Il n’y aucune différence biologique entre les garçons et les filles dans le domaine des mathématiques
Il y a une croyance populaire répandue que les filles sont moins bien équipées biologiquement que les garçons pour les mathématiques, ce qui pourrait expliquer l’écart entre les sexes dans les disciplines STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université Carnegie Mellon met un terme à ces mythes et ne montre aucune différence entre les sexes en ce qui concerne le fonctionnement du cerveau lors de l’exécution des mathématiques.
Image d’entête : une enluminure représentant une femme enseignant la géométrie à des moines. (Illustration des Éléments d’Euclide, 1309 – 1316/ Wikimédia).
Selon Jessica Cantlon, professeure de neuroscience à l’université Carnegie Mellon (États-Unis) et auteure principale de la nouvelle étude :
Nous voyons que le cerveau des enfants fonctionne de la même façon quel que soit leur sexe et nous espérons donc pouvoir recalibrer les attentes de ce que les enfants peuvent accomplir en mathématiques.
Les chercheurs ont utilisé l’IRM fonctionnelle pour examiner le cerveau de 104 enfants âgés de 3 à 10 ans, tandis qu’ils regardaient une vidéo éducative portant sur divers sujets mathématiques des premières années, comme de compter et additionner. Les IRM des garçons et des filles ont été comparés pour évaluer toute différence dans l’activité cérébrale. De plus, les scans ont été comparés à ceux d’un groupe d’adultes qui ont regardé les mêmes vidéos pour examiner la maturité du cerveau.
Cantlon et ses collègues ont utilisé une gamme de méthodes statistiques et de comparaisons, mais aucune n’a donné lieu à des différences dans le développement du cerveau entre garçons et filles. Selon les chercheurs, les garçons et les filles étaient également impliqués dans leur projet éducatif et présentaient les mêmes fonctions cérébrales lors du traitement des compétences en mathématiques. Enfin, la maturité cérébrale des enfants était statistiquement équivalente à celle des hommes ou des femmes du groupe adulte.
Selon Alyssa Kersey, chercheuse postdoctorale au Département de psychologie de l’université de Chicago et auteure principale de l’étude :
Il n’y a pas que les garçons et les filles qui utilisent le domaine des mathématiques de la même façon, il y a aussi des similitudes évidentes dans tout le cerveau. C’est un rappel important que les humains sont plus semblables les uns aux autres que nous sommes différents.
En plus de l’activité cérébrale, les chercheurs ont également examiné les différences potentielles entre les sexes en matière de capacités mathématiques, mesurées par des tests normalisés pour les enfants de 3 à 8 ans dans le cadre d’une étude portant sur 97 participants. Les résultats ont montré que les aptitudes en mathématiques étaient équivalentes chez les garçons et les filles.
Cantlon affirme qu’à mesure que les enfants grandissent, les différences entre les sexes en sciences et en mathématiques peuvent faire surface en raison de la façon dont les garçons et les filles sont socialisés. Elle mentionne des études montrant que la plupart des familles américaines encouragent les jeunes garçons à jouer à des jeux qui impliquent une cognition spatiale. De plus, les parents ont généralement des attentes différentes de celles de leurs enfants en ce qui concerne les aptitudes en mathématiques.
Toujours selon Cantlon :
Nous devons être conscients de ces origines pour nous assurer que ce n’est pas nous qui sommes à l’origine des inégalités entre les sexes.
À l’avenir, les chercheurs aimeraient étendre leur étude à un plus large éventail de compétences en mathématiques, comme le traitement spatial et la mémoire. Ils aimeraient également suivre les enfants pendant de nombreuses années, de préférence jusqu’à l’âge adulte, pour voir comment leurs capacités en mathématiques et leurs fonctions cérébrales diffèrent selon le sexe.
L’étude publiée dans Science of Learning : Gender similarities in the brain during mathematics development.
Hé Guru, elle vient d’où cette illustration d’article ? Elle m’intrigue. As-tu l’origine et l’époque ?
merci !!
Bonjour Gridoch, comme indiqué elle provient de Wikimédia/ wikipédia, une enluminure représentant une femme enseignant la géométrie à des moines. (Illustration des Éléments d’Euclide, 1309 – 1316) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_g%C3%A9om%C3%A9trie
Il y a quelque chose qui s’appelle la puberté.
En sport aussi, les différences de performances entre filles et garçons de 8 ans ne sont pas importantes.
Ce qui est stupide,c’est d’enfermer des individus dans des statistiques.
Mais je le concède, comment lutter contre l’effet négatif d’un cliché, même en supposant qu’il soit « plutôt vrai » ou « plutôt faux ».
De plus
« C’est un rappel important que les humains sont plus semblables les uns aux autres que nous sommes différents. »
Bien sur qu’en moyenne nous sommes moyennement tous semblables.
Mais je suppose que Paul Erdős, Poincarré ou Marie Curie n’étaient pas aussi bons en math ou en sciences principalement pour des raisons d’éducation ou de préjugés sociaux. (ça joue aussi,d’accord, un peu)
Le monde est rempli de diversité. Mais être meilleur dans un domaine ne nous rend pas globalement supérieur. Notre espèce sociale s’épanouit grâce à tous ces profils plus ou moins spécialisés, avec pour l’immense majorité d’entre nous des points forts et des points faibles ( et encore cette évaluation de savoir si une caractéristique est un avantage ou un désavantage peut varier « objectivement » selon le contexte).