Sélectionner une page

Plus petites qu’un grain de sable, des scientifiques conçoivent les plus petites machines volantes

24 Sep 2021 | 0 commentaires

microfliers 5 21
Il y a quelque chose d’envoûtant dans l’élégant mouvement tourbillonnant de la graine en hélice (samare) de l’érable qui tourne dans l’air avant de toucher doucement le sol. Mais il ne s’agit pas seulement d’un romantique paysage d’automne. Bien que les arbres soient statiques, ils peuvent se disperser d’eux-mêmes sur des distances relativement importantes en produisant ce genre de graines sophistiquées et aérodynamiques. Inspirés par la nature, les scientifiques ont maintenant emprunté le design de la graine d’érable, ainsi que d’autres, pour donner des ailes à des micropuces.

Image d’entête : la micropuce planante fabriquée par les chercheurs à côté d’une coccinelle pour l’échelle. (Université Northwestern)

Ces étonnants “microfliers” (micro voltigeur) ont la taille d’un grain de sable, mais malgré leur petite taille, ils contiennent suffisamment d’électronique et de capteurs pour surveiller leur environnement, stocker des données et communiquer sans fil. Et grâce à leur design, ces appareils, qui ressemblent à des spinners, peuvent voler comme un hélicoptère sans moteur.

L’équipe d’ingénieurs de l’Université Northwestern (États-Unis) à l’origine de ce remarquable projet pense qu’un essaim de ces microfliers pourrait s’avérer très utile pour toute une série d’applications, qu’il s’agisse de scruter l’atmosphère à la recherche d’agents pathogènes ou de particules polluantes.

Les scientifiques s’intéressent depuis longtemps à l’électronique et aux capteurs ultra-miniaturisés pour le corps humain. Dans le prolongement, ils ont commencé à réfléchir à l’utilisation de versions adaptées de ces dispositifs pour la surveillance de l’environnement.  Dans ce contexte, l’un des principaux défis consiste à distribuer de grandes collections sans fil de ces dispositifs sur de vastes zones et à les concevoir de manière à maximiser leurs interactions avec l’environnement (par exemple, l’atmosphère pour les agents pathogènes et/ou la pollution particulaire).  Les dispositifs passifs comme ceux utilisés par les plantes et les arbres, en tant qu’idées bioinspirées, sont particulièrement attrayants en raison de leur simplicité, selon John A. Rogers, professeur de science et de génie des matériaux, de génie biomédical et de chirurgie neurologique à l’Université Northwestern.

Les graines à hélice utilisées par certaines espèces d’arbres ont évolué pendant des centaines de millions d’années. Au fil du temps, les modèles de graines les plus adaptés, qui interagissaient avec la circulation du vent le plus longtemps possible, ont pris le dessus et sont devenus la norme.

Lorsque vous rencontrez un modèle qui a été testé et éprouvé pendant des millions d’années, il est facile de comprendre pourquoi Rogers et ses collègues l’ont adopté. Mais ils ne se sont pas contentés de copier ces designs, ils les ont améliorés et développés, pour finalement surpasser la nature.

Après avoir étudié l’aérodynamisme de nombreux types de graines de plantes, les chercheurs ont été particulièrement impressionnés par les graines en forme d’étoile de la tristellateia, une plante grimpante à fleurs. En utilisant ce modèle comme point de départ, les ingénieurs ont conçu plusieurs versions de micro-aéronefs, dont un avec trois ailes dont la forme et les angles sont similaires à ceux de la graine de tristellateia.

Vue de dessus et de profil du microflier avec antenne à bobine et capteurs pour détecter les rayons ultraviolets.(Université Northwestern)

 microfliers 1 21

microfliers 2 21

Ces modèles ont été perfectionnés après avoir été soumis à une batterie de tests utilisant à la fois des méthodes de calcul et des mesures empiriques du flux d’air. Le résultat final est un micro-aéronefs super-avancé, capable de tomber avec des trajectoires plus stables et à une vitesse plus lente que les graines propulsées similaires trouvées dans la nature.

Un microflier 3D à côté d’une fourmi pour l’échelle. (Université Northwestern)

microfliers 4 21

Pour démontrer les capacités de ces microfliers, les scientifiques de l’université Northwestern ont intégré des capteurs, une source d’énergie qui capte l’énergie du vent, une mémoire de stockage et une antenne pour le transfert sans fil de données vers des appareils tiers, le tout dans un cadre d’un millimètre, ailes comprises.

Certains microfliers étaient équipés de capteurs qui détectent la pollution par les particules dans l’air, d’autres de capteurs de pH utiles pour surveiller la qualité de l’eau ou de photodétecteurs qui mesurent les différentes longueurs d’onde de la lumière solaire.

Gros plan d’un microfliers sur le bout d’un doigt. (Université Northwestern)

microfliers 6 21

Un essaim de ces capteurs pourrait être largué depuis une haute ou une basse altitude, en fonction de la taille de la surface à surveiller. Ils pourraient être utilisés de façon routinière pour surveiller l’environnement ou dans des situations d’urgence, par exemple en cas de déversement de produits chimiques pour évaluer rapidement les dégâts.

