Pour le rappel, la société SpaceX appartenant à Elon Musk a envoyé une voiture électrique Tesla dans l’espace la semaine dernière…

Elle devrait emprunter une trajectoire autour du Soleil qui l’amènera de temps en temps à proximité de Mars. Mais même si ça peut durer des millions d’années, ça ne durera pas éternellement…

En fait, selon une nouvelle analyse de la trajectoire orbitale du Roadster, ce morceau de métal rouge, de caoutchouc, de «Starman»… est sur le point de faire de nombreuses rencontres avec la Terre et pourrait finalement un jour, y revenir.

C’est l’évaluation de l’astrophysicien canadien Hanno Rein de l’Université de Toronto Scarborough, qui, avec d’autres chercheurs, a estimé le périple du roadster Tesla dans l’espace, compte tenu de ce que nous savons de la dynamique orbitale.

Selon Hanno Rein :

Nous avons simulé l’orbite de la Tesla pour plusieurs millions d’années.

Au cours de ce très long voyage, il est juste de penser que beaucoup de choses pourraient se produire et plus nous estimons, plus les prédictions deviennent floue, étant donné le nombre de facteurs gravitationnels qui pourraient affecter la trajectoire globale du véhicule… du deuxième étage de la fusée Falcon Heavy, à laquelle elle reste attachée.

Néanmoins, les simulations de l’équipe suggèrent que l’orbite elliptique du roadster Tesla autour du Soleil, qui va croiser à plusieurs reprises les orbites de Mars, de la Terre et de Vénus, fera plusieurs rencontres rapprochées avec la Terre dans le futur, dont la première devrait avoir lieu en 2091.

En allant plus loin dans le temps, la bonne nouvelle est que les chercheurs ne prévoient aucun impact possible avec la Terre pour les mille prochaines années au moins, mais ils ne peuvent pas vraiment le garantir.

Selon Rein :

Nous ne pouvons pas prédire avec certitude ce qui va se passer après seulement quelques centaines d’années, parce que c’est une orbite chaotique et nous pouvons seulement tirer des conclusions dans un sens statistique.

Pourtant, à travers les quelque 240 simulations retraçant l’évolution dynamique sur le long terme des possibles destinations orbitales de la voiture, «environ 50% vont frapper une planète dans les quelques dizaines de millions d’années», estime Rein.

Dans la mesure où leur approche peut quantifier le risque de collision, les chercheurs affirment qu’il y a 6% de chances que la voiture électrique entre en collision avec la Terre au cours du prochain million d’années et 2,5% de chance que cela soit Vénus.

Au fil du temps, avec 3 millions d’années d’avance, la probabilité d’une collision avec la Terre augmente à 11%.

Mars est sorti sans problème de toutes les séries de tests sans impact, et ce n’est que dans une seule simulation que la Tesla est entrée en collision avec le Soleil, dans les 3 millions d’années qui ont suivi.

Il convient de souligner que ces calculs n’ont pas encore fait l’objet d’une évaluation par d’autres scientifiques (évaluation par les pairs), mais, comme les chercheurs le reconnaissent eux-mêmes, il existe beaucoup d’inconnues mathématiques dans ces scénarios orbitaux.

Mais étant donné que le roadster devrait subsister quelque 20 millions d’années (alors qu’il s’érode lentement dans le vide), l’équipe « s’attend à ce que les probabilités de collision avec la Terre soient substantielles ».

En tout cas, si le pire arrive, il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter. Ce n’est vraiment pas pour tout de suite et :

Elle va soit brûler dans l’atmosphère ou peut-être que quelques composants atteindront la surface. Il n’y a aucun risque pour la santé et la sécurité.

L’étude en pré-publication sur ArXiv : The random walk of cars and their collision probabilities with planets.