Des archéologues découvrent les restes humains les mieux préservés de Pompéi : un esclave qui a gravi l’échelle sociale au temps des Romains
Le Guru revient sur quelques faits scientifiques marquants publiés lors de sa petite pause annuelle.
L‘Empire romain n’était pas étranger aux récits mettant en valeur des richesses, malgré les inégalités considérables qui sévissaient dans le royaume. Prenez Marcus Venerius Secundio de Pompéi, par exemple. Cet homme est né esclave mais a réussi à gagner sa liberté, puis a rapidement gravi l’échelle sociale, devenant prêtre jusqu’à sa mort à l’âge avancé de 60 ans. Aujourd’hui, près de 2000 ans plus tard, des archéologues italiens ont fouillé la tombe de Secundio et ont été stupéfaits de constater qu’il s’agissait des restes les mieux préservés découverts à ce jour dans l’ancienne grande ville de Pompéi.
Image d’entête : le squelette tel qu’il a été trouvé à l’intérieur de la tombe. (Parc archéologique de Pompéi)
Pompéi a été ensevelie par l’éruption du Vésuve en l’an 79 de notre ère. Cependant, cette terrible et douloureuse catastrophe a également permis à la ville d’être préservée comme aucun autre site antique. Sous les nombreuses couches de cendres et de pierre ponce, les archéologues ont découvert des bâtiments, des œuvres d’art et des fresques remarquablement bien conservés, ainsi que des restes humains, dont certains étaient effroyablement piégés dans leur position finale par les cendres chaudes de l’éruption.
Pourtant, bien que Pompéi ait été redécouvert en 1738, le site continue d’impressionner et de fasciner les archéologues. La tombe de Secundio, dont les restes partiellement momifiés sont considérés comme les mieux conservés jusqu’à présent, marque une telle occasion.
Bien que l’on ne sache pas exactement quand Secundio a été enterré, une chose est sûre : il est mort avant l’éruption du Vésuve. Sa dernière demeure a été découverte dans la nécropole de Porta Sarno, près de l’une des principales portes d’entrée de la ville.
La tombe de Marcus Venerius Secundio. (Parc archéologique de Pompéi)
Ses restes partiellement momifiés, comprenant des cheveux blancs, des os et même une oreille, ont stupéfié les chercheurs de l’Université européenne de Valence et du Parc archéologique de Pompéi. Une découverte heureuse si l’on considère que la coutume romaine était d’incinérer les morts.
Les restes de Secundio. (Parc archéologique de Pompéi)
Le fait que Secundio, qui faisait partie d’un collège de prêtres connu sous le nom d’Augustales, ait été retrouvé enterré est révélateur de son statut social élevé.
Selon Llorenç Alapont, archéologue à l’université de Valence :
Secundio pourrait bien s’être fait enterrer et même embaumer dans le but précis de préserver son corps de l’humidité de la tombe.
La tombe de la porte Sarno est vraiment une découverte extraordinaire en raison de toutes les informations qu’elle peut nous apporter, une sépulture unique pour cette époque à Pompéi, et elle peut aussi, d’une certaine manière, changer nos connaissances sur les règles des rites mortuaires dans le monde romain.
Et ce n’est pas tout. Une plaque de marbre trouvée au sommet de la tombe contient non seulement des informations sur la vie de Seuncdio mais fait également référence à des représentations théâtrales à Pompéi qui se déroulaient en grec.
L’inscription, écrite sur une plaque de marbre, trouvée dans la tombe. (Parc archéologique de Pompéi)
Il s’agit de la première preuve que Pompéi accueillait des représentations en langue grecque, ce qui témoigne de la nature cosmopolite de la grande ville déchue. Les archéologues ont également trouvé une bouteille en verre portant le nom d’une femme, Novia Amabilis, qui pourrait avoir été l’épouse de Secundio.
Pour l’ancien directeur de Pompéi, Massimo Osanna :
C’est un témoignage extrêmement intéressant, qui doit être relié aux autres que nous avons de la présence des Grecs et surtout de la culture grecque à Pompéi. La culture grecque faisait « fureur à Pompéi ».
Présentée sur le site du Parc archéologique de Pompéi : The tomb of Marcus Venerius Secundio discovered at Porta Sarno with mummified human remains.