Les fabriques d’étoiles seraient les principaux ‘”pollueurs” de l’univers
Selon les recherches d’une équipe internationale d’astronomes, le flux sortant des galaxies est beaucoup plus “pollué” (ou riche) que le gaz qui y entre.
Cette recherche examine “l’accrétion » et “l’échappement/ évacuation » des galaxies, c’est-à-dire les atomes qui y entrent et ceux qui sont finalement expulsés.
Image d’entête : représentation du gaz “pollué” (en orange) libéré par une galaxie (en blanc) à forte production d’étoile. (Swinburne Astronomy Productions)
Selon les chercheurs :
D’énormes nuages de gaz sont attirés dans les galaxies et utilisés dans le processus de fabrication des étoiles.
À son arrivée, il est composé d’hydrogène et d’hélium. Grâce à un nouvel équipement appelé « Keck Cosmic Web Imager » (de l’Observatoire W. M. Keck), nous avons pu confirmer que les étoiles créées à partir de ce gaz frais finissent par rejeter une énorme quantité de matière hors du système, principalement par des supernovas.
Mais cette matière n’est plus belle et propre, elle contient beaucoup d’autres éléments, notamment de l’oxygène, du carbone et du fer.
Représentation du gaz entrant (en bleu) dans une galaxie à forte production d’étoile (Mrk 1486) et celui s’en échappant (en orange). (Swinburne Astronomy Productions)
Ces éléments plus lourds se forment au centre des étoiles par fusion nucléaire. Lorsque ces dernières s’effondrent sur elles-mêmes ou explosent en supernovas, ces éléments sont expulsés.
Selon Alex Cameron, coauteur de l’article et désormais chercheur à l’université d’Oxford, au Royaume-Uni :
Nous avons constaté que la manière dont les gaz entrent et sortent présente une structure très claire.
Imaginez que la galaxie soit un frisbee en rotation. Le gaz entre relativement peu pollué du cosmos extérieur, autour du périmètre, puis se condense pour former de nouvelles étoiles. Lorsque ces étoiles explosent ensuite, elles poussent d’autres gaz, contenant désormais ces autres éléments, par le haut et le bas.
Les chercheurs ont examiné une galaxie appelée Mrk 1486, qui est une galaxie à sursaut de formation d’étoiles, c’est-à-dire qu’elle forme des étoiles très rapidement. Mrk 1486 est située à un angle par rapport à la Terre qui la rend idéale pour observer à la fois les gaz d’accrétion et le flux sortant.
Selon les chercheurs :
Ce travail est important pour les astronomes car, pour la première fois, nous sommes en mesure de fixer des limites aux forces qui influencent fortement la façon dont les galaxies forment des étoiles.
Cela nous rapproche un peu plus de la compréhension de comment et pourquoi les galaxies ont l’apparence qu’elles ont, et combien de temps elles vont durer.
L’étude publiée dans Astrophysical Journal Letters : The Duvet Survey: Direct Te-Based Metallicity Mapping of Metal-Enriched Outflows and Metal-Poor Inflows in Markarian 1486 et présentée sur le site du département de physique de l’Université d’Oxford : Galaxies pump out contaminated exhausts et de l’Université Swinburn : New stars create space pollution, research confirms.