Une bactérie commune, logeant sur la peau des humains, est devenue résistante aux antibiotiques
Des chercheurs de l’université de Bath (Royaume-Uni) rapportent qu’une bactérie extrêmement commune développe une résistance aux antibiotiques.
Le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM), l’Escherichia coli, pour ne nommer qu’elles, sont déjà assez effrayantes. Mais de nouvelles recherches indiquent qu’il y a un nouveau venu : le Staphylococcus epidermidis, une espèce répandue qui vit sur notre peau. Proche parent du SARM, cette bactérie est l’une des principales causes d’infections (dont certaines mettent la vie en danger) après une chirurgie.
Image d’entête : biofilm de Staphylococcus epidermidis sur un support en titane. (Wikimedia)
Elle est abondante, répandue, généralement ignorée et devient rapidement résistante aux antibiotiques, préviennent les chercheurs du Milner Centre for Evolution de l’université de Bath.
L’équipe estime que nous devrions prendre la menace posée par le S. epidermidis beaucoup plus au sérieux que nous ne le faisons aujourd’hui. Ils recommandent de prendre des précautions supplémentaires, en particulier dans le cas de patients présentant un risque accru d’infection et devant subir une intervention chirurgicale.
Les chercheurs ont commencé par prélever des échantillons de la bactérie chez des patients qui ont développé des infections après une arthroplastie de la hanche, une arthroplastie du genou ou une fixation de fracture. Ensuite, ils ont comparé le matériel génétique de ces souches à celui d’échantillons prélevés par écouvillonnage sur la peau de volontaires sains.
Ils rapportent avoir identifié un ensemble de 61 gènes qui permettent à certaines souches de S. epidermidis de causer une infection mettant la vie en danger. Selon les chercheurs, ces gènes aident la bactérie à se développer dans la circulation sanguine, évitent la réponse immunitaire de l’hôte, rendent la surface cellulaire collante afin que les organismes puissent former des biofilms (image d’entête), et ils rendent le microorganisme résistant aux antibiotiques. L’équipe espère que cette découverte nous permettra de mieux comprendre pourquoi certaines souches peuvent devenir infectieuses et aider à réduire le risque d’infection postopératoire par le S. epidermidis.
L’équipe a également découvert qu’un petit nombre d’individus (en bonne santé) portent une souche beaucoup plus mortelle de la bactérie sur leur peau. Déterminer quelle souche (relativement inoffensive, dangereuse ou l’une de ces souches très dangereuses) un patient potentiel porte sur sa peau avant une chirurgie aiderait les médecins à préparer, au besoin, des mesures d’hygiène préventives supplémentaires.
Selon le professeur Sam Sheppard, du Milner Centre for Evolution de l’université de Bath et auteur principal de l’étude :
S. epidermidis a toujours été ignoré cliniquement parce que l’on suppose souvent qu’il s’agit d’un contaminant dans les échantillons de laboratoire ou parce qu’il est simplement accepté comme un risque connu en chirurgie. Les infections post-chirurgicales peuvent être incroyablement graves et peuvent être mortelles. L’infection représente près d’un tiers des décès au Royaume-Uni et je pense donc que nous devrions faire davantage pour réduire le risque si nous le pouvons.
Parce que la bactérie est si abondante, elles peuvent évoluer très rapidement en échangeant des gènes entre elles. Si nous ne faisons rien pour contrôler cela, il y a un risque que ces gènes pathogènes se propagent plus largement, ce qui signifie que les infections post-opératoires résistantes aux antibiotiques pourraient devenir encore plus fréquentes.
L’étude publiée dans la revue Nature Communications : Disease-associated genotypes of the commensal skin bacterium Staphylococcus epidermidis.
article intéressant : pour expliquer avec des mots simples, les « staphylocoques » ont pour habitude d’infecter les opérations de type hanche cassée … et souvent, il faut refaire la même opération quelques mois + tard à grand coup d’antibiotique et désinfectants
il se développe même des toxines « mangeuse de chair » avec ces bestioles, et en + c’est contagieux, un style de « morve » commune aux ânes et chevaux, et bientôt il sera impossible de désinfecter lutter contre le phénomène
Tout cela ressemble aux anthrax naturels, présent partout dans les sols (et en sibérie)