91 volcans se cachent sous la calotte glaciaire de l’Antarctique
Max Van Wyk de Vries, diplômé de l’université d’Édimbourg (Écosse), s’est demandé combien de pics volcaniques pourraient se trouver sous la couche de glace de l’Antarctique.
Image d’entête : le Mont Erebus (3794m) seconde plus grand volcans en Antarctique.
Ainsi, il a proposé une étude. Cela s’est transformé en ce que les auteurs du document de recherche appellent : le premier inventaire des volcans sous-glaciaires de l’Antarctique. En analysant les données sur les couches de glace et les terres situées en dessous, ainsi que des images satellites et des bases de données de volcans connus, son équipe a identifié 91 pics volcaniques cachés sous la glace. Ils viennent s’ajouter aux 47 volcans déjà connus, ce qui porte le total continental à 138.
L’étude de Van Wyk de Vries ne détermine pas si les volcans sont actifs, mais elle montre une forte concentration de pics le long de l’axe central de plus de 2900 km le long du système de Rift de l’Antarctique de l’Ouest. Les auteurs le comparent au système de rift de l’Afrique de l’Est (vallée du Grand Rift), reconnu comme détenant la plus forte concentration de volcans dans le monde.
Image tirée de l’étude : emplacement des principaux composants du Système de Rift de l’Antarctique Ouest et des volcans confirmés (cercles rouges). (B) Emplacement des volcans holocènes (cercles rouges) dans la branche Éthiopie / Kenya du Rift de l’Afrique de l’Est (zone rouge ombragée). La majorité de cette activité est alignée le long de l’axe du rift. (Maximillian van Wyk de Vries et Col. 2017)
La découverte est particulièrement importante car l’activité de ces volcans pourrait avoir d’importantes implications pour le reste de la planète. Si l’un d’eux rentre en éruption, cela pourrait déstabiliser davantage les glaces de la région, qui ont déjà été affectées par le réchauffement climatique. Les débordements de l’eau de fonte dans l’océan de l’Antarctique pourraient entrainer des hausses du niveau de la mer.
Selon Robert Bingham coauteur de l’étude :
Nous ne savons tout simplement pas à quel point ces volcans ont été actifs dans le passé.
Cependant, il souligne une inquiétante tendance :
La plupart du volcanisme se produisant actuellement dans le monde se trouve dans les régions qui ont récemment perdu leur couverture glaciaire, après la fin de la dernière période glaciaire. Ces endroits incluent l’Islande et l’Alaska.
La théorie suggère que cela se produit parce que, sans couverture de glace au-dessus d’eux, il y a une pression sur les volcans des régions et ils deviennent plus actifs.
Les pics récemment découverts vont de 100 à 365 m de haut et conduiront sans aucun doute les scientifiques à examiner de plus près la géologie de l’Antarctique.
L’étude publiée dans Geology and Medicine : A new volcanic province: an inventory of subglacial volcanoes in West Antarctica et présentée sur le site de l’université d’Edimbourg : Student’s idea leads to Antarctic volcano discovery.