Les chiens préfèreraient les éloges de leur humain, à la nourriture
Dans la dernière étude canine décrite par le Guru, nos relations avec le meilleur ami de l’homme en ont pris un coup… Nos intérêts ne sont pas la priorité de nos toutous.
Surgit alors la vieille interrogation, suggérée par Pavlov il y a déjà plus de 100 ans (1900) les chiens sont-ils juste intéressés par la nourriture et leurs propriétaires représentent-ils tout simplement un moyen de l’obtenir ?
Pour tenter d’y répondre, une nouvelle étude, la première de son genre, allie données d’imagerie cérébrale canine avec une série d’expériences comportementales, pour arriver à la conclusion que les relations que les chiens entretiennent avec leurs propriétaires ont vraiment de la valeur. En d’autres termes, nous ne sommes pas seulement un moyen d’obtenir de la nourriture.
Selon Gregory Berns neuroscientifique de l’université Emory (Géorgie, États-Unis) :
Nous essayons de comprendre le fondement de la liaison chien-humain et si elle est principalement basée sur la nourriture, ou sur la relation elle-même.
L’équipe de Berns a étudié 15 chiens, chaque animal fut observé au cours de près de 100 tests distinct. Seulement deux des chiens ont clairement préféré la nourriture et 13 autres ont soit préféré les compliments de leur propriétaire ou appréciaient les deux à parts égales.
Pour avoir une idée de la tendance des chiens, les chercheurs les ont formés à associer trois objets différents avec trois résultats différents : un camion de jouet rose signifiait une récompense alimentaire, un jouet chevalier bleu représentait un compliment verbal de la part du propriétaire et une brosse à cheveux servait d’objet de contrôle qui ne signifiait aucune récompense.
L’activité neuronale fut enregistrée à l’aide d’un appareil IRM alors que les chiens étaient testés sur chacun des trois objets. Quatre chiens ont montré une plus forte activation de neurones pour les éloges et seulement deux présentaient un plus fort stimulus pour la nourriture, tandis que chez les neuf autres, les niveaux étaient comparables pour les deux.
Ozzie, un terrier à poil court, fut le seul chien dans les expériences à choisir la nourriture face aux éloges dans 100 % des cas. Selon Berns : « Ozzie fut un peu une valeur aberrante, mais son propriétaire le comprend et l’aime toujours. » (Gregory Berns)
Ensuite, les chiens ont été placés dans un labyrinthe en forme d’Y, avec un chemin menant à un bol de nourriture et l’autre menant au propriétaire du chien (face opposée). Ceux qui ont montré une plus forte réponse aux éloges dans la première expérience, ont également choisi se diriger vers leurs propriétaires, au lieu de la nourriture, dans 80 à 90 % des cas dans ce second test. Selon les chercheurs, les résultats suggèrent que le plus fort stimulus neuronal repéré sur les scans du cerveau n’affecte pas la façon dont les chiens se comportent.
La science a tenté de comprendre le “meilleur ami de l’homme” pendant au moins un siècle : dès le début des années 1900, Ivan Pavlov a constaté que les chiens commençaient à saliver quand leurs propriétaires (et la possibilité de nourriture) apparaissaient, plutôt que juste à la vue de la nourriture elle-même.
À son tour, cela a donné lieu à l’idée du conditionnement classique comme un moyen par lequel les animaux peuvent apprendre à lier certains objets et personnes avec certaines conséquences. Mais la relation entre les humains et les chiens pourrait ne pas être aussi claire que Pavlov l’estimait.
Selon Berns :
Les chiens sont des individus et leurs profils neurologiques correspondent aux choix comportementaux qu’ils font. La plupart des chiens alternaient entre la nourriture et le propriétaire, mais les chiens avec la réponse neurale la plus forte au compliment ont choisi d’aller vers leurs propriétaires dans 80 à 90 % du temps. Cela montre l’importance de la récompense sociale et du compliment pour les chiens.Cela pourrait être similaire à la façon dont nous, les humains, ressentons les compliments de la part de quelqu’un.
L’étude publiée dans la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience : Awake Canine fMRI Predicts Dogs’ Preference for Praise Versus Food.