Il y a désormais 50 % de chances que le réchauffement climatique dépasse les 1,5 °C d’ici 5 ans seulement
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il y a environ 50 % de chances que la température moyenne mondiale dépasse de 1,5 degré Celsius les niveaux de l’ère préindustrielle au cours des 5 prochaines années, ce seuil indique le moment où les effets du climat deviendront « de plus en plus nocifs » pour les populations et la planète.
Image d’entête : Un homme et un garçon marchent sur le lit presque asséché de la rivière Yamuna suite à de chaudes températures à New Delhi, en Inde, lundi 2 mai 2022. (AP Photo/ Manish Swarup)
Dans sa dernière mise à jour sur le climat, l’OMM note que la probabilité de dépasser temporairement cette moyenne de température augmente rapidement depuis 2015, année où les chances étaient proches de zéro. Entre 2017 et 2021, il y avait 10 % de chances que l’une de ces années atteigne la hausse de température de 1,5 degré Celsius.
L’Accord de Paris de 2015 s’est engagé à maintenir la hausse des températures mondiales bien en dessous de 2°C, tout en s’efforçant de les maintenir sous 1,5 degré.
Selon le professeur Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM :
Cette étude montre, avec un haut niveau de compétence scientifique, que nous nous rapprochons de manière mesurable de la réalisation temporaire de l’objectif inférieur de l’Accord de Paris sur le changement climatique.
La limite de 1,5 degré Celsius n’est pas une statistique aléatoire. Il s’agit plutôt d’un indicateur du point à partir duquel les effets du climat deviendront de plus en plus néfastes pour les populations, voire pour la planète entière.
En février, un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies a averti que certains effets de la crise climatique pourraient être irréversibles si l’activité humaine entraînait un réchauffement planétaire supérieur à 1,5 degré Celsius. Le rapport ajoute que les personnes et les écosystèmes les moins aptes à faire face sont les plus durement touchés.
Dans un autre rapport publié le mois dernier, le GIEC a déclaré qu’il était possible de réduire de moitié les émissions mondiales d’ici à 2030, mais que des réductions drastiques et rapides étaient nécessaires dans tous les secteurs et toutes les nations pour limiter le réchauffement de la planète.
Selon le rapport, il y a 93 % de chances que l’une des années comprises entre 2022 et 2026 soit la plus chaude jamais enregistrée, titre actuellement détenu par 2016. Il y a également 93 % de chances que la température moyenne sur 5 ans entre 2022 et 2026 soit supérieure à celle de la période comprise entre 2017 et 2021.
Toujours selon Taalas :
Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. Parallèlement, nos océans continueront à se réchauffer et à s’acidifier, la glace de mer et les glaciers continueront à fondre, le niveau de la mer continuera à s’élever et nos conditions météorologiques deviendront plus extrêmes.
Le réchauffement de l’Arctique est disproportionné et ce qui se passe dans l’Arctique nous affecte tous.
En mars, la plate-forme de glace Conger, qui avait à peu près la taille de Rome, s’est effondrée dans l’océan. C’était le troisième vêlage d’iceberg enregistré ce mois-là, alors que l’Antarctique connaissait des températures supérieures de 40 °C à la normale.
Sur le site de l’Organisation météorologique mondiale : Bulletin de l’OMM – Température moyenne mondiale: probabilité de 50 % d’un dépassement du seuil de 1,5 °C au cours des cinq prochaines années.