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De minuscules vers vivant près de Tchernobyl ont développé une résistance à la radioactivité

9 Mar 2024 | 0 commentaires

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En étudiant une espèce de vers microscopiques exposés pendant près de 40 ans à de fortes radiations à la suite d’une explosion dans la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl, des chercheurs n’ont pas trouvé de signes de dommages génétiques causés par l’exposition. Ils pensent que ces résultats aideront à orienter la recherche future sur le cancer.

Image d’entête, à partir de l’étude : de minuscules vers appelés nématodes exposés à des radiations pendant près de quarante ans ne présentent aucun signe de dommage génétique. (Sophia Tintori/ NYU)

En avril 1986, la centrale nucléaire de Tchernobyl, située dans le nord de la République socialiste soviétique d’Ukraine de l’époque, a explosé, transformant la région environnante en l’un des paysages les plus radioactifs que notre planète ait connus. Près de 40 ans plus tard, des niveaux élevés de radiation persistent.

Il y a longtemps que les humains ont quitté la région, mais des recherches récentes ont révélé que les animaux vivants dans un rayon de 30 km autour de la centrale, dans la zone d’exclusion, sont physiquement et génétiquement différents de leurs congénères vivant dans d’autres parties du monde, ce qui entraine des inquiétudes quant à l’impact chroniques des radiations sur l’ADN. Dans une nouvelle étude (lien plus bas), des chercheurs de l’université de New York, aux États-Unis, ont examiné les vers microscopiques qui vivent encore dans la région pour voir quel effet les radiations de Tchernobyl ont eu sur leur patrimoine génétique.

Selon Sophia Tintori, auteure principale de l’étude :

Tchernobyl fut une tragédie d’une ampleur incompréhensible, mais nous ne connaissons pas encore très bien les effets de la catastrophe sur les populations locales. Le changement environnemental soudain a-t-il sélectionné des espèces, ou même des individus au sein d’une espèce, qui sont naturellement plus résistants aux rayonnements ionisants ?

Pour répondre à cette question, la chercheuse a étudié les nématodes, de minuscules vers au génome simple, l’ensemble du matériel génétique d’un organisme, et à la reproduction rapide, ce qui les rend utiles pour comprendre les phénomènes biologiques de base.

Selon Matthew Rockman, auteur correspondant de l’étude :

Ces vers vivent partout et rapidement, ce qui leur permet de traverser des dizaines de générations d’évolution alors qu’un vertébré typique en est encore à enfiler ses chaussures.

Armés de compteurs Geiger et portant des EPI (équipement de protection individuelle), les chercheurs ont collecté des centaines de nématodes dans des endroits de la zone d’exclusion qui avaient été exposés à différents niveaux de radiation. Les échantillons ont ensuite été transportés à l’université de New York, congelés et étudiés par la suite.

Carte de la zone d’exclusion de Tchernobyl, avec des points marquant les sites de collecte des vers et les différents niveaux de radiation sur chaque site. (Sophia Tintori/ UNY)

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Selon Rockman :

Nous pouvons cryopréserver des vers et les décongeler pour les étudier plus tard. Cela signifie que nous pouvons empêcher l’évolution de se produire en laboratoire, ce qui est impossible avec la plupart des autres modèles animaux et très utile lorsque nous voulons comparer des animaux qui ont connu des histoires évolutives différentes.

Ils se sont concentrés sur une espèce de nématodes appelée Oscheius tipulae, en séquençant le génome de 15 vers de Tchernobyl et en les comparant aux génomes de cinq O. tipulae provenant d’ailleurs. À leur grande surprise, les chercheurs n’ont pas pu détecter de dommages causés par les radiations sur les génomes des vers de Tchernobyl.

Pour Tintori :

Cela ne signifie pas que Tchernobyl est sans danger, mais plutôt que les nématodes sont des animaux très résistants et qu’ils peuvent supporter des conditions extrêmes. Nous ne savons pas non plus combien de temps chacun des vers que nous avons collectés est resté dans la zone, et nous ne pouvons donc pas être sûrs du niveau d’exposition que chaque ver et ses ancêtres ont reçu au cours des quatre dernières décennies.

Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Les résultats de l’étude fournissent des indices sur la manière dont la réparation de l’ADN peut varier d’un individu à l’autre, ce qui pourrait permettre de mieux comprendre les variations naturelles observées chez l’humain.

Maintenant que nous savons quelles souches d’O. tipulae sont plus sensibles ou plus tolérantes aux dommages causés à l’ADN, nous pouvons utiliser ces souches pour étudier pourquoi certains individus sont plus susceptibles que d’autres de subir les effets de substances cancérigènes.

Cela pourrait avoir des implications pour la recherche sur le cancer, qui s’intéresse aux raisons pour lesquelles certaines personnes ayant une prédisposition génétique à la maladie la développent et d’autres non.

Toujours selon Tintori :

Réfléchir à la manière dont les individus réagissent différemment aux agents qui endommagent l’ADN dans l’environnement nous aidera à avoir une vision claire de nos propres facteurs de risque.

L’étude publiée dans PNAS : Environmental radiation exposure at Chornobyl has not systematically affected the genomes or chemical mutagen tolerance phenotypes of local worms et présentée sur le site de l’Université de New York : Tiny Worms Tolerate Chornobyl Radiation.

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