Face à l’infidélité de leur compagne, les mâles moineaux deviennent paresseux
Une nouvelle étude montre que les moineaux mâles peuvent savoir si leur conjoint est enclin à l’infidélité et, si tel est le cas, ils fourniront moins de nourriture à leur progéniture.
Les moineaux forment des couples qui sont normalement monogames, mais de nombreuses femelles sont infidèles et peuvent avoir une autre portée avec d’autres mâles. Les biologistes pensent que les mâles sont infidèles pour s’assurer d’être le père d’autant de poussins qu’ils le peuvent, tandis que les femelles vont voir ailleurs, des mâles d’une meilleure “qualité génétique”, en meilleure forme et capable de produire une robuste descendance.
Cependant, la tromperie a un cout : le « cocu » livrera moins de nourriture au nid. Il a longtemps été estimé que les mâles savaient que tous les poussins dans leur nid n’étaient pas les leurs et ainsi de prendre la décision de moins les ravitailler. Mais il y a une autre idée, que les femelles trompeuses et les mâles paresseux ont tendance à naturellement se mettre en couple.
Des chercheurs du Royaume-Uni, d’Allemagne et d’Australie ont révélé que les mâles nourrissent leurs poussins en fonction des tendances de leur partenaire à aller voir ailleurs. L’étude a suivi toute la population de moineau de l’île britannique de Lundy, pendant 12 ans.
Selon la responsable de la recherche, Julia Schroeder de l’University College de Londres :
Les mâles ont modifié leur comportement en fonction de leur partenaire, quand ils sont passés d’une partenaire fidèle à une ayant une tendance à l’infidélité, ils ont fourni moins de nourriture à leur progéniture. Les femelles peuvent aussi modifier leur comportement quand elles se mettent en couple avec un mâle moins paresseux, trompant moins avec un père plus attentif.
La recherche a montré que les mâles ne peuvent pas réellement savoir si tous les poussins dans leur nid sont à eux ou non et décide, à la place, de bien ou peu nourrir leur progéniture en fonction de leur partenaire.
Selon Schroeder :
Si des poussins étaient transférés dans un nid où la femelle était fidèle, le père de ce nid maintenait son travail acharné pour nourrir les poussins, ce qui suggère qu’ils n’ont pas de mécanisme, comme l’odorat, pour déterminer si les poussins sont les leurs. Au lieu de cela, les mâles peuvent utiliser des indices du comportement de la femelle au cours de sa période fertile comme, par exemple, le temps qu’elle passe loin du nid.
L’étude a suivi 200 mâles et 194 femelles alors qu’ils formaient 313 couples monogames uniques avec une couvée de 863 œufs éclos. Des“divorces” de moineau ont eu lieu, mais la plupart des changements de partenaire étaient dus à un décès.
L’ADN de chaque moineau a été analysé permettant de construire des arbres généalogiques précis et de savoir qu’elles étaient les femelles et les mâles qui trompaient leur partenaire.
Les chercheurs continuent d’étudier les moineaux de l’île de Lundy pour découvrir comment et pourquoi sont apparus certains comportements sociaux, comme la monogamie.
L’étude publiée dans L’American naturalist : Predictably philandering females prompt poor paternal provisioning.