Sélectionner une page

De nouvelles preuves de la présence de cheminées hydrothermales propices à la vie dans les océans d’Encelade, la lune glacée de Saturne

4 Mar 2023 | 0 commentaires

La mystérieuse silice éjectée en énormes quantités de la lune glacée de Saturne, Encelade, constitue une nouvelle et solide preuve de l’existence d’évents thermiques au fond d’un océan planétaire.

Image d’entête : Encelade par la sonde Cassini et ses panaches d’eau glacée s’échappant dans l’espace. (Cassini Imaging Team/ SSI/ JPL/ ESA/ NASA)

Selon un nouveau modèle analytique, le réchauffement interne du noyau de la lune crée des courants océaniques qui transportent des particules de silice, éjectées par de profondes cheminées hydrothermales qui libèrent également de la chaleur dans les eaux environnantes. Il s’agit d’une découverte passionnante qui laisse entrevoir la possibilité réelle de l’existence de la vie, au plus profond d’un océan extraterrestre sur un monde extraterrestre.

Issue d’une précédente étude, ce graphique illustre comment les scientifiques de la mission Cassini pensent que l’eau interagit avec la roche au fond de l’océan de la lune glacée de Saturne, Encelade, produisant de l’hydrogène gazeux. (NASA / JPL-Caltech / Southwest Research Institute)

Lorsque la sonde Cassini a passé ses années à orbiter et à étudier Saturne, elle a fait une découverte surprenante. L’anneau E de la planète, le deuxième plus externe du vaste système d’anneaux, a une composition riche en grains microscopiques de silice, à côté de la glace d’eau, d’ammoniac et de dioxyde de carbone.

Des particules de silice ont également été détectées en provenance d’Encelade sous la forme de panaches glacés qui jaillissent des fissures de l’épaisse enveloppe glacée de la lune. Les scientifiques ont déterminé que la composition de l’anneau E est fournie par Encelade, à partir de son noyau rocheux. De plus, la chimie et la taille des grains suggèrent des températures élevées.

Saturne et ses anneaux. (NASA)

Mais comment la silice passe du noyau d’Encelade, à travers les profondeurs de l’océan global, pour être éjectée à travers la glace dans des panaches, reste une énigme.

Encelade est recouverte d’une épaisse couche de glace, d’une épaisseur moyenne de 18 à 22 kilomètres. Mais son orbite autour de Saturne n’est pas parfaitement ronde, mais elliptique, ce qui signifie que sa distance par rapport à la planète varie, tout comme la force de gravité entre elles. Cette gravité variable étire et comprime Encelade, créant un réchauffement dans son noyau.

Sous l’enveloppe glacée se trouve donc un océan liquide global de plus de 10 kilomètres de profondeur, et la chaleur émanant du noyau empêche l’eau de geler. Cela soulève également la possibilité d’évents hydrothermaux, des fissures dans le plancher océanique par lesquelles la chaleur s’échappe de l’intérieur de la lune.

De précédentes recherches ont suggéré que la chaleur de l’intérieur d’Encelade devrait générer des courants de convection verticaux dans l’océan, similaires à ceux observés sur Terre. Aujourd’hui, une équipe de planétologues dirigée par Ashley Schoenfeld, de l’université de Californie à Los Angeles, aux Etats-Unis, a créé un modèle impliquant ces courants pour tenter de comprendre le transport de la silice sur Encelade.

Selon Schoenfeld :

C’est comme faire bouillir une marmite sur une cuisinière. La friction des marées ajoute de la chaleur à l’océan et provoque des courants ascendants d’eau chaude.

Ce que notre étude montre, c’est que ces flux sont suffisamment puissants pour arracher des matériaux au fond de la mer et les amener jusqu’à la coquille de glace qui sépare l’océan du vide spatial. Les fractures en forme de rayure de tigre qui traversent la coquille de glace jusqu’à cet océan de subsurface peuvent servir de conduits directs pour que les matériaux captés soient projetés dans l’espace.

Cette image en fausses couleurs de la mission Cassini montre en bleu les fissures en  » rayure de tigre  » sur Encelade, la lune de Saturne. (NASA/ JPL/ Space Science Institute)

Encelade nous fournit des échantillons gratuits de ce qui se cache dans les profondeurs.

Cette vue en coupe de la lune de Saturne Encelade est une représentation artistique qui dépeint la possible activité hydrothermale qui pourrait avoir lieu sur et sous le plancher océanique de l’océan de la lune. (NASA-JPL-Caltech-Space Science Institute)

Les implications sont assez stimulantes. Comme l’ont montré de précédentes recherches, la silice et d’autres matériaux détectés par Cassini dans les panaches d’Encelade correspondent à ce que l’on peut trouver dans et sur les cheminées hydrothermales.

Ici sur Terre, les cheminées hydrothermales grouillent de vie, même loin de la lumière du soleil. Des écosystèmes entiers prospèrent grâce à un réseau alimentaire chimiosynthétique, qui exploite les réactions chimiques d’éléments interagissant à haute température pour produire de l’énergie, plutôt que les processus photosynthétiques plus courants qui dépendent de la lumière du soleil.

C’est ce qui a conduit les astrobiologistes à supposer que des lunes glacées comme Encelade pourraient abriter la vie, même si elles sont éloignées du Soleil et que le fond de l’océan ne reçoit pas la moindre lumière solaire susceptible de donner la vie.

La nouvelle étude s’ajoute à un ensemble croissant de preuves qui suggèrent que s’il existe des cheminées hydrothermales sur Encelade, et si la vie y est présente, nous pourrions être en mesure de la détecter sans avoir à tenter de pénétrer la glace. Un orbiteur ou un atterrisseur, dont plusieurs sont actuellement à l’étude, pourrait trouver des biomolécules sur la surface glacée de la lune.

Selon la planétologue Emily Hawkins de l’université Loyola Marymount (États-Unis) :

Notre modèle apporte un soutien supplémentaire à l’idée que la turbulence convective dans l’océan transporte efficacement les nutriments vitaux du plancher océanique à la coquille de glace.

L’étude publiée dans Communications Earth & Environment : Particle entrainment and rotating convection in Enceladus’ ocean et présentée sur le site de l’université Loyola Marymount : Could Life be Found on Saturn’s Moon Enceladus? Study Finds Intriguing Clues in the Particles that Make up Planet’s Rings et de l’université de Californie à Los Angeles : UCLA-led study explains how one of Saturn’s moons ejects particles from oceans beneath its surface.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This