De nouvelles découvertes suggèrent que des centaines de millions de planètes pourraient accueillir la vie
Une évaluation des exoplanètes montre que nombre d’entre elles ont une orbite excentrique autour de leur étoile, ce qui exclut probablement la possibilité du développement de la vie.
Image d’entête : représentation artistique d’une super-Terre en orbite autour d’une naine rouge. (Gabriel Pérez Díaz/ SMM (IAC))
Les naines rouges (ou naine M), qui représentent 70 % de toutes les étoiles connues, ont tout au plus la moitié de la taille de notre soleil. Elles sont également beaucoup plus froides, de sorte que pour qu’il y ait de l’eau liquide et donc de la vie, les exoplanètes autour de ces étoiles doivent en être très proches.
Le problème est qu’en raison de leur proximité, de nombreuses exoplanètes susceptibles d’abriter de la vie sont sujettes au « réchauffement par effet de marée » : si leur orbite est trop ovale, elles sont soumises à une attraction gravitationnelle différente en différents points de leur orbite, ce qui, par frottement, chauffe beaucoup trop la planète au point de faire bouillir ses océans. Ainsi, bien que la planète se trouve techniquement dans la zone habitable, son orbite l’empêche d’être réellement habitable.
Moins une orbite est circulaire, plus elle est « excentrique « . La plupart des orbites planétaires ne sont pas parfaitement circulaires, y compris celle de la Terre, qui se rapproche le plus du Soleil en janvier et s’en éloigne le plus en juillet.
Mais la Terre est suffisamment éloignée du Soleil pour que son excentricité n’ait pas une grande influence sur son climat. Ce n’est pas le cas des planètes qui tournent autour d’étoiles naines.
Selon la professeure Sarah Ballard, astronome à l’université de Floride (États-Unis) et coauteure de l’étude (lien plus bas) :
Ce n’est que pour ces petites étoiles que la zone d’habitabilité est suffisamment proche pour que ces forces de marée soient pertinentes.
Sarah Ballard et sa coauteure, Sheila Sagear, étudiante en doctorat, ont utilisé les données du télescope Kepler de la NASA et du télescope Gaia de l’ESA pour examiner l’excentricité de 163 exoplanètes de type naine M. Elles ont constaté que les deux tiers des exoplanètes autour de type naine M présentaient une excentricité supérieure à celle des autres exoplanètes.
Elles ont ainsi déterminé que les deux tiers des planètes avaient des orbites trop excentriques pour abriter la vie, mais qu’un tiers d’entre elles ne présentaient pas de telles excentricités et pouvaient encore être accueillantes.
Les systèmes stellaires comportant plusieurs planètes avaient beaucoup plus de chances d’avoir des orbites circulaires habitables, tandis que les exoplanètes solitaires étaient les plus susceptibles d’avoir des orbites excentriques.
Nous connaissons déjà un certain nombre de planètes potentiellement habitables/ dans la zone habitable autour de leur étoile. Mais la liste pourrait être bien plus longue. (NASA/ JPL)
Pour Sagear :
Je pense que ce résultat est très important pour la prochaine décennie de recherche sur les exoplanètes, car les regards se tournent vers cette population d’étoiles. Elles sont d’excellentes cibles pour la recherche de petites planètes sur une orbite où il est concevable que de l’eau soit liquide et donc que la planète soit habitable.
Selon les chercheurs dans leur étude :
Étant donné qu’un tiers des planètes de ce petit échantillon ont des orbites suffisamment souples pour abriter potentiellement de l’eau liquide, cela signifie probablement que la Voie lactée compte des centaines de millions de cibles prometteuses à sonder pour trouver des signes de vie en dehors de notre système solaire.
L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : The orbital eccentricity distribution of planets orbiting M dwarfs et présentée sur le site de l’Université de Floride : One-third of galaxy’s most common planets could be in habitable zone.