Intelligence compressée : les neurones des oiseaux consomment 3 fois moins d’énergie que ceux des mammifères
Depuis 2016 (lien ci-dessous), les scientifiques savent que le cerveau des oiseaux possède beaucoup plus de neurones que celui des mammifères de même taille, ce qui pourrait expliquer leur niveau d’intelligence malgré leur petite taille. La façon dont les oiseaux sont capables de fournir l’énergie pour alimenter ces neurones supplémentaires restait un mystère.
En 2016 :
Il s’avère que les oiseaux pourraient disposer d’un moyen plus efficace de traiter le glucose, ainsi leurs neurones en ont besoin environ un tiers de moins que ceux d’un cerveau de mammifère.
Des chercheurs allemands ont utilisé des techniques d’imagerie pour estimer le métabolisme du glucose chez les pigeons et ils ont combiné ces données avec une modélisation pour déterminer la vitesse à laquelle le cerveau des oiseaux utilisait le glucose et la quantité qu’il utilisait.
Les chercheurs ont été surpris de constater que, même éveillés, les pigeons utilisaient une quantité étonnamment faible de glucose pour alimenter leurs nombreux neurones, environ trois fois moins en moyenne que le même traitement dans le cerveau des mammifères (les humains appartiennent à cette catégorie).
Les raisons de cette différence ne sont pas encore claires, mais elles pourraient être liées à la température corporelle élevée des oiseaux ou à la disposition particulière de leur cerveau.
Selon Kaya von Eugen de l’université de la Ruhr à Bochum en Allemagne et premier auteur de l’étude :
Notre découverte explique comment les oiseaux sont capables de supporter un nombre aussi élevé de neurones sans compromettre la puissance de traitement.
Au cours de la longue évolution parallèle des oiseaux et des mammifères, les oiseaux ont évolué vers un cerveau plus petit avec un nombre élevé de neurones capables de performances cognitives avancées. Et il semble que l’effet combiné d’éléments propres aux oiseaux, petite taille des neurones, température corporelle élevée et disposition spécifique du cerveau des oiseaux, ait pu générer un avantage possible dans le traitement neuronal de l’information à une plus grande efficacité : des neurones bon marché avec une capacité de traitement avancée.
La priorité pour les chercheurs est maintenant de comprendre comment les neurones des oiseaux sont capables de fonctionner avec un budget énergétique plus faible et donc de supporter davantage de neurones que les cerveaux des mammifères de même taille.
L’étude publiée dans Current Biology : Avian neurons consume three times less glucose than mammalian neurons et présentée sur le site de l’Université de la Ruhr à Bochum : Clever birds have cheap neurons.