Un groupe de microfliers 3D. (Université Northwestern)

microfliers 7 21

Contrairement aux instruments de surveillance traditionnels, le fait de disposer de centaines ou de milliers de ces microfliers couvrant une zone pourrait fournir des données beaucoup plus fines avec une densité spatiale très élevée. D’un autre côté, cela ressemble à une multitude de détritus, mais les scientifiques ont anticipé ce problème.

Lorsqu’ils seront déployés sur le terrain, les chercheurs prévoient d’utiliser des microfliers fabriqués à partir de polymères dégradables et des circuits intégrés dissolubles qui se dissolvent dans l’eau. Ainsi, une fois que les minuscules dispositifs auront terminé leur mission, ils devraient se désintégrer en douceur dans l’environnement.

Mais ce n’est qu’un début. À l’instar de la nature, qui a donné naissance à de multiples modèles adaptés à divers environnements et objectifs, les chercheurs prévoient de travailler sur de nouvelles versions.

Selon Rogers :

Nous travaillons sur des capteurs pour les espèces biologiques (« pathogènes », bactéries, etc.) et pour les contaminants à base de métaux lourds.  L’électronique sans fil avancée, les stratégies d’alimentation électrique, etc. seront également importantes.  À plus long terme, il pourrait être intéressant de concevoir des appareils volants actifs et mobiles.  Nous explorons également différents types de conception de graines, comme les parachutes, les flotteurs, les planeurs, etc., et nous faisons actuellement la démonstration de capteurs électroniques dégradables dans l’environnement comme charges utiles.

L’étude publiée dans Nature : Three-dimensional electronic microfliers inspired by wind-dispersed seeds et présentée sur le site de l’université Northwestern : Winged microchip is smallest-ever human-made flying structure.

 

Il y a actuellement un appel aux dons pour la survie de GuruMeditation. Vous pouvez consulter la note du Guru à ce sujet…

Le Guru reprend du service, mais l’Appel aux Dons reste plus que jamais ouvert !

…ou bien participer directement avec l’icône ci-dessous. Merci pour votre aide !

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Des scientifiques trouvent un moyen de convertir les groupes sanguins et de les rendre mutuellement compatibles pour la transfusion

Les transfusions sanguines sauvent souvent la vie des patients qui ont désespérément besoin de remplacer leur sang perdu à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une blessure. Le problème est que les réserves de sang sont faibles dans le monde entier. Pour ne rien arranger, il existe plusieurs groupes sanguins, dont certains sont incompatibles. Par exemple, si votre groupe sanguin est O négatif, vous ne pouvez recevoir que du sang de type O négatif…

Le télescope spatial James Webb capture les meilleures images de la nébuleuse de la tête de cheval

L’une des plus célèbres structures du ciel terrestre vient d’être révélée sous un jour tout à fait nouveau.

Les observations dans l’infrarouge moyen et proche du télescope spatial James Webb (JWST/ Webb) ont mis en évidence des caractéristiques inédites dans le nuage spatial connu sous le nom de nébuleuse de la tête de cheval. Dans une image d’une précision époustouflante, le télescope spatial se concentre sur la région située au sommet de la tête du “cheval”, capturant des vrilles et des filaments…

Un plastique très résistant, chargé de bactéries, se mange lui-même lorsqu’il est mis en décharge

Des scientifiques ont trouvé une solution créative à la pollution plastique, l’un des problèmes environnementaux les plus urgents. Du plastique a été imprégné de spores de bactéries mangeuses de plastique qui s’activent lorsqu’elles sont mises en décharge, biodégradant 90 % du matériau en 5 mois. Plus étrange encore, cela rend le plastique plus résistant et plus solide à l’usage.

Le plastique est un matériau solide et polyvalent, mais les propriétés qui le rendent utile en font également un matériau difficile à éliminer…

Cinquante ans après, des scientifiques découvrent les causes de la formation d’un trou de la taille de la Suisse dans la glace de l’Antarctique

Chaque hiver austral, l’Antarctique subit un changement radical. La glace de mer l’entourant s’étend vers l’extérieur, doublant ainsi la taille du continent. Mais au cours des hivers 2016 et 2017, un trou inhabituel, appelé polynie, s’est ouvert au milieu de la glace de mer, un trou de la taille de la Suisse. Les scientifiques viennent de comprendre comment il s’est formé.

Ce trou a été baptisé polynie de Maud Rise en raison du mont sous-marin, ou montagne sous-marine, situé en dessous dans la mer de…

8 minutes de colère peuvent augmenter le risque d’infarctus du myocarde

Même de brèves périodes de colère engendrées par des souvenirs marquants peuvent avoir un impact négatif sur la capacité de nos vaisseaux sanguins à se détendre. C’est ce que révèle une nouvelle étude qui pourrait avoir des répercussions sur la façon dont nous abordons le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

Alors que des études observationnelles ont déjà établi un lien entre les émotions négatives telles que la colère et un risque accru de crise cardiaque, des scientifiques…

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This