Sélectionner une page

Une intelligence artificielle parvient à comprendre les émotions des souris à partir de leurs expressions faciales

6 Sep 2022 | 0 commentaires

Souris emotion IA 1 22

Pourrait-on programmer un ordinateur pour qu’il ressente des émotions ? Nous n’en sommes pas sûrs, mais nous savons maintenant que nous pouvons lui apprendre à les reconnaître à partir des expressions faciales des souris.

Image d’entête : les souris bougent leurs oreilles, leurs joues et leurs yeux pour transmettre leurs émotions. (Nature)

Des chercheurs du California Institute of Technology (Caltech/ Etats-Unis) ont mis au point un système d’intelligence artificielle capable de surveiller les expressions faciales des souris pour déterminer si elles ressentent de la douleur. Cette recherche pourrait avoir des applications directes en aidant les chercheurs à mieux juger de l’efficacité des analgésiques lors des essais sur les animaux et pourrait aider à comprendre les processus neuronaux qui “codent” certaines expressions faciales chez les humains.

Pour les chercheurs, le développement de cette IA constitue « une première étape importante » dans la compréhension des aspects encore inconnus de l’émotion et de la manière dont ils apparaissent dans le cerveau.

Selon la neuroscientifique Nadine Gogolla, de l’Institut Max Planck de neurobiologie de Martinsried, en Allemagne, qui a dirigé cette étude de 3 ans :

J’étais fascinée par le fait que nous, les humains, avons des états émotionnels que nous ressentons comme des sentiments. Je voulais voir si nous pouvions apprendre comment ces états émergent dans le cerveau à partir d’études sur les animaux.

Bien que cela puisse sembler être une vérité intuitive pour nombre d’entre nous, l’idée que les animaux puissent afficher leurs émotions à travers des expressions faciales a été introduite pour la première fois dans les cercles académiques il y a environ 150 ans par Charles Darwin. Mais, depuis lors, cette idée a longtemps dû rester au stade de l’hypothèse, nous ne disposions tout simplement pas de moyens fiables pour capturer et analyser les mouvements faciaux des animaux modèles ou pour les relier à l’activité neuronale.

Pour l’étude, l’équipe a fixé des souris de manière à ce que leur tête reste immobile, puis elle a introduit différents stimuli sensoriels aux animaux pour déclencher des émotions particulières. Parmi les exemples de stimuli, il y a le fait de placer des liquides sucrés ou amers sur les lèvres des souris pour évoquer des émotions telles que le plaisir ou le dégoût. La douleur a été produite en administrant de petites décharges électriques à la queue, et des sentiments de malaise ont été produits en injectant aux animaux du chlorure de lithium.

L’équipe a surveillé les mouvements des oreilles, des joues, du nez et de la partie supérieure des yeux de la souris. Malgré cela, ils n’ont pas pu déterminer de manière fiable quelles émotions étaient véhiculées par les différentes expressions.

C’est pourquoi ils ont décidé de décomposer les enregistrements vidéo des mouvements faciaux en instantanés ultra-courts, au fur et à mesure que les animaux répondaient aux différents stimuli. Ces clichés ont ensuite été soumis à un algorithme d’apprentissage automatique pour leur apprendre à reconnaître des expressions distinctes. Ils ont ensuite appris à corréler ces expressions avec des états émotionnels, qui ont été estimés en fonction du type de stimuli auxquels les animaux ont été exposés.

Parmi les résultats obtenus par l’IA, une souris qui éprouve du plaisir tire son nez vers la bouche, ses oreilles et sa mâchoire vers l’avant. Lorsqu’elle ressent de la douleur, elle tire les oreilles en arrière, gonfle les joues et parfois plisse les yeux. Les expressions identifiées étaient persistantes, explique l’équipe, et leur force était corrélée à l’intensité du stimulus.

Les souris présentent des expressions faciales qui correspondent à des émotions, comme les humains. Les chercheurs ont stimulé des souris pour leur faire ressentir des émotions comme le plaisir et la peur et ils ont analysé comment leurs muscles faciaux se déplaçaient en analysant des vidéos. (Dolensek et col./ Nature)

Souris emotion IA 2 22

L’utilisation de l’IA pour ce type de recherche permet d’éliminer les biais qui pourraient interférer avec l’interprétation des émotions que chaque animal pourrait ressentir, ajoute l’équipe.

