Cette époque où l’on injectait la malaria dans le cerveau de personnes atteintes de la syphilis
L’histoire a connu de nombreuses procédures médicales bizarres. L’une des plus étranges, des plus choquantes (et peut-être des plus horribles) est celle qui est appelée « impaludation cérébrale », ce qui signifie littéralement « introduire la malaria dans le cerveau ».
Le neuroscientifique Blomstedt de l’université de Umeå (Suède) vient de publier une étude afin de faire la lumière sur ce traitement.
Lors de cette opération, qui a été pratiquée sur plus de 1 000 personnes dans les années 1930, le sang d’une personne infectée par la malaria était directement injecté dans les lobes frontaux du malheureux patient.
Image d’entête : votre Guru a réuni sur la même image le matériel utilisé durant cette procédure et le point d’entrée et la trajectoire dans le crâne. (Blomstedt P./ Stereotactic and Functional Neurosurgery)
L’histoire remonte à 1918, lorsqu’un médecin autrichien, Julius Wagner-Jauregg, a découvert qu’une poussée de paludisme pouvait entraîner une amélioration chez les patients atteints d’une infection cérébrale syphilitique avancée. La neurosyphilis était alors incurable et entraînait inévitablement la démence, la psychose et la mort.
Julius Wagner-Jauregg allait finalement recevoir un prix Nobel pour sa procédure risquée mais efficace. Mais ce n’est pas lui qui a injecté la malaria dans le cerveau de ses patients. Cette procédure sera bientôt mise au point par le scientifique français Maurice Ducosté (ci-dessous).
Ducosté a déclaré à l’époque que cette procédure était très efficace contre la syphilis et qu’elle pouvait même rendre certains de ses patients plus intelligents, tout en modifiant leur personnalité. Il précisa également que la procédure était ineffective contre la schizophrénie et d’autres désordres mentaux.
Cette technique n’a jamais gagné en popularité, et elle n’a plus été pratiquée à partir de 1940.
Les chercheurs dans cette nouvelle étude reconnaissent que Ducosté à inspiré la lobotomie préfrontale. En fait, l’injection dans le cerveau entrainait des dommages sur celui-ci, ce qui peut-être considéré comme une lobotomie.
L’étude publiée dans Stereotactic and Functional Neurosurgery : Cerebral Impaludation – An Ignoble Procedure between Two Nobel Prizes: Frontal Lobe Lesions before the Introduction of Leucotomy.
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