Sélectionner une page

Parasites : une extinction silencieuse aux dramatiques répercussions

11 Jan 2023 | 0 commentaires

Parasites extinctions 1 23

Les parasites ne sont pas tous mauvais, et dans un monde qui évolue rapidement, ils ont besoin de notre protection, mais ils ne semblent pas l’obtenir.

Image d’entête : vers parasites (Microcotyle sebastis) trouvés dans les branchies d’un spécimen préservé de sébaste de la collection de poissons de l’UW au musée Burke. (Katie Leslie/ Université de Washington)

Dans le deuxième plus grand estuaire des États-Unis, des scientifiques ont recensé une mortalité massive parmi les organismes marins qui dépendent d’hôtes vivant librement pour survivre. C’est ainsi devenu la plus grande étude au monde sur les parasites, publiée cette semaine (lien plus bas).

Au cours des 140 dernières années, de 1880 à 2019, le nombre de parasites dans le bras de mer du Puget Sound (État de Washington) a chuté de 38 % pour chaque degré Celsius de réchauffement de la température de la surface de la mer, selon des chercheurs de l’université de Washington (UW). Cette étude constitue l’ensemble de données le plus important et le plus long sur l’abondance des parasites collecté dans le monde, et les résultats sont encore pires que ce que certains défenseurs de l’environnement craignaient.

Les parasites sont les fils invisibles qui contribuent à tisser les réseaux alimentaires. Il est difficile de savoir comment les écosystèmes se comporteront sans leur influence.

Pour la parasitologue Chelsea Wood, de l’Université de Washington, si le même degré de perte était observé chez les mammifères ou les oiseaux, cela déclencherait immédiatement des mesures de conservation. Les oiseaux d’Amérique du Nord, par exemple, ont diminué d’un peu plus de 6 % par décennie entre 1970 et 2017, et ils figurent déjà en bonne place dans les plans de conservation. En comparaison, personne ne se soucie vraiment des parasites. Une diminution du nombre de créatures qui exploitent la vie des autres est généralement considérée comme une bonne chose. Mais c’est une vision dépassée qui ne tient pas compte de la situation dans son ensemble.

Aujourd’hui, de nombreux scientifiques s’accordent à dire que le changement climatique fait dériver la Terre vers une extinction massive, mais le scénario semble encore pire si l’on considère que nous n’avons pas vraiment pris en compte l’importance de la dépendance des formes de vie sur Terre vis-à-vis des parasites (dont la grande majorité n’est pas décrite).

Pour l’instant, très peu d’études écologiques prennent en compte les parasites, et les efforts de conservation négligent presque toujours leur rôle de connecteurs dans un habitat, malgré leur rôle répandu et essentiel dans le maintien de l’équilibre écologique. Ce n’est que lorsque les parasites prolifèrent et deviennent un problème que nous avons tendance à leur accorder de l’attention.

En 2020, par exemple, le laboratoire de Wood à l’Université de Washington a fait les gros titres lorsqu’il a découvert qu’un ver parasite spécifique présent dans les fruits de mer crus avait été multiplié par 280 depuis les années 1970. Mais tous les parasites ne se portent pas aussi bien. En fait, nombre d’entre eux pâtissent probablement de la crise climatique actuelle. Comme des bulles dans une marmite bouillante, ils disparaissent plus vite que nous ne pouvons les compter.

Dans les récentes découvertes faites à Puget Sound, les parasites ayant trois hôtes ou plus (un peu plus de la moitié de tous les parasites échantillonnés) semblaient être particulièrement vulnérables au réchauffement des eaux. Il est possible que des températures plus élevées les exposent à un risque physiologique direct ou que le réchauffement des eaux ait un impact sur la disponibilité et la viabilité de leur(s) hôte(s). Quoi qu’il en soit, plus un parasite doit passer d’un hôte à l’autre, plus il est probablement menacé par les changements climatiques.

Un chercheur tient ouvert un spécimen de poisson préservé ayant été inspecté à la recherche de parasites. (Katherine Maslenikov/ UW Burke Museum)

Parasites extinctions 2 23

Sur les 10 parasites identifiés par Wood qui s’étaient éteints en 1980 à Puget Sound, neuf d’entre eux avaient des cycles de vie qui dépendaient de trois hôtes ou plus.

Selon Wood :

Ce à quoi nous nous attendons lorsque nous observons un environnement en mutation, ce sont des gagnants et des perdants. Mais ce que nous avons trouvé ici, c’est qu’il y avait beaucoup plus de perdants que ce que nous avions prévu.

Si Puget Sound ressemble à d’autres écosystèmes dans le monde, alors Wood pense que les pertes dues aux parasites pourraient égaler, voire dépasser, le taux d’extinction massif qui a lieu parmi les espèces vivant librement. Mais personne ne peut dire avec certitude si c’est le cas sans que d’autres chercheurs ne suivent les traces de Wood.

A partir de l’étude : le nombre par hôte de parasites qui ont obligatoirement besoin de trois hôtes ou plus a diminué au fil du temps, tandis que celui des parasites à deux ou un hôte est resté stable. Les prédictions du modèle entre les années 1880 et 2019, issues de l’analyse, sont illustrées. Les prédictions concernent l’espèce parasite « moyenne » au sein de chaque groupe (c’est-à-dire au sein des parasites à un hôte, des parasites à deux hôtes et des parasites à trois hôtes et plus), la moyenne étant définie comme « l’espèce parasite dont l’abondance est la plus proche de l’abondance moyenne de toutes les espèces parasites ». (C. L. Wood et col./ PNAS)

Parasites extinctions 5 23

La chercheuse pense que la vision actuelle des parasites est similaire à la façon dont les gens considéraient les grands prédateurs, comme les loups ou les ours, dans les années 1960 et 1970. Pendant des siècles, les grands carnivores ont été chassés par l’humain, par peur et par colère, jusqu’à leur quasi extinction. Ce n’est qu’au milieu du 20e siècle que les scientifiques ont compris ce qui avait été fait. Le monde avait systématiquement éliminé certains des plus importants acteurs des écosystèmes, au détriment des habitats du monde entier.

Il s’avère que les grands prédateurs n’ont pas toujours été de nuisibles perturbateurs, mais des stabilisateurs d’habitats essentiels. Leur réintroduction dans les habitats a permis aux écosystèmes de s’épanouir à nouveau.

Selon Wood :

Nous en sommes là pour les parasites. Nous sommes à un moment où les recherches commencent à s’accumuler pour suggérer à quel point les parasites sont incroyablement puissants dans un écosystème. Mais ces informations n’ont pas encore été divulguées au public.

En 2017, une étude portant sur 457 espèces de parasites a prédit que jusqu’à 10 % d’entre elles pourraient s’éteindre d’ici 2070, dont 30 % des vers parasites. Stimulés par ces résultats, les auteurs ont créé la première « liste rouge » des parasites en voie de disparition.

En 2020, Wood s’est associé à des chercheurs du monde entier partageant les mêmes idées pour détailler un plan de conservation des parasites en 12 objectifs pour l’avenir. L’idée de départ est de tout simplement arrêter de détruire les parasites dès que nous les trouvons.

L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : A reconstruction of parasite burden reveals one century of climate-associated parasite decline et présentée sur le site de l’Université de Washington : Warming oceans have decimated marine parasites — but that’s not a good thing.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This