Les mouettes décident de la nourriture à voler en observant les choix des humains
Une nouvelle étude révèle que les mouettes observent ce que les humains mangent et imitent leurs choix. Selon les chercheurs, il s’agit là d’un signe d’intelligence, car l’animal a dû apprendre à communiquer avec les humains pour obtenir de la nourriture.
Il existe de nombreuses espèces de mouettes, mais celles que la plupart des gens considèrent comme des mouettes sont appelées goélands argentés. C’est l’espèce la plus susceptible de nicher dans les maisons et de voler de la nourriture. Bien qu’il semble y en avoir beaucoup, leur population est en train de diminuer dans le monde entier en raison des modifications de l’approvisionnement en nourriture marine et du changement climatique.
Les goélands obtiennent de la nourriture après avoir observé d’autres oiseaux se diriger vers une source de nourriture, ce qui laisse supposer que l’apprentissage social joue un rôle important. Dans les populations urbaines, il est également prouvé que les goélands peuvent obtenir des informations sur la recherche de nourriture de la part des humains. Des études ont montré que ces animaux adaptent leur comportement de recherche de nourriture aux modèles d’activité humaine et concentrent leur attention sur les personnes qui ont de la nourriture.
Des chercheurs de l’université du Sussex (Royaume-Uni) ont voulu mieux comprendre les capacités d’observation et la cognition des goélands argentés. Pour ce faire, ils ont étudié un groupe de goélands sur le front de mer de la ville de Brighton, au Royaume-Uni, pendant quelques mois en 2021 et 2022. Ils ont constaté que les mouettes sont d’excellents observateurs sociaux, dotés d’un niveau de cognition plus élevé que prévu.
Pour son étude, l’équipe a montré des paquets de chips bleus et verts à des groupes de goélands argentés. L’un des chercheurs s’est assis sur le sol à 5 mètres de distance et il a observé les mouettes ou a pris des paquets dans son sac et les a mangés. Près de 50 % des oiseaux se sont penchés sur les paquets lorsque le chercheur mangeait, contre 19 % lorsqu’il ne mangeait pas.
Mais ce n’est pas tout. Lorsque les goélands s’approchaient des sachets et les mangeaient, ils choisissaient la même couleur que le sachet du chercheur dans 95 % des cas. Cela montre que les goélands observent les humains et les options alimentaires qu’ils choisissent, et qu’ils utilisent ensuite ces connaissances pour définir leurs propres choix alimentaires. En d’autres termes, c’est un signe de l’intelligence de ces animaux.
Illustration du dispositif expérimental. Après avoir placé les paquets de chips (carrés bleus et verts) à proximité de la mouette cible, l’expérimentateur s’est retiré derrière la caméra et est resté ainsi ou a récupéré son propre paquet de chips bleues ou vertes. (F. Feist et col./ Biology Letters)
Selon les chercheurs dans leur étude :
Les sujets étaient capables de comprendre le comportement humain et d’établir un lien entre un stimulus au sol et celui tenu par l’expérimentateur, ce qui permettait aux goélands de faire des choix de recherche de nourriture influencés par le comportement humain. Cette étude nous permet de mieux comprendre les capacités cognitives des goélands.
Selon les chercheurs, l’apprentissage tout au long de la vie joue un rôle essentiel dans ce processus. Les goélands apprennent à identifier les sources de nourriture de valeur auprès de leurs congénères, et les jeunes individus améliorent leurs capacités de recherche de nourriture au fur et à mesure qu’ils grandissent.
L’intérêt pour la nourriture humaine peut également être influencé par la pression plus forte exercée sur les adultes pour qu’ils exploitent les ressources pendant la saison de reproduction. Pour les chercheurs, cela pourrait avoir des conséquences sur la manière dont nous réduisons les interactions négatives entre les humains et les goélands, car il semble que nous apprenions par inadvertance aux goélands à exploiter de nouveaux aliments.
L’étude publiée dans Biology Letters : Inter-species stimulus enhancement: herring gulls (Larus argentatus) mimic human food choice during foraging et présentée sur le site de l’Université of Sussex : Seagulls steal your chips because they’re smart – new study.
Bonjour, une mouette est une mouette, elle n’est pas un goeland.
Nommer un goeland par le terme de mouette est une erreur.
Bonjour Antoine,
« Mouette est un nom vernaculaire ambigu en français. On nomme mouettes les oiseaux de plusieurs genres de la sous-famille des Larinae et de la tribu des Larini, qui comprend aussi les goélands : certains usages préfèrent utiliser le terme « mouettes » pour les petits représentants de la tribu des Larini, le terme goéland étant alors réservé aux espèces de plus grande taille, notamment celles du genre Larus. »