène dans l’est de l’océan Pacifique, où les couleurs cuivrées représentent les endroits où les concentrations d’oxygène sont constamment les plus faibles et le vert canard indique les régions sans suffisamment d’oxygène dissous. (Jarek Kwiecinski et Andrew Babbin)
Ces poches océaniques sont connues sous le nom de zones ODZ pour oxygen-deficient zones. La zone en question est remplie d’oxyde nitreux, et l’absence de teneur durable en oxygène rend difficile la vie de certains organismes vivants à proximité ou à l’intérieur de celle-ci. Bien qu’il soit étrange que des zones dépourvues d’oxygène existent dans les grandes eaux de la Terre, elles représentent moins de 1 % du volume total des océans.
Le produit chimique présent à l’intérieur des ODZ est considéré comme un solide contributeur aux gaz à effet de serre. Lorsque le protoxyde d’azote s’échappe des poches et s’écoule dans l’océan, les industries de la pêche et les écosystèmes naturels sous-marins risquent de subir des effets indésirables.
Les zones de carence en oxygène se trouvent dans toutes les parties des océans de la planète. Cependant, tant les experts scientifiques que les entreprises marines ont du mal à localiser avec précision chacune des poches pauvres en oxygène. C’est pourquoi des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT/ Etats-Unis)) ont conçu le tout premier atlas détaillé des ODZ du monde entier. Parmi les principales régions incluses dans l’atlas figurent les zones pauvres en oxygène situées au cœur du Pacifique tropical.
L’une des plus grandes ODZ de l’océan s’étend sur toute la côte de l’Amérique du Sud et mesure environ 600 000 kilomètres cubes, soit une taille comparable à 240 milliards de piscines olympiques. La deuxième grande zone appauvrie en oxygène du Pacifique est cartographiée sur la côte de l’Amérique centrale et mesure trois fois plus que l’ODZ d’Amérique du Sud.
Chacune des masses d’eau appauvries a été analysée, et les données relatives à leur profondeur, leur volume et leur composition ont toutes été consignées dans le nouvel atlas des ODZ.
Le développement de l’atlas a été rendu possible grâce aux efforts de collaboration des scientifiques, combinés aux données océaniques collectives compilées au cours des 40 dernières années. La précision des mesures peut également être considérée comme inégalée en raison du nombre de méthodes de mesure mises en œuvre dans l’étude.
CTD (Conductivity Temperature Depth) en rosette (sonde mesurant la conductivité, la température et la profondeur)capable de recueillir de l’eau en profondeur et d’effectuer des mesures d’oxygène en continu. (Mary Lide Parker/ MIT)
Outre l’arithmétique de l’atlas, les auteurs ont également produit une simulation à l’échelle réelle de l’imagerie transposée de l’ODZ. Cette simulation montre une illustration tridimensionnelle des poches, combinée à des scènes capturées d’embarcations marines autonomes et de navires de croisière.
Les auteurs du projet d’atlas s’attendent à ce que la version enregistrée de l’ODZ soit remplie de données contributives à l’avenir. Les experts prévoient également que les données exploitées dans l’atlas pourraient contribuer aux enquêtes à venir au cas où les poches se déplaceraient en raison des changements incessants du climat de la Terre.
L’étude publiée dans la revue Global Biogeochemical Cycles : A High-Resolution Atlas of the Eastern Tropical Pacific Oxygen Deficient Zones et présentée sur le site du Massachusetts Institute of Technology : Scientists build new atlas of ocean’s oxygen-starved waters.