Des chercheurs inversent le processus de vieillissement des cellules souches pendant que d’autres précisent que ce serait un désavantage pour la civilisation d’être immortel.
Des scientifiques ont réussi à inverser le processus de vieillissement dans les cellules souches adultes humaines, ce qui ne veut pas vraiment dire que l’homme va devenir immortel, comme on peut le lire ici et là, mais quand même… Et justement des simulations mises au point par une entomologiste précisent que mourir est une bien meilleure chose pour notre évolution collective…
L’éternel rajeunissement des cellules souches :
À présent, vous êtes probablement conscients de la valeur thérapeutique des cellules souches, car elles peuvent devenir n’importe quel autre type de cellule dans le corps humain (pour notre sang, pour notre sphincter de rechange, pour nos dents et je ne cite que les plus récents). Une de leurs principales tâches, en fait, est de remplacer d’autres cellules alors qu’elles se dégradent. Cependant, une fois que les gens atteignent un âge avancé, même les cellules souches commencent à se faire vieilles et non fonctionnelles.
Lorsque les cellules, qui sont censées remplacer les autres cellules, ne peuvent plus faire leur travail, les problèmes des tissus liés à l’âge commencent à se produire. Une équipe de chercheurs de l’Institut Buck pour la recherche sur le vieillissement, en collaboration avec l’institut de technologie Georgia, pourrait être en passe de résoudre ce problème. Ils ont réussi à inverser le processus de vieillissement dans les cellules souches adultes humaines.
Lorsque les cellules régulières deviennent âgées, les bouchons sur la fin de leurs chromosomes (connu sous le nom de télomères) se raccourcissent. L’hypothèse émise est que de nombreux problèmes liés au vieillissement sont dus au raccourcissement de ces télomères. Étant donné que les cellules souches adultes conservent intacts leurs télomères, les scientifiques ont dû trouver une autre façon de discerner leur âge.
Pour ce faire, ils ont comparé l’ADN des de cellules souches adultes fraichement isolées provenant de jeunes donneurs , avec celui des cellules souches provenant de ces mêmes donateurs, mais qui avait subi un processus de vieillissement accéléré en laboratoire. Il s’est avéré que la plupart des dommages de l’ADN dans les cellules âgées sont dus à l’activité de certaines parties du génome de la cellule connue sous le nom de rétrotransposons. Alors que les jeunes cellules sont capables de limiter cette activité et de faire face aux dommages qu’il cause, les cellules plus âgées ne le sont pas.
Cependant, en supprimant « l’accumulation des transcrits toxiques» de la rétrotransposons, les chercheurs ont réussi à inverser le processus de vieillissement dans les cellules souches plus anciennes. Ils étaient, en fait, même en mesure de les faire régresser vers un stade plus précoce de leur développement.
L’Institut Buck / l’équipe de Georgia Tech regardent maintenant comment les cellules souches peuvent-être rajeuni pour le traitement des affections dégénératives telles que les syndromes d’arthrite, l’ostéoporose et du métabolisme.
Un document sur la recherche a été publié récemment dans la revue Cell Cycle : Inhibition of activated pericentromeric SINE/Alu repeat transcription in senescent human adult stem cells reinstates self-renewal. L’annonce sur le site de Geogia Tech : Scientists Turn Back the Clock on Adult Stem Cells Aging.
Bon l’immortalité n’est pas pour tout de suite, bien que nous nous en rapprochons et que la majorité des êtres humains souhaitent que la mort arrive le plus tard possible ou pas du tout ! Paradoxalement, nous avons évolué en vieillissant pour nous aider à survivre.
L’immortalité est-elle un avantage pour la civilisation ?
Grâce à des simulations de deux populations concurrentes, le biologiste évolutionniste André Martins de l’Université de Sao Paolo, au Brésil, “prouve” que sous certaines conditions, cela pourrait être un avantage de vieillir et de mourir. Pas individuellement, bien sûr, mais l’espèce dans son ensemble.
Votre Guru fait directement le lien avec la question dont j’ai partagé avec vous une partie de la réponse : pourquoi avons-nous encore des rapports sexuels ? Pour combattre des armés de parasites, car là aussi c’est une question d’évolution et d’adaptions biologique à notre environnement en constant changement. Nos gènes sont très protecteurs pour nous jusqu’à, disons, entre 20-30 ans, après cela, ils ne se soucient pas de ce qui nous arrive et nous nous retrouvons sur la pente descendante.
Mais la simulation de Martin, utilisant des points dans un paysage carré pour simuler deux civilisations concurrentes, l’une mortel et l’autre immortel, tendrait à prouver que le vieillissement peut souvent se révéler avantageux.
Une espèce qui vieillit peut conduire à l’extinction de ses concurrents immortels, écrit Martins. Ce résultat contre-intuitif découle de l’élagage causé par la mort d’individus âgés. Quand il y a du changement et des mutations, chaque génération est légèrement mieux adaptée aux nouvelles conditions.
Si le destin des êtres humains est de devenir immortel, comme prédit par les “futurologues” (futurologie) tels que Ray Kurzweil, nous pourrions éventuellement être exterminés par des espèces rivales qui auraient “l’avantage” de vieillir et de mourir.
Les Simulations d’André Martin sur deux populations : une rouge, une bleue, l’une contre l’autre, simulant leurs vies alors qu’elles luttaient pour “contrôler” un environnement.
Les modèles informatiques de Martins se comportaient de façon très différente en fonction des minuscules réglages du logiciel, d’abord, l’espèce immortelle (qui ne mourait que tué ou dans des accidents) avait un avantage. Mais quand des éléments plus aléatoires ont été introduits, comme les mutations, les populations qui se renouvelait elle-même par le vieillissement, avaient un avantage.
Ce que nous voyons est qu’il y a un avantage évidant pour les espèces à s’adapter au vieillissement rapide et cette adaptabilité compense, en quelque sorte, certaines parties de l’effet néfaste de la mort.
La simulation de Martins, bien que très bien détaillée, n’est pas aussi complexe que le monde réel et le changement est “plus rapide“ dans le modèle. Il précise que “des recherches supplémentaires sont nécessaires”, mais suggère que :
Dans un monde régi par le hasard, une espèce qui vieillit peut avoir un avantage pour compenser les décès par l’âge et dans le long terme, rivalise avec l’espèce non vieillissante jusqu’à son extinction. Cela contribue à expliquer le paradoxe de la raison pour laquelle nous vieillissons. Et il illustre la manière dont nous ne comprenons pas encore toutes les conséquences du changement et du hasard dans un système aussi complexe que le monde naturel.
Pour les humains, cependant, des facteurs tels que le changement technologique et l’apprentissage, pourraient être décisifs, plutôt que la mutation et la remise en forme.
De plus, l’autre désavantage de ne pas vieillir est, qu’au bout d’un moment, les humains s’ennuie de leur propre esprit, à mourir et la plupart du temps les gens tombent malades d’être eux-mêmes…
L’étude publiée sur PlosOne : Change and Aging Senescence as an Adaptation.