Quel est le véritable impact de l’Horloge de la fin du monde qui est maintenant réglée à 2 minutes de cette dernière ?

L’horloge de la fin du monde  est maintenant à deux minutes de l’apocalypse, avec ce compte à rebours symbolique de la destruction de l’humanité se rapprochant de minuit. Crée par le Bulletin of the Atomic Scientists , l’horloge est une représentation des estimations (et des craintes ) d’experts au sujet de l’état actuel du monde. Minuit, selon la théorie, marque la fin du monde.

Elle a été créée en 1947, par des scientifiques de l’université de Chicago, face à une guerre nucléaire potentielle dans un climat de guerre froide entre certaines superpuissances mondiales. Depuis lors, la portée de l’horloge s’est élargie pour englober le changement climatique, l’effondrement financier, et davantage. Ces dernières années, cependant, il y eut un retour de la menace nucléaire qui a inquiété les scientifiques responsables des aiguilles de l’horloge.

Déballage de l’horloge de la fin du monde fraichement réglée. (REUTERS /Leah Millis)

Maintenant, ils l’ont réglée à 2 minutes avant minuit, comme en 1953 et à l’époque de la guerre froide. Encore une fois, c’est la menace d’une guerre nucléaire et le changement climatique qui alimentent ce changement, bien que «le déclin de la direction des États-Unis et le déclin apparent de la diplomatie sous l’administration Trump» est également cités comme facteur.

Selon les responsables du Bulletin of the Atomic Scientists :

Ni les alliés ni les adversaires n’ont été capables de prédire de façon fiable les actions américaines ou de comprendre quand les déclarations américaines étaient réelles, et quand elles ne sont que de la rhétorique. La diplomatie internationale a été réduite à des injures, lui donnant un sens surréaliste d’irréalité qui rend la situation de la sécurité mondiale de plus en plus menaçante.

Il y a douze mois, de premiers signes ont amené le groupe à avancer de 2,5 minutes avant minuit. Depuis lors, il n’y a pas eu de véritables améliorations dans tous les domaines.

En 2017, les dirigeants du monde n’ont pas réussi à répondre efficacement aux menaces imminentes de la guerre nucléaire et du changement climatique, rendant la situation de la sécurité mondiale plus dangereuse qu’il y a un an  et aussi dangereuse que depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le style de “gouvernance accusatoire” du président Trump, en particulier ses tweets, n’a pas aidé.

La rhétorique hyperbolique et les actions provocatrices des deux côtés ont augmenté la possibilité d’une guerre nucléaire par accident ou erreur de calcul. Sur le front du changement climatique, le danger peut sembler moins immédiat, mais éviter les hausses de température catastrophiques à long terme nécessite une attention urgente maintenant… Les pays du monde devront réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre pour maintenir les risques climatiques gérables, et jusqu’à présent, la réponse mondiale est loin de relever ce défi.

Avons-nous encore le temps d’être sauvés ? Le message officiel est oui, mais il est temps d’un sérieux changement. La liste des choses à faire n’est cependant pas facile selon les scientifiques :

Calmer la rhétorique nucléaire Trump, négocier avec la Corée du Nord, s’en tenir à l’Iran, réduire les tensions américano-russes et insister sur une action mondiale contre le changement climatique.

Et si, au contraire, l’Horloge de la fin du monde entrainait la guerre nucléaire qu’elle annonce ?

Pour Tom Vaughan, chercheur à l’université d’Aberystwyth (pays de Galles), dans un article publié dans The conversations (lien plus bas), l’Horloge de la fin du monde pourrait entrainer la guerre nucléaire qu’elle annonce :

Pourtant, l’Horloge de la fin du monde; bien que bien intentionné par ses dépositaires, mine la mission déclarée du bulletin de mettre «les problèmes et les événements en contexte». C’est pourquoi elle devrait être retirée.

Les mauvaises nouvelles roulent ad infinitum. Les dangers sont réels et tangibles. Il serait simplement facile d’accuser le bulletin d’être alarmisme, mais l’horloge de la fin du monde est un outil de plus en plus inadéquat pour sensibiliser le public et la politique aux défis mondiaux les plus urgents. Cela peut même être dangereux.

Il considère que c’est une mauvaise/ trop faible métaphore pour le niveau de menace mondiale, dépourvue de toute signification réelle. De plus, elle implique que l’histoire tend vers un inévitable désastre.

Y a-t-il un rappel plus puissant de la futilité et de l’impuissance humaine que la marche inexorable du temps ? L’horloge contribue au désespoir et au fatalisme, face à des problèmes politiques complexes et urgents, encourageant la panique généralisée.

… et le désespoir engendre la défaite.

Pour consulter l’intégralité du point de vu de Tom Vaughan sur le site The Conversation : How the Doomsday Clock could help trigger the armageddon it warns of.

Et l’annonce du Bulletin of the Atomic Scientists : It is now 2 minutes to midnight.