La personnalité d’un chien n’est pas uniquement définit par sa race
Le lien entre les humains et les chiens existe depuis des milliers d’années. Souvent, la décision d’acquérir un rottweiler plutôt qu’un chihuahua est prise en fonction de la personnalité. Une nouvelle étude révèle que si la race est un facteur important, la personnalité d’un chien est déterminée par une interaction complexe entre la génétique et son environnement.
La personnalité d’un chien influence grandement la relation entre lui et son maître, ainsi qu’avec les membres de la famille de ce dernier et les autres chiens. Des personnalités mal assorties et des comportements indésirables tels que l’agressivité peuvent conduire à l’abandon d’un animal dans un refuge ou à son euthanasie.
Les traits de personnalité d’un animal sont hautement génétiques, l’hérédité y contribuant pour 40 à 50 %. Mais, comme pour les humains, les facteurs environnementaux jouent également un rôle important, en particulier au début de la vie du chien. La personnalité des chiens fait depuis longtemps l’objet de recherches, de précédentes études ayant montré que les personnalités diffèrent d’une race à l’autre. Mais une nouvelle étude montre que la race n’est qu’une partie de ce qui détermine la personnalité d’un chien.
Des chercheurs de l’université d’Helsinki, en Finlande, ont recueilli un vaste ensemble de données sur 11 418 chiens afin d’examiner les facteurs environnementaux et autres qui contribuent à la personnalité.
Selon Milla Salonen, auteure principale de l’étude (lien plus bas) :
La race du chien est le déterminant le plus important des différences de personnalité. Tous les chiens sont des individus et toutes les races ont des traits différents, mais les races diffèrent quant au type de personnalité de la plupart des chiens au sein de chacune d’elles.
L’ensemble des données comprenait plus de 300 espèces réparties en 52 groupes de races. En dehors de cette étude, les chercheurs affirment que les différences entre les races n’ont pas été étudiées de manière exhaustive. En effet, ils indiquent qu’un grand nombre de races et de groupes de races inclus dans cette recherche n’avaient jamais été étudiés auparavant.
L’étude a examiné divers facteurs et leur lien avec sept traits de personnalité : l’insécurité, la concentration sur le dressage, l’agressivité/la domination, l’énergie, la sociabilité canine, la sociabilité humaine et la persévérance.
Les chercheurs ont constaté que l’âge était la variable la plus importante, car il était lié à l’insécurité, à l’attention portée au dressage, à l’énergie et à la sociabilité canine. Alors que les scores relatifs à l’attention portée au dressage augmentent avec l’âge, les scores relatifs à l’insécurité, à l’énergie et à la sociabilité humaine et canine diminuent par rapport aux chiens plus jeunes. Pour toutes les caractéristiques, à l’exception de la sociabilité du chien, le sexe était la variable la moins importante.
Ils ont constaté que la race ou le groupe de races était la variable la plus importante pour déterminer l’agressivité/ la dominance, la sociabilité humaine et la persévérance. Le Shetland (Sheltie) était le plus inquiet (insécurité), les Bull Terriers étaient les moins inquiets. Les Parson Russell terriers sont les plus énergiques, tandis que les chiens gardiens de troupeaux sont les moins énergiques. C’est peut-être en raison de leur niveau d’énergie élevé que les terriers de type Parson ont été perdants par rapport aux labradors en termes d’attention portée au dressage.
Parmi tous les facteurs environnementaux examinés dans l’étude, les chercheurs ont constaté que la socialisation au cours de la période d’élevage du chiot (entre 7 semaines et 4 mois) était la plus importante. Un grand nombre de socialisations au cours de cette période a été associé à une diminution de l’insécurité et de l’agressivité/ dominance, ainsi qu’à une augmentation de l’attention portée au dressage et de la sociabilité des humains et des chiens. La plus grande différence entre une faible socialisation et une forte socialisation des chiots concerne l’insécurité.
Selon Salonen :
Nos résultats indiquent que les nouveaux propriétaires doivent familiariser autant que possible leurs chiots avec des personnes, des lieux et des animaux qui ne leur sont pas familiers. Bien entendu, la socialisation doit toujours se faire selon les termes du chiot, ce qui signifie que le chiot ne doit pas être forcé à se retrouver dans des situations angoissantes.
Les résultats de l’étude montrent que la personnalité d’un chien résulte d’une interaction complexe entre la génétique et l’environnement.
Pour les chercheurs :
Les associations entre la race et l’âge du chien et les traits de personnalité étaient plus importantes que les facteurs environnementaux. Dans l’ensemble, nos résultats montrent que les traits de personnalité sont complexes et qu’ils sont probablement influencés par le bagage génétique de l’individu et par ses expériences de vie.
L’étude met en évidence l’impact important des humains sur la personnalité et le bien-être des chiens. Mais, selon les chercheurs, il est important de se rappeler que les propriétaires peuvent contribuer à façonner la personnalité de leurs chiens en les socialisant correctement lorsqu’ils sont chiots.
L’étude publiée dans iScience : Breed, age, and social environment are associated with personality traits in dogs et présentée sur le site de l’Université d’Helsinki : Breed, age and puppyhood socialisation linked to canine personality.