Pourquoi cette larve de coléoptère se fixe-t-elle sa précédente enveloppe corporelle sur son dos ?
Afin de se développer, les arthropodes ou les invertébrés muent, se débarrassant de leur ancienne enveloppe charnelle pour émerger dans une nouvelle. Cette ancienne enveloppe est appelée exuvie.
Image d’entête : Toramus quadriguttatus avec sa précédente enveloppe corporelle fixée sur l’extrémité de son dos. (Takahiro Yoshida et Coll./ The Coleopterists Society)
Mais pour les larves de coléoptère du genre Toramus (famille des Erotylidae), on ne jette rien et elles se fixent leur exuvie à leur abdomen, chaque exuvies de l’instar précédent étant attachée à la suivante.
Les larves et coléoptères du genre Toramus étudiés ici. (Takahiro Yoshida et Coll./ The Coleopterists Society)
Ces exuvies sont empilées verticalement et dirigées vers l’arrière, se caractérisant par la formation d’une « queue » verticale en forme de pile. La fixation des exuvies est facilitée par des soies (setae) modifiées en forme de crochet avec des tiges aplaties sur l’abdomen de l’insecte, qui sont insérées dans l’extrémité postérieure de l’exuvion du stade précédent.
Images obtenues par microscopie électronique à balayage d’un dernier stade du Toramus quadriguttatus et de ses exuvies. Les setae modifiés en forme de crochet sont indiqués par des flèches et colorés en vert. (Takahiro Yoshida et Coll./ The Coleopterists Society)
D’autres insectes se recouvrent également de leurs anciennes exuvies, d’excrément ou d’autres débris recueillis dans leur habitat, mais peu d’étude ont été menés sur cette fonction de “recouvrement de débris et de rétention exuviale” .
Les chercheurs à l’origine d’une nouvelle étude sur cet insecte, dirigée par Takahiro Yoshida de l’université Ehime au Japon, émettent l’hypothèse que la fixation exuviale du Toramus sert une sorte d’autotomie, comme le lézard qui se débarrasse de sa queue lorsqu’il se sent menacé (autotomie caudale), l’exuvie de cette larve sert de leurre, le prédateur emportant l’exuvie laissant ainsi le corps de l’insecte intact.
Les soies, qui servent de point d’ancrage à l’exuvie de ces petites larves de coléoptères, peuvent être suffisamment fragiles et facilement brisées, soit en se déplaçant dans l’environnement, soit en étant attaquées par des prédateurs.
Dans des tests comportementaux réalisés par les biologistes en utilisant les larves Toramus et des araignées comme prédateurs potentiels, les résultats préliminaires n’appuient guère l’hypothèse selon laquelle la rétention exuviale agit comme une dissuasion contre les prédateurs.
Pour les chercheurs, une évaluation correcte de sa fonction défensive nécessite des études d’observation plus complètes impliquant les larves et les prédateurs potentiels.
L’étude publiée dans The Coleopterists Bulletin : Larval Descriptions and Exuvial Retention of Toramini (Coleoptera: Erotylidae: Cryptophilinae).
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