À l’aide d’une technique appelée optogénétique, qui permet de faire en sorte que des neurones génétiquement modifiés s’allument ou s’activent lorsqu’une forte lumière est braquée sur eux, les chercheurs ont examiné où ces émotions se formaient dans le cerveau. L’équipe a ciblé des circuits neuronaux individuels qui ont été liés à la formation d’émotions particulières chez l’humain et la souris, afin d’induire ces états émotionnels chez les souris. Lorsqu’elles ont été stimulées de cette manière, les souris ont adopté des expressions faciales pertinentes, validant ainsi les résultats des étapes précédentes.

Enfin, l’équipe a utilisé une technique spécialisée pour observer les neurones individuels dans le cerveau de la souris qui étaient activés uniquement lorsque des émotions et des expressions faciales particulières étaient évoquées. Cette étape supplémentaire a confirmé leurs résultats et pourrait aider à identifier les neurones spécifiques qui régissent la formation des états émotionnels et des expressions faciales associées.

Selon Gogolla :

Ils pourraient représenter une partie d’un codage des émotions dans le cerveau. Nous pensons que le codage des émotions peut être conservé au cours de l’évolution, et donc que le codage chez les humains et les souris peut partager certaines caractéristiques communes.

L’étude présentée dans Nature : Artificial intelligence decodes the facial expressions of mice.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Des scientifiques trouvent un moyen de convertir les groupes sanguins et de les rendre mutuellement compatibles pour la transfusion

Les transfusions sanguines sauvent souvent la vie des patients qui ont désespérément besoin de remplacer leur sang perdu à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une blessure. Le problème est que les réserves de sang sont faibles dans le monde entier. Pour ne rien arranger, il existe plusieurs groupes sanguins, dont certains sont incompatibles. Par exemple, si votre groupe sanguin est O négatif, vous ne pouvez recevoir que du sang de type O négatif…

Le télescope spatial James Webb capture les meilleures images de la nébuleuse de la tête de cheval

L’une des plus célèbres structures du ciel terrestre vient d’être révélée sous un jour tout à fait nouveau.

Les observations dans l’infrarouge moyen et proche du télescope spatial James Webb (JWST/ Webb) ont mis en évidence des caractéristiques inédites dans le nuage spatial connu sous le nom de nébuleuse de la tête de cheval. Dans une image d’une précision époustouflante, le télescope spatial se concentre sur la région située au sommet de la tête du “cheval”, capturant des vrilles et des filaments…

Un plastique très résistant, chargé de bactéries, se mange lui-même lorsqu’il est mis en décharge

Des scientifiques ont trouvé une solution créative à la pollution plastique, l’un des problèmes environnementaux les plus urgents. Du plastique a été imprégné de spores de bactéries mangeuses de plastique qui s’activent lorsqu’elles sont mises en décharge, biodégradant 90 % du matériau en 5 mois. Plus étrange encore, cela rend le plastique plus résistant et plus solide à l’usage.

Le plastique est un matériau solide et polyvalent, mais les propriétés qui le rendent utile en font également un matériau difficile à éliminer…

Cinquante ans après, des scientifiques découvrent les causes de la formation d’un trou de la taille de la Suisse dans la glace de l’Antarctique

Chaque hiver austral, l’Antarctique subit un changement radical. La glace de mer l’entourant s’étend vers l’extérieur, doublant ainsi la taille du continent. Mais au cours des hivers 2016 et 2017, un trou inhabituel, appelé polynie, s’est ouvert au milieu de la glace de mer, un trou de la taille de la Suisse. Les scientifiques viennent de comprendre comment il s’est formé.

Ce trou a été baptisé polynie de Maud Rise en raison du mont sous-marin, ou montagne sous-marine, situé en dessous dans la mer de…

8 minutes de colère peuvent augmenter le risque d’infarctus du myocarde

Même de brèves périodes de colère engendrées par des souvenirs marquants peuvent avoir un impact négatif sur la capacité de nos vaisseaux sanguins à se détendre. C’est ce que révèle une nouvelle étude qui pourrait avoir des répercussions sur la façon dont nous abordons le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

Alors que des études observationnelles ont déjà établi un lien entre les émotions négatives telles que la colère et un risque accru de crise cardiaque, des scientifiques…

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This