Le palmarès des problèmes de santé qui ont tué le plus les humains jusqu’en 2020
Les titres traitant de la « santé » ont inévitablement été remplis de statistiques relatives à la COVID-19. C’est compréhensible. Nous voulons essayer de comprendre autant que possible cette maladie qui peut se révéler mortelle. Mais la pandémie n’est pas la seule chose qui tue les humains.
Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a quantifié ce qui a tué les humains en 2020. Selon ses conclusions, les dix premiers meurtriers sont responsables de plus de la moitié du nombre total de victimes.
Le fait d’abandonner un instant le tapis roulant d’informations sur la COVID-19 n’est peut-être pas une si mauvaise idée, surtout si cela nous donne le temps d’évaluer ce que l’Organisation mondiale de la santé considère comme les principales causes de décès et d’invalidité dans le monde entre 2000 et 2019.
Selon les estimations de l’OMS pour 2019, publiées le 9 décembre, les maladies non transmissibles constituent 7 des 10 premières causes de décès dans le monde. La principale cause de mortalité est cependant les maladies cardiaques.
La première cause de mortalité dans le monde fut les maladies cardiaques ischémiques (une diminution de la circulation sanguine et de l’oxygène vers le muscle cardiaque), responsables de 16 % des décès dans le monde.
Selon le rapport de l’OMS :
Depuis 2000, la plus forte augmentation des décès est imputable à cette maladie, avec une hausse de plus de 2 millions de décès, pour atteindre 8,9 millions de décès en 2019.
Dans l’ensemble, les principales causes de décès dans le monde ont été regroupées en trois catégories : cardiovasculaire (cardiopathie ischémique, accident vasculaire cérébral), respiratoire (maladie pulmonaire obstructive chronique, infections des voies respiratoires inférieures), et les affections néonatales comme l’asphyxie et les traumatismes à la naissance, la septicémie et les infections néonatales, et les complications liées à une naissance prématurée.
Le rapport de l’OMS a examiné plus en détail les maladies par rapport aux niveaux de revenus. Dans les pays à revenu élevé, les décès dus à la maladie d’Alzheimer et à d’autres démences sont en augmentation, dépassant les accidents vasculaires cérébraux comme deuxième cause principale.
Principales causes de décès dans les pays à revenu élevé. (OMS)
Dans les pays à revenu moyen supérieur (classe moyenne supérieure), les décès dus au cancer du poumon ont augmenté et selon l’OMS :
Le cancer de l’estomac était très présent dans les pays à revenu moyen supérieur par rapport aux autres groupes de revenus, restant le seul groupe où cette maladie figure parmi les dix premières causes de décès.
Principales causes de décès dans les pays à revenu moyen supérieur. (OMS)
Les maladies transmissibles, quant à elles, affichent des chiffres inquiétants dans les pays à faible revenu. Les 6 des 10 premières causes de décès dans les pays à faible revenu étaient des maladies transmissibles.
Toujours selon le rapport de l’OMS :
Les personnes vivant dans un pays à faible revenu ont beaucoup plus de chances de mourir d’une maladie transmissible que d’une maladie non transmissible. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle tant de pays développés ont éprouvé des difficultés à faire face à la pandémie, car ils n’avaient pas l’habitude de gérer les maladies infectieuses auparavant.
Principales causes de décès dans les pays à faible revenu. (OMS)
La pandémie n’a fait que montrer encore plus à quel point il est important et difficile de maintenir des ensembles de données précises de cette nature.
La COVID-19 a mis en évidence l’importance pour les pays d’investir dans des systèmes d’enregistrement de l’état civil et de statistiques de l’état civil afin de permettre le comptage quotidien des décès et d’orienter les efforts de prévention et de traitement. Elle a également révélé la fragmentation inhérente aux systèmes de collecte de données dans la plupart des pays à faible revenu, où les décideurs politiques ne savent toujours pas avec certitude combien de personnes meurent et de quelles causes.
Les données s’étalant jusqu’en 2019, elles ne prennent pas en compte la COVID 19 qui a tué plus de 1,5 million de personnes. Les prévisionnistes prédisent que d’ici la fin de l’année, le nombre de décès dus à la pandémie pourrait atteindre 1,9 million. Si c’est le cas, la COVID-19 occuperait certainement une place sur la liste des maladies les plus mortelles.
L’OMS s’efforce de faire en sorte que des informations détaillées et précises soient disponibles sur le nombre de décès et leurs causes, dans l’espoir d’encourager une “surveillance rapide de la mortalité”.
L’idée est de permettre aux pays de collecter des données sur le nombre de décès par jour, par semaine, par sexe, par âge et par lieu, grâce aux outils de surveillance rapide de la mortalité. Cela pourrait aider les autorités sanitaires à fournir des services plus rapidement.
Le rapport détaillé sur le site de l’Organisation Mondiale de la Santé : The top 10 causes of death.