En tentant de redonner l’ancien statut de Pluton, des astronomes pourraient enrichir notre système solaire de 110 planètes
Avez-vous souffert de la rétrogradation de Pluton, qui a perdu son statut de planète pour devenir une planète naine, il y a 10 ans ? Et bien, réjouissez-vous (mais pas trop vite non plus…) car un groupe de scientifique de la NASA qui a participé à la mission New Horizons, dirigé par Alan Stern, vont proposer lors de la prochaine Lunar and Planetary Science Conference, une nouvelle définition de ce qu’est une planète, tentant ainsi de redonner son précédent statut à Pluton… mais, du même coup, cela ajouterait également plus de 100 nouvelles planètes à notre seul système solaire.
Actuellement, il revient à l’Union astronomique internationale (UAI) de définir, entre autres, à quelle catégorie (planète, planète naine, exoplanète, planète errante, géante gazeuse…) appartient un corps céleste. Cette association internationale, créée en 1919 et regroupant pléthore d’astronomes, est chargée d’organiser des conférences spatiales internationales et de “définir des constantes astronomiques et physiques fondamentales”.
L’UAI définit actuellement une planète comme étant, en simplifiant, un corps céleste qui orbite notre Soleil avec assez de masse pour la rendre ronde et pour avoir dégagé sa propre orbite d’autres objets.
La nouvelle définition suggérée par Alan Stern et ses collègues adopte une approche différente :
Une planète est un corps de masse sous-stellaire qui n’a jamais subi de fusion nucléaire et qui a une autogravitation suffisante pour prendre une forme sphéroïdale adéquatement décrite par un ellipsoïde triaxial indépendamment de ses paramètres orbitaux.
Pour le néophyte, les différences entre les deux pourraient être impalpables. Les astronomes, cependant, pourraient immédiatement percevoir une grande différence. La définition de l’UAI est sans doute plus conventionnelle et elle a le soutien de la majorité des astronomes. Elle définit 8 planètes dans notre système solaire : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.
La deuxième définition étend ce champ à 110 !
Pour faire valoir leurs arguments lors de la prochaine Lunar and Planetary Science Conference, le 20 mars prochain, les 6 astronomes insistent sur le fait que la définition actuelle est intrinsèquement erronée. D’abord, elle ne reconnait en tant que planètes que les objets qui orbitent notre Soleil, et non ceux qui orbitent d’autres étoiles et qui sont actuellement appelé exoplanètes ou qui orbitent librement dans la galaxie sous le nom de “objet libre de masse planétaire, planète errante, planète libre, orpheline, vagabonde…”. Deuxièmement, il faut une zone de déblaiement, une zone libre de tout corps autour de la planète, ce qu’aucune ne peut satisfaire, car de petits corps sont constamment injectés dans les orbites planétaires… De plus, en fonction de la distance définit que doit faire cette zone en partant de la planète, un objet de la taille de la Terre dans la région bondée de la ceinture de Kuiper ne pourrait pas être considéré comme une planète.
Plus important encore, les astronomes “rebelles” soutiennent que la définition actuelle d’une planète relègue un certain nombre de mondes fascinants à un statut de deuxième classe, dont certains n’ont pas la classification appropriée. Par exemple, les lunes Ganymède et Titan, bien que plus grandes que la planète Mercure, sont un peu oubliées du grand public, simplement parce qu’elles orbitent respectivement Jupiter et Saturne. Pendant ce temps, au bord du système solaire, le monde glacé Sedna défie la définition.
En effet, on pourrait soutenir que les caractéristiques requises actuelles sont presque trop centrées sur le système solaire, définissant une planète basée sur des données et une image de la dynamique de notre voisinage cosmique un peu périmée.
Ce qui amène au meilleur argument des chercheurs pour leur nouvelle définition :
De mettre l’accent sur les propriétés physiques intrinsèques d’un corps par rapport à ses propriétés orbitales extrinsèques.
Bien que la définition actuelle soit adaptée au système solaire, la nouvelle version suggérée conviendrait plus largement à l’Univers.
Leurs arguments vont-ils influencer la communauté astronomique ? Qui vivra verra, au moins jusqu’au 20 mars (date de la prochaine réunion) mais c’est un bel exemple de la science en action : nous devons être en mesure d’ajuster nos définitions en fonction de nos connaissances qui s’enrichissent avec le temps.
La proposition de la nouvelle définition d’une planète publiée sur le site de l’Universities Space Research Association : (PDF) A geophysical planet definition qui sera proposée à la 48eme réunion de la Lunar and Planetary Science Conference le 20 mars.
Si je devais prendre parti, j’estime que les corps tel que pluton mérite bel et bien que l’on revoit leur définition. Mais pour les satellites tel que titan ou la lune ils sont en orbite autour d’une planète et non autour du soleil. Il ne faut pas que le nom planète devienne trop large non plus il doit rester concret et ne pas englober un trop grand type de corps.
110 planete cool
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