Sélectionner une page

Y aurait-il un lien entre la dépression et les espèces microbiennes qui vivent dans nos intestins ?

6 Fév 2019 | 1 commentaire

Cerveau-intestin-dépression 1 19

L‘un des domaines les plus fascinants et les moins bien compris de la science des microbiomes intestinaux, les communautés d’espèces microbiennes qui crapahutent dans les intestins, est peut-être l’étrange relation entre les bactéries intestinales et la santé mentale. Les chercheurs accumulent rapidement de nouvelles données sur le lien entre l’intestin et le cerveau, découvrant de potentielles influences microbiennes sur énormément de choses, du trouble de stress post-traumatique (étude) à l’inflammation cérébrale ou encéphalite (étude). Cependant, une nouvelle recherche sur la corrélation entre les bactéries intestinales et la dépression a révélé une intrigante association entre de faibles niveaux de bactéries spécifiques et des taux accrus de dépression.

Pour Jeroen Raes du Vlaams Instituut voor Biotechnologie et de l’université de Louvain (Belgique) qui est l’un des auteurs de cette nouvelle étude :

La relation entre le métabolisme microbien de l’intestin et la santé mentale est un sujet controversé dans la recherche sur les microbiomes.

L’idée que les métabolites microbiens puissent interagir avec notre cerveau, et donc notre comportement et nos sentiments, est intrigante, mais la communication entre le cerveau et les microbes de l’intestin a surtout été explorée chez des animaux, la recherche humaine étant en retard.

À l’aide des données du projet sur la flore intestinale flamande (Flemish Gut Flora Project), les chercheurs ont évalué l’association entre les données sur les microbiomes fécaux et la dépression clinique diagnostiquée. Les résultats ont révélé que deux bactéries spécifiques se démarquaient de façon significative comme étant constamment observées en faibles concentrations chez les sujets souffrant de dépression.

Coprococcus et Dialister, deux familles bactériennes différentes, ont été identifiés comme des marqueurs majeurs de la qualité de vie. En plus d’être trouvés en de faibles concentrations chez les sujets déprimés, des niveaux accrus de ces bactéries étaient fortement associés à des indicateurs de qualité de vie plus élevés. Il est intéressant de noter qu’un entérotype (groupe) bactérien connu sous le nom de Bacteroides2 était plus répandu chez les sujets déprimés. Cette famille particulière de bactéries a déjà été associée à la maladie de Crohn.

Selon Raes :

Cette découverte ajoute d’autres preuves indiquant de la nature potentiellement dysbiotique de l’entérotype Bacteroides2 que nous avons identifié plus tôt. Apparemment, les communautés microbiennes qui peuvent être liées à l’inflammation intestinale et à une diminution du bien-être partagent un ensemble de caractéristiques communes.

Bien que cette étude ne prétende pas qu’il existe un lien de causalité entre la bactérie et la dépression à ce stade, les chercheurs ont effectué une analyse complète du génome afin de déterminer le potentiel neuroactif de plus de 500 espèces microbiennes différentes. L’idée était de cataloguer la neuroactivité (agissant sur le cerveau/ système nerveux) de certaines bactéries en déterminant les composés chimiques qu’elles ont la capacité de produire ou de dégrader.

Selon Mireia Valles-Colomer, une autre chercheuse de l’université de Louvain travaillant sur le projet :

Notre boîte à outils permet non seulement d’identifier les différentes bactéries qui pourraient jouer un rôle dans les troubles de santé mentale, mais aussi les mécanismes potentiellement impliqués dans cette interaction avec l’hôte. Par exemple, nous avons découvert que la capacité des micro-organismes à produire la DOPAC, un métabolite du neurotransmetteur humain dopamine, était associée à une meilleure qualité de vie mentale.

En fin de compte, cette nouvelle recherche soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Si, par exemple, on découvre que certaines bactéries intestinales stimulent la production de substances chimiques neuroactives affectant l’humeur, quel mécanisme existe-t-il pour produire des effets sur le cerveau ?

L’étude des effets des bactéries intestinales sur la santé mentale n’en est encore qu’à ses débuts. Un très petit essai récent chez l’homme sur l’influence d’un supplément de probiotique spécifique sur la dépression a révélé des résultats mineurs, mais positifs. Toutefois, la compréhension de la causalité demeure le plus grand défi pour une grande partie de cette recherche, et même dans la précédente étude probiotique, il n’est pas clair si les améliorations de la santé mentale étaient directement liées aux altérations microbiennes, ou si elles étaient simplement un effet secondaire généré par une réduction des symptômes inflammatoires plus généraux.

Cette nouvelle étude pousse le domaine de la recherche sur les microbiomes à faire un pas en avant, en offrant une meilleure idée de la façon dont certaines bactéries produisent des substances chimiques qui peuvent modifier l’humeur chez les humains.

L’étude publiée dans Nature Microbiology : The neuroactive potential of the human gut microbiota in quality of life and depression et présentée sur le site du VIB : A gut feeling for mental health.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This