Depuis l’espace : l’impact des températures sur une petite île de de l’antarctique
L’Antarctique est censé être un endroit extrêmement froid. La température moyenne annuelle de la zone centrale du continent enneigé est de -57°C, même la côte affiche une moyenne d’environ -10°C. Mais le 6 février, la station météorologique de la base d’Esperanza sur la péninsule Antarctique, la pointe la plus septentrionale du continent, a enregistré la température la plus élevée jamais enregistrée sur le continent, à 18,3°C. Elle a battu l’ancien record de 17,5°C, établi le 24 mars 2015.
Image d’entête : l’île Eagle le 4 février (à gauche) par rapport au 13 février dernier (à droite). (Joshua Stevens/ Landsat/ USGS)
Cette dernière vague de chaleur a duré environ une semaine, et les images de l’Île Eagle, prises par l’Operational Land Imager du satellite Landsat 8, ont maintenant donné un aperçu assez déprimant de son impact.
La minuscule île Eagle est située juste au large de la côte de la Terre de Graham, dans la péninsule Antarctique. Les températures record ont entraîné la fonte d’une grande partie de la calotte glaciaire dans la mer, tandis que des zones situées vers le milieu de l’île ont vu des bassins de fonte se former étonnamment rapidement.
Températures de l’air le 9 février. (GEOS-5/ NASA)
Pour Mauri Pelto, glaciologue au Nichols College (États-Unis) :
Je n’ai jamais vu des bassins de fonte se former aussi rapidement en Antarctique.
On voit ce genre de fonte en Alaska et au Groenland, mais pas en Antarctique.
Pelto note également que la source de cette fonte, des températures élevées persistantes bien au-dessus du point de congélation, n’est pas typique des conditions météorologiques de l’Antarctique. Néanmoins, ces phénomènes sont devenus plus fréquents ces derniers temps.
Au total, la neige de l’île d’Eagle a fondu de plus de 10 centimètres en quelques jours seulement, entre le 6 et le 11 février.
Ce n’est même pas la première vague de chaleur de cette saison, mais c’est la troisième fonte majeure de l’été 2019-2020 dans l’hémisphère sud, les mois de novembre et janvier ayant également connu des températures exceptionnellement élevées.
Sur le site de l’Earthobservatory de la NASA : Antarctica melts under its hottest days on record.
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