Le noyau de la Terre semble lentement fuir
Des scientifiques de l’Institut de technologie de Californie (Caltech) et de l’Institut océanographique de Woods Hole (WHOI) ont trouvé des preuves que le noyau de la Terre fuit. Des niveaux élevés d’un isotope particulier de l’hélium ont été trouvés dans des coulées de lave au Canada, qui, selon l’équipe, proviendraient du noyau de la planète.
Image d’entête : le noyau interne de la Terre est constitué principalement de fer solide et peut tourner séparément des parties extérieures de la planète. (Johan Swanepoel/ SPL)
Bien que nous nous contentions de le gaspiller en l’injectant dans des ballons, l’hélium est relativement rare sur Terre, et pourquoi est-il si rare ? Votre première intuition est probablement la bonne : il flotte littéralement dans la haute atmosphère et s’échappe généralement dans l’espace. Il existe toutefois des réserves d’hélium dans les profondeurs du sol, dans le manteau et le noyau de la Terre, vestiges de l’époque où la planète se formait à partir d’une nébuleuse qui a également donné naissance au Soleil.
Dans cette nouvelle étude (lien plus bas), les chercheurs de Caltech et de la WHOI ont examiné des coulées de lave sur l’île de Baffin, au Canada, où de précédentes équipes avaient trouvé des traces d’hélium 3, un isotope de l’hélium particulièrement rare sur Terre. Les scientifiques ont découvert que le rapport entre l’hélium 3 et l’hélium 4, beaucoup plus courant, était plus élevé que partout ailleurs sur la planète, 67 fois plus élevé que le rapport dans l’atmosphère.
Le manteau terrestre semble être le coupable probable, mais les scientifiques affirment que cela ne correspond pas aux rapports isotopiques particuliers de l’hélium, du strontium, du néodyme et du plomb qu’ils ont détectés. Les preuves dont ils disposent indiquent plutôt que le noyau de la Terre est la source la plus probable.
A partir de l’étude : l’hélium pourrait se diffuser lentement du noyau externe vers le manteau, ce qui prendrait des dizaines de milliers d’années. (F. Horton et col./ Nature)
Bien sûr, il reste encore du travail à faire pour confirmer si le noyau de la Terre laisse échapper cet hélium à la surface ou non. Mais l’équipe affirme que si c’est le cas, les autres matériaux présents dans la région devraient également provenir du noyau, ce qui pourrait donner aux scientifiques un aperçu inestimable d’une partie de la planète qui, pour des raisons évidentes, est difficile à étudier.
L’étude publiée dans Nature : Highest terrestrial 3He/4He credibly from the core.