Lancement réussi pour la mission qui tentera de récupérer et de ramener des échantillons d’un astéroïde potentiellement dangereux pour la Terre
Hier, jeudi donc, la NASA a lancé son ambitieuse mission : OSIRIS-REx, qui consiste en une sonde spatiale qui devrait se placer en orbite autour d’un astéroïde afin d’en prélever un échantillon et de le retourner sur Terre.
Un joli poster de la mission réalisé par la NASA
OSIRIS-REx est l’acronyme pour Origins- Spectral Interpretation- Resource Identification- Security-Regolith Explorer et cette sonde a donc été propulsée hier dans l’espace, au sommet d’une fusée Atlas V, à partie de Cap Canaveral, en Floride.
La cible est l’astéroïde 101955 Bennu (ou Bénou), un large rocher d’environ 500 mètres de diamètre qui emprunte une orbite qui le rapproche de la Terre.
En fait, cet objet pourrait, même si les chances que cela arrive sont très faibles (1 sur 1800), nous percuter dans quelques centaines d’années. Pas besoin de s’inquiéter inutilement, prédire la position d’un astéroïde plus d’une décennie ou deux dans l’avenir est difficile, il est beaucoup plus probable qu’il nous rate. OSIRIS-REx sera en mesure de se placer en orbite autour l’astéroïde et de déterminer, notamment, quelle menace il représente pour les humains.
Le vaisseau spatial est équipé d’une série d’instruments, comme de caméras à moyenne et haute résolution, de cartographes minéralogiques et, le plus attendu, d’un instrument d’échantillonnage appelé Touch-And-Go Sample Acquisition Mechanism ou TAGSAM.
Après un voyage de quatre ans vers Bennu, avec un survol de la Terre pour ajouter de l’énergie à la trajectoire de la sonde (fronde gravitationnelle), la sonde se placera en orbite autour de l’astéroïde et commencera à cartographier sa surface. Elle cherchera également des lunes en orbite et même des panaches de matière s’échappant de Bennu, si celui-ci se révélait présenter des caractéristiques similaires à celles d’une comète. Après avoir trouvé la bonne zone, le 4 juillet 2020, OSIRIS-REx abordera lentement Bennu à seulement 10 centimètres par seconde, un moustique pourrait facilement le dépasser. Le TAGSAM dispose d’un long bras qui sera déployé vers la surface de l’astéroïde.
A la détection d’un contact, un jet de gaz d’azote pur sera propulsé afin de remuer la surface poussiéreuse. La matière sera récupérée dans un collecteur d’échantillon, d’une capacité de 60 grammes à deux kilos de poussière et de sable astéroïdal. Si la première tentative est un échec, deux autres seront réalisées. Entre chaque tentative, le vaisseau spatial reculera lentement, pour pouvoir s’arrêter et essayer à nouveau.
(Clic pour agrandir) Représentation de la phase de prélèvement d’échantillons (NASA)
Le matériel sera stocké dans une capsule, puis l’ensemble du vaisseau reviendra sur Terre. Trois ans après la collecte, en 2023, OSIRIS-REx survolera notre planète, éjectera la capsule d’échantillonnage contenant des fragments de Bennu, puis activera ses moteurs pour se placer dans une orbite autour du Soleil.
La capsule utilisera un bouclier thermique pour ralentir sa descente, déploiera un parachute et atterrira dans le désert de l’Utah en septembre 2023, où des scientifiques se chargeront de la récupérer, de l’amener dans un laboratoire et d’étudier son précieux contenu.
Bennu est un astéroïde riche en carbone et nous savons que ces types de roches renferment des composés organiques, comme des acides aminés qui sont les éléments constitutifs de la vie telle que nous la connaissons. Il est possible que les précurseurs de la vie sur Terre soient littéralement tombés du ciel, il y a des milliards d’années.
Comme votre Guru l’a précisé un peu plus haut, Bennu est un astéroïde proche de la Terre et nous pourrions avoir besoin de le déplacer dans une orbite qui n’implique pas de rentrer en collision avec notre planète. Ainsi nous saurons si c’est un objet solide, ou profondément fissuré ou encore un tas de gravats maintenu par sa propre gravité, afin de déterminer le meilleur moyen de le dévier.
Pour info, une mission avec le même objectif a été réalisée en 2010. La sonde japonaise Hayabusa est revenu sur Terre avec un échantillon de l’astéroïde Itokawa.
Sur le site de la NASA : NASA’s OSIRIS-REx Speeds Toward Asteroid Rendezvous.
Rien à voir avec le fond du sujet mais compte tenu que les trajectoires d’astéroïdes sont difficilement calculable par leur faible masse et donc les probabilités que certains facteurs les affectent, il serait « dommage » que la sonde détourne légèrement l’orbite de l’astéroïde faisant passer ses chances de contact terrien à la hausse… J’imagine les livres d’histoire du futur: « les anciens, persuadé que leur niveau d’intelligence leur permettait de toucher à tout parfois même sans en comprendre le fonctionnement, ont étaient la cause du contact de la terre avec BENNU et dont résulte la formation de notre deuxième Lune nommée OUPS » 😁