Des bulles d’oxygène produites par des bactéries il y a 1,6 milliard d’années
Les trous que vous pouvez voir dans l’image d’entête ont été formés par des bulles d’oxygène produites par de minuscules microbes dans des mares peu profondes, il y a 1,6 milliard d’années, posant les bases de la vie alors que notre planète devenait de plus en plus hospitalière.
Une nouvelle étude sur les tapis microbiens, réalisée par des chercheurs en Suède et au Danemark, décrit leurs résultats comme étant « une signature pour la vie ». Toujours selon eux, le matériel d’un milliard d’années pourrait nous en apprendre davantage sur cette période lointaine de l’histoire.
Les tapis microbiens comme ceux qui ont formé ces fossiles sont généralement produits à l’intersection de différentes substances, telles que l’eau et le fond de l’océan et ils sont constitués des plus simples micro-organismes, comprenant les bactéries.
Dans ce cas particulier, on pense que ces roches extraites de l’Inde centrale présentent des bulles d’oxygène créées par des cyanobactéries, un type particulier de bactérie qui produit de l’énergie par photosynthèse.
En plus d’exhaler de l’oxygène, les cyanobactéries excrètent aussi des minéraux, et cette combinaison d’oxygène et de minéraux aurait été cruciale pour permettre à d’autres formes de vie sur Terre de prospérer. Selon les chercheurs, cet apport d’oxygène aurait été récupéré par des organismes plus avancés, des plantes et éventuellement des animaux.
Les minuscules organismes produisent des bulles encore plus minuscules : celles que vous pouvez voir font seulement entre 50 et 500 microns, certaines sont donc aussi petites que la largeur d’un cheveu humain.
A partir de l’étude, les bulles observées au microscope électronique. (Stefan Bengtson)
Mais même avec une aussi petite taille, ces fossiles de bulles peuvent aider les scientifiques à mieux comprendre comment les cyanobactéries vivaient et se propageaient. Ils ont été extraits à partir d’une épaisse couche sédimentaire appelée le « Vindhyan Supergroup » (de la chaine de montagnes Vindhya) qui est l’une des plus grandes et des plus épaisses successions sédimentaires au monde, l’une des plus anciennes traces de la première vie que nous avons.
Selon les chercheurs dans leur étude :
Prise ensemble ces preuves pointent vers un cadre peu profond où la production primaire était dominée par la photosynthèse des cyanobactéries et des algues.
La recherche doit être prise dans le contexte d’autres études, mais elle pourrait finalement en révéler plus sur les débuts de la vie. En particulier, sur la façon dont une planète stérile et rocheuse aurait évolué progressivement pour devenir idéale pour la vie. L’oxygène aurait joué un grand rôle dans tout cela et en particulier la Grande Oxydation que les scientifiques estiment avoir commencée il y a environ 2,45 milliards d’années.
Alors que l’augmentation des niveaux d’oxygène aurait tué certains microbes qui ont évolué sans, d’autres auraient pu se développer et s’épanouir, marquant la transition entre le paysage peu peuplé de la Terre à cette époque et le monde luxuriant que nous connaissons aujourd’hui.
L’équipe de l’université du Danemark du Sud, de l’université de Stockholm en Suède et du Musée suédois d’histoire naturelle affirme que ces cyanobactéries produisant de l’oxygène auraient pu jouer un rôle crucial dans la production de roches phosphorites riches en minéraux.
Les chercheurs de conclure :
Cette étude suggère que les biotas phototrophiques oxygénés pourraient avoir joué un rôle plus important dans la construction d’anciennes phosphorites qu’il ne l’avait été estimé par le passé.
L’étude publiée dans la revue scientifique Geobiology : Evidence of oxygenic phototrophy in ancient phosphatic stromatolites from the Paleoproterozoic Vindhyan and Aravalli Supergroups, India.