De nombreux adultes souffrent d’un certain degré d’arthrose, jusqu’à 15 % des plus de 60 ans, mais on sait moins bien que la maladie dégénérative des articulations, où le cartilage protecteur qui recouvre l’extrémité des os s’use avec le temps, touche une forte proportion de chats de compagnie de tous les groupes d’âge, mais surtout ceux de 10 ans et plus.

Image d’entête : Poppy qui fut le plus vieux chat encore vivant en 2014. (GWR)

Une nouvelle étude fournit une liste de contrôle pour le dépistage des douleurs musculo-squelettiques félines afin d’aider les vétérinaires et les propriétaires à identifier les chats souffrant de douleurs associées à l’arthrose.

L’équipe à l’origine de cette nouvelle liste de contrôle s’est inquiétée du fait que l’arthrose féline reste sous-diagnostiquée et sous-traitée dans la pratique vétérinaire, au moins 40 % des chats présentent des signes de douleur associés à cette maladie, tandis que jusqu’à 90 % des chats sont susceptibles d’en présenter des signes radiographiques.

De nombreuses personnes associent le fait de boiter à des douleurs articulaires, mais c’est un signe moins fréquent d’arthrose chez les chats. Les signes comportementaux plus typiques, tels que la difficulté à monter les escaliers, sont considérés comme un vieillissement normal.

Pour élaborer ces lignes directrices, les chercheurs ont rassemblé les données de 5 études précédemment réalisées dans le cadre du programme de recherche translationnelle sur la douleur de l’Université d’État de Caroline du Nord. Cela leur a permis de comparer 249 chats souffrant de douleurs associées à l’arthrose et 53 chats n’en souffrant pas, et, grâce à un processus d’analyse en plusieurs étapes, d’élaborer un ensemble de questions auxquelles il est possible de répondre par un simple « oui » ou « non ».

Après quelques améliorations, ils ont élaboré une liste de contrôle finale comprenant 6 questions. Celles-ci demandent si un chat peut sauter normalement, monter et descendre les escaliers normalement et courir normalement, et s’il chasse des objets en mouvement tels que des jouets et des proies. La liste de contrôle peut également être utilisée pour les propriétaires et les chats vivant dans une maison de plain-pied en excluant les questions sur les escaliers.

A partir de l’étude, le questionnaire permettant de définir si votre chat souffre d’arthrose. (Masataka Enomoto/ Journal of Feline Medicine and Surgery)

 

En élaborant la liste de contrôle pour le dépistage des douleurs musculo-squelettiques félines, les chercheurs ont comparé le score des propriétaires qui étaient à la fois conscients ou non du lien entre l’arthrose et la douleur chez les chats. Sans surprise, ils ont constaté un écart dans les réponses entre les groupes, avec un pourcentage plus élevé de propriétaires « informés sur cette maladie » qui ont indiqué que leur chat était atteint d’une déficience pour chaque question. Les auteurs suggèrent que, compte tenu de la forte prévalence de l’arthrose chez les chats, de nombreux chats présentant une arthrose non diagnostiquée seraient néanmoins identifiés à l’aide de la liste de contrôle. Et, lorsqu’elle sera associée à l’éducation des propriétaires et à l’engagement à surveiller les changements de comportement de leurs chats, la détection devrait s’améliorer encore davantage.

Les chercheurs concluent que cette liste de contrôle constitue non seulement un outil cliniquement utile susceptible d’accroître la capacité des vétérinaires à dépister la douleur liée à la dysplasie de l’arthrose chez les chats, mais qu’elle peut également servir de base pour sensibiliser davantage les propriétaires de chats à la douleur liée à la dysplasie.

Les chats étant des chats, ils sont plus susceptibles de présenter des signes comportementaux de douleur associée à l’arthrose à la maison qu’à la clinique vétérinaire, ce qui signifie que les propriétaires sont bien placés pour aider au diagnostic de cette affection. L’idée est que la liste de contrôle peut être remplie rapidement par les propriétaires, et si le « non » est sélectionné pour une question quelconque, cela entraînera une évaluation plus approfondie par le vétérinaire et un traitement pour améliorer le niveau de confort du chat.

L’étude publiée dans The Journal of Feline Medicine and Surgery : Development of a checklist for the detection of degenerative joint disease-associated pain in cats.