Sélectionner une page

Nos ancêtres ont peut-être frôlé l’extinction il y a 900 000 ans

4 Sep 2023 | 2 commentaires

Anc humain extinc 1 23

Pour autant que nous le sachions, l’humain est l’espèce la plus prospère qui se soit développée sur Terre. Nous nous sommes répandus dans le monde entier, même dans les régions polaires peu hospitalières, en pliant la nature à notre volonté. Notre technologie nous permet de nous rendre dans pratiquement n’importe quelle partie du monde en quelques heures. Après avoir conquis ce monde, l’humain s’est même rendu sur la Lune et se posera bientôt sur Mars.

Image d’entête : la formule de base de la nouvelle méthode permettant d’estimer la population de nos anciens ancêtres touchés par un goulot d’étranglement démographique. (Institut de la nutrition et de la santé de Shanghai/ CAS)

Mais il est facile de considérer cette réussite humaine comme acquise. En fait, c’est seulement grâce à une chance aveugle que l’Homo sapiens existe aujourd’hui. Tout au long de l’histoire, notre espèce et nos ancêtres ont traversé de multiples crises qui les ont menacés d’extinction. Selon une nouvelle étude publiée la semaine dernière (lien plus bas), l’une de ces crises aurait eu lieu il y a environ 900 000 ans.

À cette époque, au début du Pléistocène, le nombre de fossiles humains découverts par les scientifiques est très faible par rapport au reste des archives fossiles. Aujourd’hui, une analyse génomique suggère que nos ancêtres humains ont subi un grave goulot d’étranglement au cours de cette période de crise. Cela expliquerait l’absence de fossiles : il n’y avait tout simplement plus beaucoup d’individus pour laisser des traces derrière eux.

Alors qu’il y a plus de 8 milliards de personnes en vie aujourd’hui, les scientifiques pensent que la population totale de nos ancêtres a chuté à seulement 1 280 individus reproducteurs, et cette crise a duré près de 117 000 douloureuses années. Avant la crise, les chercheurs estiment que la population humaine oscillait autour de 27 000 individus.

L’équipe internationale de chercheurs, qui comprend des scientifiques de Chine, d’Italie et des États-Unis, a utilisé une technique innovante appelée FitCoal (pour Fast infinitesimal time coalescent process, “Processus de coalescence rapide en temps infinitésimal) pour faire la lumière sur un vide jusqu’alors inexpliqué dans les archives fossiles d’Afrique et d’Eurasie. Au lieu de s’appuyer uniquement sur les fossiles, cette technique s’est appuyée sur des séquences génomiques humaines modernes de 3 154 individus pour déduire la démographie des anciennes populations humaines.

Les résultats indiquent une baisse significative de la diversité génétique chez nos ancêtres entre 800 000 et 900 000 ans. Et cette perte de diversité génétique ne peut signifier qu’une chose : un effondrement proportionnel de la population.

Selon l’auteur principal, Giorgio Manzi, anthropologue à l’université de Rome «La Sapienza», en Italie :

L’écart entre les archives fossiles africaines et eurasiennes peut s’expliquer chronologiquement par ce goulot d’étranglement au début de l’âge de pierre. Il coïncide avec la période proposée de perte significative de preuves fossiles.

Cette période de restriction génétique extrême a eu de considérables conséquences. On estime qu’environ 65,85 % de la diversité génétique actuelle de l’humain moderne pourrait avoir été perdue à cause de ce goulot d’étranglement critique dans l’histoire de notre lignée.

De plus, ce goulot d’étranglement pourrait avoir contribué à un événement de spéciation, où deux chromosomes ancestraux ont fusionné pour former ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de chromosome 2 chez l’humain moderne. Cette mystérieuse espèce humaine pourrait avoir été le dernier ancêtre commun des Dénisoviens, des Néandertaliens et de l’Homo sapiens.

Mais que s’est-il passé durant cette période difficile qui a failli faire disparaître toute notre lignée ? Un changement climatique extrême fut probablement le principal facteur à l’origine de ce déclin radical. À peu près à la même époque, des glaciations ont provoqué de fortes variations de température, de graves sécheresses et l’extinction de la faune dont les ancêtres de l’humain dépendaient probablement pour se nourrir. En conséquence, la population s’est effondrée pour atteindre environ 1 200 individus. Selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), nos ancêtres auraient été classés entre les catégories « en danger » et « en danger critique d’extinction ».

Où ces individus ont-ils vécu pendant cette période difficile ? Comment ont-ils survécu aux changements climatiques catastrophiques ? La sélection naturelle au cours du goulot d’étranglement a-t-elle accéléré l’évolution du cerveau humain ? Il s’agit là de questions ouvertes qui pourraient trouver une réponse au fur et à mesure que les scientifiques poursuivent leurs recherches et affinent leurs méthodes. Les connaissances sur ce qui s’est passé pendant la période de transition entre le Pléistocène inférieur et le Pléistocène moyen sont encore très lacunaires. En creusant davantage, les chercheurs espèrent découvrir d’autres pièces du puzzle que constituent les premiers ancêtres et l’évolution de l’humain.

L’étude publiée dans Science : Genomic inference of a severe human bottleneck during the Early to Middle Pleistocene transition et présentée sur le site du Shanghai Institute of Nutrition and Health : Early Ancestral Bottleneck Could’ve Spelled the End for Modern Humans.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This