Une poussière d’étoile trouvée dans une ancienne météorite a été laissée par une supernova d’un nouveau genre
Un indice datant d’avant la naissance de notre soleil a été laissé par un type d’étoile découvert récemment.
Des recherches menées par l’université Curtin (Australie occidentale) ont utilisé une méthode unique pour analyser une particule de poussière trouvée dans une très vieille météorite.
Image d’entête : Cassiopée A, l’un des vestiges de supernova les plus étudiés, situé à quelque 11 000 années-lumière de notre galaxie, dans toutes les longueurs d’onde du spectre. (NASA, ESA, CSA, STScI, D. Milisavljevic (Purdue University), T. Temim (Princeton University), I. De Looze (University of Gent))
Habituellement, les matériaux contenus dans les météorites proviennent de notre système solaire. Cette minuscule et rare particule, cependant, trouve son origine bien avant la formation de notre soleil et des planètes qui gravitent autour, il y a environ 5 milliards d’années. Ces “grains présolaires » présentent des caractéristiques chimiques spécifiques qui montrent qu’ils ont été créés par des étoiles antérieures à notre Soleil.
Selon le Dr Nicole Nevill, auteure principale d’une étude publiée cette semaine (lien plus bas) dans le cadre de son doctorat à Curtin. Elle travaille aujourd’hui au Lunar and Planetary Science Institute, en collaboration avec le Johnson Space Centre de la NASA :
Ces particules sont comme des capsules temporelles célestes, offrant un instantané de la vie de leur étoile mère. Les matériaux créés dans notre système solaire présentent des ratios prévisibles d’isotopes, c’est-à-dire des variantes d’éléments ayant un nombre différent de neutrons. La particule que nous avons analysée présente un rapport d’isotopes de magnésium différent de tout ce que l’on trouve dans notre système solaire.
L’équipe a analysé la particule à l’aide d’une sonde atomique tomographique. Cette technique permet aux scientifiques de créer une carte des différents éléments et de leurs isotopes dans un échantillon à l’échelle atomique.
A partir de l’étude : le grain présolaire analysé. (N. Nevill et col./ Astrophysical Journal)
Toujours selon Nevill :
Les résultats étaient littéralement hors normes. Le rapport isotopique du magnésium le plus extrême des études précédentes sur les grains présolaires était d’environ 1 200. Le grain étudié dans notre étude a une valeur de 3 025, ce qui est la plus élevée jamais découverte. Ce rapport isotopique exceptionnellement élevé ne peut s’expliquer que par une formation dans un type d’étoile récemment découvert, une supernova à combustion d’hydrogène.
Selon le Dr David Saxey, de l’université Curtin, coauteur de l’étude :
La supernova à combustion d’hydrogène est un type d’étoile qui n’a été découvert que récemment, à peu près au moment où nous analysions la minuscule particule de poussière. L’utilisation de la sonde atomique dans cette étude permet d’obtenir un nouveau niveau de détail qui nous aide à comprendre comment ces étoiles se sont formées.
L’étude publiée dans l’Astrophysical Journal : Atomic-scale Element and Isotopic Investigation of 25Mg-rich Stardust from an H-burning Supernova et présentée sur le site de l’Université Curtin : Curtin research unlocks supernova stardust secrets.