Test du portefeuille garni perdu : le coût psychologique de se considérer comme un voleur peut souvent l’emporter sur tout avantage économique
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Une expérience internationale impliquant plus de 17 000 portefeuilles perdus a révélé que les humains sont beaucoup plus honnêtes et altruistes que quiconque, y compris les économistes professionnels, ne l’avait jamais imaginé.
La recherche, publiée cette semaine, montre que notre estime de soi et notre désir d’aider les autres sont parfois plus puissants que notre intérêt personnel.
Le philosophe écossais Adam Smith a placé l’intérêt personnel au cœur du comportement humain dans son ouvrage de 1776, “Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations”.
L’économie classique soutient toujours que l’intérêt personnel rationnel est la clé de l’activité économique et, en tant que sous-produit, générera des avantages sociaux ; mais de telles hypothèses ne mènent pas toujours à des prévisions précises sur le comportement humain.
Alain Cohn et Christian Lukas Zünd de l’université du Michigan, aux États-Unis, Michel André Maréchal de l’université de Zurich, en Suisse, et David Tannenbaum, de l’université de l’Utah à Salt Lake City, aux États-Unis, ont mené une série d’études qui montrent que l’intérêt personnel n’est pas le seul facteur déterminant.
L’équipe a cherché à savoir si » les gens agissent de façon plus malhonnête lorsqu’ils ont une plus grande motivation économique à le faire « . C’est la prédiction des modèles économiques classiques basés sur l’intérêt personnel rationnel, qui » suggèrent que, tout bien pesé, le comportement honnête deviendra moins courant à mesure que les incitations matérielles à la malhonnêteté augmentent « .
Jusqu’à présent, notre compréhension de l’honnêteté provenait en grande partie de travaux en laboratoire, mais la façon exacte dont ces résultats se traduisent par des activités dans le monde réel est loin d’être claire.
La question clé est de savoir si de tels contextes prédisent l’honnêteté en dehors du laboratoire, où la malhonnêteté nuit souvent aux autres.
Cohn et son équipe ont entrepris de tester l’honnêteté des humains dans la vie réelle, ce qu’ils appellent « l’honnêteté civique ». Pour ce faire, ils se sont rendus dans 355 villes de 40 pays et ont remis 17 303 portefeuilles « perdus » à des banques, des théâtres, des musées, des bureaux de poste, des hôtels et divers bureaux publics, dont ceux des services de police.
Chaque portefeuille était transparent et contenait un ensemble de variables : une clé, une liste de courses et trois cartes de visite identiques avec l’identité et l’adresse électronique du propriétaire, et soit 13,45 $ US en monnaie locale, soit pas d’argent. Ces portefeuilles ont été déposés par des assistants de recherche prétendant être pressés et n’ayant laissé aucune coordonnée.
Portefeuille de l’expérience (contenu), avec argent. (Christian Zünd)
Le test consistait alors à voir à quel rythme les gens essayaient de contacter les propriétaires pour leur rendre leur portefeuille. La théorie économique classique veut que les portefeuilles contenant de l’argent devraient être rendus à un taux inférieur à ceux qui n’en contiennent pas.
Cohn et ses collègues ont constaté que c’était exactement le contraire. Dans 38 des 40 pays, » les citoyens étaient beaucoup plus susceptibles de signaler des portefeuilles perdus avec de l’argent que sans argent « . Cet effet était encore plus prononcé lorsque le montant d’argent était multiplié par sept.
Confondus par ces résultats, les chercheurs ont tenu compte des interprétations concurrentes et d’autres variables, comme la crainte d’être identifiés et d’avoir des ennuis. Ce faisant, ils ont constaté que la présence d’une clé, quelque chose de précieux pour le propriétaire du portefeuille, mais inutile pour le « trouveur » du portefeuille, augmentait également la probabilité que le portefeuille soit rendu.
Selon Shalvi :
Ensemble,ces résultats soutiennent l’idée que les gens se soucient des autres aussi bien que d’être honnêtes.
Les résultats sont surprenants. Dans le cadre de la recherche, l’équipe a également sondé les attentes des profanes et des économistes et a constaté qu’ils avaient tous deux prédit le schéma exactement opposé des résultats des enquêtes rapportées par les chercheurs.
Cohn et ses collègues utilisent ces résultats inattendus pour formuler l’honnêteté civique d’une nouvelle façon en identifiant quatre éléments clés :
- le gain économique de la conservation du portefeuille,
- le coût fixe de l’effort de contact avec le propriétaire du portefeuille,
- une préoccupation altruiste pour le bien-être du propriétaire,
- les coûts associés à la mise à jour négative de l’image que l’on a de soi comme voleur.
Dans ce cadre, ces quatre éléments interagissent pour produire un comportement dont le résultat inédit est que le coût psychologique de se considérer comme un voleur peut souvent l’emporter sur tout avantage économique.
Shalvi considère que ce travail est important pour comprendre comment concevoir des “environnements sociaux et organisationnels qui favorisent un comportement socialement souhaitable”.
Les études Civic honesty around the globe et Financial temptation increases civic honesty présentées sur le site de l’université du Michigan : Moral concerns override desire to profit from finding a lost wallet.
Je ne suis pas convaincue par cette étude. Surtout, que en mettant en avant le philosophe Adam Smith qui est connu pour être le père du libéralisme économique sans sociale. Le choix des cobayes sont aussi discutable
Je pense que ces cobayes sont habitués à vivre avec l argent gagné honnêtement à sueur de leurs fronts,Je ne suis pas sur que si on avait choisit des cobayes qui sont nés avec une cuillère en argent,ils auraient reagi de la même manière que le commun des mortels.
Il suffit de voir les millionnaires qui cachent leurs millions dans des paradis fiscaux ou font des manipulations pour ne pas payer leurs impôts.
Le vol fait à l état est considéré comme un sport national et donc facilement pardonnable. Et je pense que plus une personne à de l argent plus elle en demande.
Par ailleurs, tant que les actionnaires des entreprises auront des retombées plus importants que les salariés eux mêmes, prouve que la valeur de l argent ne représente pas la même chose pour les uns et les autres.
J espère que je n ai pas été trop brouillon en essayant d expliquer que cette étude est incomplète voir inutile.