Sonification : les images de la Voie lactée, de la supernova Cassiopée A et de la nébuleuse des Piliers de la création s’écoutent ainsi
Nous avons l’habitude de voir la production des télescopes comme des images, mais que se passerait-il si nous pouvions traduire ces données en son ? C’est ce qu’a fait un nouveau projet de « sonification » du télescope à rayons X Chandra de la NASA, qui nous permet d’entendre le centre de la Voie lactée, le rémanent (vestige) de la supernova Cassiopée A et la nébuleuse des Piliers de la création.
Image d’entête : sur la partie haute, le centre de la Voie lactée, les rayons X captés par Chandra sont bleus et violets, l’émission dans le proche infrarouge de Hubble est jaune, et les données infrarouges de Spitzer sont rouges. En bas à gauche Cassiopeia A et à droite la nébuleuse des Piliers de la création.
Certaines des plus belles images du cosmos ne sont pas de vraies photographies, ce sont souvent des images composites de différents éléments ou types de lumière, tels que le visible, l’ultraviolet et l’infrarouge, auxquelles on a attribué différentes couleurs pour faciliter la visualisation de la structure.
Alors pourquoi à la place ne pas assigner à ces éléments ou cette lumière des sons ? C’est le but du nouveau projet, et Chandra a maintenant déposé trois exemples réalisés à partir de certains des éléments les plus reconnaissables du ciel.
Le premier est le centre galactique, une zone remplie d’étoiles, de poussière, de gaz et, bien sûr, d’un trou noir supermassif. Cette image est réalisée à l’aide de rayons X, de lumière visible et infrarouge, à partir de mesures recueillies par l’observatoire à rayons X Chandra, et les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer. Comme les trois télescopes captent des signaux différents, on leur attribue à chacun des « instruments » différents pour la musique.
L’image est traduite en son de gauche à droite, la luminosité de la lumière contrôlant le volume, et la hauteur de l’objet contrôlant la hauteur de l’image. Le résultat final est un tintement de carillons pour les étoiles, un bourdonnement prolongé pour les longs nuages de poussière, et tout cela s’amplifie vers la fin, autour de la brillante tache de lumière où se trouve le trou noir supermassif.
La sonification de Cassiopée A opère différemment. Cette image à couper le souffle montre un reste de supernova, une plaque circulaire de nuages tourbillonnants qui s’étend vers l’extérieur comme une explosion au ralenti. Ici, différents éléments sont mis en évidence dans différentes couleurs, le rouge pour le silicium, le jaune pour le soufre, le vert pour le calcium et le violet pour le fer, et ces éléments sont assignés à différents sons. Plutôt que de gauche à droite, les sons sont joués lorsque les « curseurs » se déplacent vers l’extérieur à partir du centre.
Enfin, il y a les Piliers de la création, l’un des emplacements les plus emblématiques de la galaxie. Comme la partie centrale de la galaxie, celle-ci se joue de gauche à droite, la lumière visible et les rayons X se complétant avec deux mélodies différentes. Cette sonification semble beaucoup plus extraterrestre, commençant par des trilles et des sifflements d’étoiles avant d’atteindre les nuages de la nébuleuse, où elle adopte un mugissement sinistre comme le vent.
Sur le site du Chandra X-ray Observatory : Data Sonification: Sounds from Around the Milky Way.