Une grotte en Italie dans laquelle 9 néanderthaliens auraient été dévorés par des hyènes
Des archéologues travaillant dans une grotte près de Rome ont trouvé les restes minéralisés de neuf Néandertaliens, dans ce qui est considéré comme une « découverte extraordinaire ». Un grand nombre de ces os présentent des traces évidentes de dents, ce qui amène l’équipe à penser que les Néandertaliens ont été attaqués ou dévorés par des hyènes.
Image d’entête : ossements trouvés dans la grotte Guattari. (Ministère italien de la Culture)
Les restes de ces Néandertaliens, sept hommes, une femme et un jeune garçon, ont été découverts dans la grotte Guattari, près de la ville côtière de San Felice Circeo, selon un communiqué du ministère italien de la Culture (lien plus bas). Les fossiles comprenaient une calotte crânienne, des fragments de crâne, une mandibule cassée, deux dents, trois fémurs partiels et d’autres restes.
(Emanuele Antonio Minerva/ Ministère italien de la Culture)
Il ne semble pas que ces individus aient vécu à la même époque. Huit des spécimens ont été datés entre 50 000 et 68 000 ans, tandis que le spécimen le plus ancien a été daté entre 90 000 et 100 000 ans. Les Néandertaliens, qui partagent un ancêtre commun avec les humains modernes (Homo sapiens), se sont éteints il y a environ 40 000 ans, mais leur héritage est toujours présent dans notre ADN.
Dans sa déclaration, le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini, a qualifié la découverte “d’extraordinaire dont le monde entier va parler ».
En 1939 déjà, cette même grotte avait livré les restes de trois Néandertaliens, dont le remarquable crâne Guattari 1, mais aucune autre découverte de Néandertaliens n’avait été faite jusqu’à présent. Les nouvelles fouilles, qui ont commencé en octobre 2019, comprenaient une section de la grotte jamais explorée auparavant. Mario Rolfo, membre de l’équipe et professeur d’archéologie à l’université de Tor Vergata en Italie, a déclaré que la grotte s’est effondrée il y a environ 60 000 ans, « préservant ainsi les restes laissés à l’intérieur pendant des dizaines de milliers d’années ».
La vue à l’intérieur de la grotte, avec ce qui semble être un assortiment d’ossements laissés par des hyènes. (Ministère italien de la Culture)
Outre les restes de Néandertaliens, l’équipe, qui comprenait des archéologues de la surintendance archéologique de Latina, a découvert des restes de rhinocéros, de cerfs géants, de chevaux sauvages, de bovins disparus appelés aurochs et, surtout, des hyènes.
En effet, comme l’indique le communiqué du ministère, étant donné que de nombreux os retrouvés présentaient des « signes évidents de morsure », l’équipe pense que la grotte servait de repaire aux hyènes, qui vivaient dans la région il y a environ 50 000 ans. Les animaux « traînaient » leurs proies dans la tanière, utilisant la grotte comme « abri pour la nourriture et le stockage », selon le communiqué. Rolfo a déclaré que les hyènes chassaient les Néandertaliens, « en particulier les plus vulnérables, comme les individus malades ou âgés. »
Cela pourrait être vrai, mais les chercheurs ne le savent pas vraiment. Certes, les hyènes sont connues pour chasser en meute, mais ce sont aussi des charognards. Il est donc concevable que les hyènes soient tombées sur les cadavres des Néandertaliens, qui auraient pu mourir pour toutes sortes de raisons, et les aient traînés dans la grotte.
Il est important de souligner qu’il s’agit là d’un autre exemple de « science par communiqué de presse », car un article scientifique officiel sur cette découverte n’a pas encore été publié.
Les restes de la grotte de Guattari pourraient dissiper les notions selon lesquelles cette population particulière de Néandertaliens participait à des rituels de cannibalisme, comme le suggérait une précédente analyse des découvertes plus anciennes. Les archéologues ne croient plus que ce soit le cas, mais la nouvelle découverte est une preuve supplémentaire que les hyènes, et non le cannibalisme rituel, étaient responsables des dommages observés sur ces os.
Selon Harvati :
Ce site et le célèbre crâne de Guattari 1, trouvé dans les années 1930, étaient notoirement ceux sur lesquels se basaient les premières théories influentes sur le cannibalisme et le comportement symbolique chez les Néandertaliens. Ces premières idées étaient fondées sur une mauvaise interprétation des preuves et ont été rejetées par la suite, mais pour une raison quelconque, aucun travail supplémentaire ne semble avoir été effectué sur le site. Mais c’est de là que vient la discussion sur le cannibalisme.
Fait important, des preuves de cannibalisme rituel chez les Néandertaliens existent ailleurs, y compris en Belgique.
Annoncé sur le site du Ministère de la Culture italienne : Neanderthal, dalla Grotta Guattari al Circeo nuove incredibili scoperte.