Cette momie ne présente pas le premier enfant à mourir de la variole mais plutôt de l’hépatite B
Le séquençage génétique d’une momie d’un enfant du Moyen âge, qu’on avait estimé avoir succombé à la variole, révèle qu’il a en fait péri à cause du virus de l’hépatite B.
L’enfant a été enterré dans la basilique de Saint-Domenico Maggiore à Naples, en Italie, au cours du XVIe siècle et il a fait l’objet d’un examen minutieux au cours des dernières décennies, en partie à cause de sa peau couverte de lésions comme vous pouvez le voir dans l’image d’entête (de Gino Fornaciari/ Université de Pise).
En 1990, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé un examen de la momie. Dans son rapport de l’époque, une équipe dirigée par Svetlana Marennikova du Programme d’éradication de la variole de l’OMS a utilisé la microscopie électronique pour détecter des «structures semblables à des virus bien conservés» qui ont été identifiés comme étant la variole, cause de la variole.
L’étude a établi que l’enfant était le premier cas confirmé de variole en Europe. Cependant, l’équipe de Marennikova n’a pas réalisé d’analyse ADN et s’est fiée uniquement aux caractéristiques physiques pour rendre ses conclusions.
Cette analyse de l’ADN a maintenant été réalisée et le pauvre enfant couvert de lésions n’est plus le porte-drapeau de la variole, mais représente plutôt le premier cas confirmé d’hépatite B en Europe.
Une équipe dirigée par le généticien évolutionniste Hendrik Poinar du McMaster Ancient DNA Centre, au Canada, a extrait de minuscules fragments de peau et d’os des restes, puis les a soumis à des techniques avancées de dépistage pour extraire des fragments d’ADN et les assembler.
Au final, cela a donné un génome complet d’une ancienne souche du virus de l’hépatite B. Les lésions sur le visage du garçon, supposées être symptomatiques de la variole, sont maintenant considérées comme le résultat d’une éruption liée à l’hépatite et appelée syndrome de Gianotti-Crosti.
Dans leur étude, Poinar et ses collègues notent que le génome du virus âgé de 450 ans est sensiblement similaire à son homologue moderne. Malheureusement pour les chercheurs, aucune version ne contient de marqueurs appropriés pour leur permettre de déduire le taux de mutation du virus.
Néanmoins, ce changement de diagnostic ouvre la voie à d’autres enquêtes sur les deux maladies.
Selon Poinar :
Plus nous comprenons le comportement des pandémies passées et des épidémies, mieux nous comprenons comment les agents pathogènes modernes pourraient fonctionner et se propager, et cette information aidera en fin de compte à leur contrôle.
En 2016, des chercheurs du McMaster Ancient DNA Center ont étudié un autre enfant momifié, celui-ci datant du milieu du 17e siècle, trouvé dans la crypte de l’Église du Saint-Esprit à Vilnius, en Lituanie.
L’enfant ne montrait aucun signe visible de variole, mais le séquençage a produit un génome variolique complet. L’élimination de l’hypothèse du virus chez l’enfant de Naples renforce la conclusion des chercheurs selon laquelle :
La variole est une infection beaucoup plus récente chez l’homme qu’on ne le pensait auparavant.
L’hépatite B, contrairement à la variole, reste l’une des pires épidémie de l’humanité, malgré la disponibilité d’un vaccin depuis les années 1980. Au moins 250 millions de personnes sont infectées de façon chronique par le virus et on estime qu’elles provoquent environ un million de décès par an, souvent à la suite de lésions hépatiques chroniques.
L’étude publiée dans PLOS Pathogens : The paradox of HBV evolution as revealed from a 16th century mummy et présentée sur le site de l’université McMaster : DNA analysis of ancient mummy, thought to have smallpox, points to Hepatitis B infection instead.
Ne présente pas ????? Bizarre comme titre je suppose que cela veut dire « n’est pas corrélée à » ou quelque chose d’équivalent comme « n’est pas celle d’un enfant mort de la variole », voire à la lecture de l’article « ne prouve pas »
« Le séquençage génétique d’une momie d’un enfant du Moyen âge, qu’on avait estimé avoir succombé à la variole, révèle qu’il a en fait péri à cause du virus de l’hépatite B. »
Plus loin :
« L’élimination de l’hypothèse du virus chez l’enfant de Naples renforce la conclusion des chercheurs selon laquelle :
La variole est une infection beaucoup plus récente chez l’homme qu’on ne le pensait auparavant. »
Cela s’apparente quelque peu à un sophisme : absence de preuve n’est pas preuve d’absence. Ce n’est pas parce-que cette momie n’est pas celle d’un enfant mort de la variole que la variole n’existait pas avant.
Ou alors il y a des éléments supplémentaires non communiqués.