Un vaccin contre la malaria associant parasite et traitement semble prometteur
Les premières données sur un nouveau traitement du paludisme/ malaria, associant un vaccin et un médicament prophylactique, ont révélé des résultats prometteurs.
Dans un essai clinique mené sur 56 personnes, des chercheurs américains ont montré que leur vaccin Sanaria, lorsqu’il est associé à la pyriméthamine ou à la chloroquine (deux antipaludéens), est efficace pour prévenir l’infection par les parasites du paludisme trois mois après son administration.
Le paludisme est dû au parasite Plasmodium falciparum. Il infecte l’organisme sous une forme appelée sporozoïte, puis provoque la maladie une fois qu’il s’est reproduit dans le foie. Il n’existe actuellement qu’un seul vaccin contre le paludisme approuvé par l’OMS. Il nécessite quatre injections sur 4 ans et demi et son efficacité est de 39 %.
Image d’entête : les sporozoïtes du paludisme, la forme infectieuse du parasite du paludisme qui est introduite dans l’organisme par les moustiques. (NIAID)
Ce nouveau vaccin de Sanaria est constitué de sporozoïtes affaiblis (atténués). Après quelques jours, lorsqu’une réponse immunitaire se met en place, le receveur reçoit soit de la pyriméthamine, soit de la chloroquine pour tuer les sporozoïtes affaiblis.
Les chercheurs, qui sont basés aux National Institutes of Health des États-Unis, ont immunisé 56 volontaires adultes avec le vaccin et le traitement. Trois mois plus tard, dans un cadre clinique, les volontaires ont reçu des parasites du paludisme par voie intraveineuse. Ils ont été exposés soit à la souche de parasite avec laquelle ils avaient été immunisés (une souche africaine, homologue), soit à une souche génétiquement distincte (originaire d’Amérique du Sud, hétérologue).
À faible dose de vaccin, seuls deux des neuf participants ont été protégés contre les parasites. En revanche, à des doses plus élevées, la protection s’est considérablement améliorée, puisque 100 % des volontaires vaccinés avec la plus forte dose et traités à la chloroquine ont résisté à l’infection par les souches homologue et hétérologue du parasite.
Le vaccin à forte dose et le traitement à la pyriméthamine ont été légèrement moins efficaces, sept volontaires sur huit (87,5 %) ayant évité le paludisme homologue et sept sur neuf (77,8 %) le paludisme hétérologue.
Tous les participants ont reçu un traitement antipaludéen après le diagnostic. Ceux qui n’ont pas contracté le paludisme ont également été traités, après la fin de l’étude.
Selon Martin Grobusch, professeur de médecine tropicale et de médecine des voyages à l’université d’Amsterdam :
Jusqu’à récemment, les concepteurs de vaccins antipaludiques cherchaient à obtenir une protection de haut niveau contre les parasites non variants du paludisme, souvent deux à trois semaines seulement après la vaccination, l’immunité s’affaiblissant par la suite.
La constatation d’une protection de 100 % contre les parasites variants qui sont si divergents des parasites du vaccin à trois mois est sans précédent.
L’étude publiée dans Nature : Two chemoattenuated PfSPZ malaria vaccines induce sterile hepatic immunity et présentée sur le site du National Institutes of Health : Investigational malaria vaccine gives strong, lasting protection.