Une étude révèle les effets de l’obésité sur la digestion des chats
Une nouvelle étude révèle comment les excès alimentaires affectent la digestion et le microbiome intestinal du chat. Cette étude pourrait permettre de mieux comprendre l’obésité chez les animaux de compagnie et les problèmes de santé qui y sont associés.
Image d’entête : un chat détendu, mais obèse. (Wikimedia)
L’obésité des chats est en augmentation, ce qui peut entraîner des problèmes de santé tout comme chez les humains. Les propriétaires de chats veulent que leurs petits félins soient heureux mais, pour les chercheurs à l’origine de ces recherches, leur donner de la nourriture et des en-cas en abondance n’est pas la bonne solution. Ces chercheurs de l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign (États-Unis) ont examiné les effets de la suralimentation et du surpoids sur le système digestif et le microbiote intestinal des chats.
Selon Kelly Swanson, auteur correspondant de l’étude (lien plus bas) :
Environ 60 % des chats aux États-Unis sont en surpoids, ce qui peut entraîner des problèmes de santé tels que le diabète et l’inflammation chronique. Si de nombreuses études ont porté sur la perte de poids chez les félins, peu se sont intéressées au processus inverse, qui est également important. Dans cette étude, nous voulions en savoir plus sur les changements métaboliques et gastro-intestinaux qui se produisent à la suite d’une suralimentation et d’une prise de poids chez les chats.
Les chercheurs ont recruté 11 chattes adultes stérilisées. Après deux semaines de mesures de référence et de consommation d’aliments secs standard pour chats, ils ont pu manger autant qu’ils le souhaitaient pendant 18 semaines, tandis que les chercheurs prélevaient des échantillons de sang et de matières fécales à intervalles réguliers et surveillaient leur activité physique.
Les chats ont immédiatement augmenté leur consommation de nourriture de manière substantielle et ont commencé à prendre du poids. Au début de l’étude, la note d’état corporel moyenne (BCS pour body condition score) des chats était de 5,41 sur une échelle de 9 points. Après 18 semaines de suralimentation, elle est passée à 8,27, ce qui correspond à un surpoids de 30 %. Le BCS est l’équivalent de l’indice de masse corporelle (IMC) chez les humains.
Les chercheurs ont analysé les changements dans la production fécale, le temps de transit gastro-intestinal, l’efficacité digestive (digestibilité des nutriments) et la composition bactérienne du microbiote au cours des 20 semaines de l’étude.
Selon Swanson :
Nous avons constaté que lorsque les chats mangeaient plus et prenaient du poids, le temps de transit gastro-intestinal était réduit, de même que l’efficacité digestive. Lorsque le corps reçoit moins de nourriture, il est plus efficace pour extraire les nutriments. Mais lorsque la quantité de nourriture augmente, elle passe plus rapidement dans le système digestif et moins de nutriments sont extraits au cours du processus.
Des changements significatifs dans la composition du microbiome intestinal ont été observés entre les chats maigres au départ et après 18 semaines de prise de poids. Le Bifidobacterium, qui est antimicrobien, inhibe les pathogènes et stimule le système immunitaire, a augmenté, tandis que la Collinsella, qui dégrade les fibres et a été associée à des maladies pro-inflammatoires, a diminué. Ces observations sont contraires à ce que l’on observe chez les humains en surpoids et suggèrent aux chercheurs que l’association entre les chats et la prise de poids est complexe.
Toujours selon Swanson :
La modification du temps de transit gastro-intestinal est une nouvelle découverte et une raison potentielle de la modification du microbiote fécal. Les études futures devraient envisager de mesurer le temps de transit pour mieux expliquer les modifications du microbiome des animaux de compagnie.
Sans surprise, plus les chats mangeaient, plus ils déféquaient. Cependant, leurs excréments avaient un pH plus faible, ce qui indique qu’ils étaient devenus plus acides.
Chez les humains, un pH fécal bas indique une mauvaise absorption des glucides et des graisses. Nos résultats sont en corrélation avec cela, puisqu’un pH fécal réduit correspond à une prise de pied plus importante et à une digestibilité réduite.
Il est intéressant de noter que les chercheurs ont constaté que la prise de poids ne diminuait pas le niveau d’activité physique des chats.
Nous nous attendions à ce que la prise de poids entraîne une diminution de l’activité physique, mais nous n’avons pas observé de changements constants dans le niveau d’activité. Cependant, cela pourrait varier en fonction des chats, de leur environnement et de l’interaction entre leurs propriétaires et eux.
Selon les chercheurs, la connaissance des changements métaboliques et gastro-intestinaux qui accompagnent la prise de poids et l’obésité chez les animaux de compagnie pourrait contribuer à l’élaboration de programmes de prévention et de traitement à l’avenir.
À la fin de l’étude, les chats ont été soumis à un régime alimentaire restreint qui les a aidés à retrouver un poids normal.
L’étude publiée dans le Journal of Animal Science : Effects of overfeeding on the digestive efficiency, voluntary physical activity levels, and fecal characteristics and microbiota of adult cats et présentée sur le site de Université de l’Illinois à Urbana-Champaign : What happens when cats get fat? Scientists weigh in.