Le mois de mars 2024 fut le dixième mois consécutif à battre des records de température
Le mois de mars fut le plus chaud de depuis que l’humain relève les températures sur Terre, prolongeant ainsi une série de records de température mondiale qui a débuté en juin 2023.
Image d’entête : anomalies mensuelles de la température de l’air à la surface du globe par rapport à la période 1850-1900, de janvier 1940 à mars 2024, représentées sous forme de séries chronologiques pour chaque année. L’année 2024 est représentée par une ligne jaune épaisse, l’année 2023 par une ligne rouge épaisse, et toutes les autres années par des lignes fines ombrées selon la décennie, du bleu (années 1940) au rouge brique (années 2020). ((Source des données : ERA5) C3S/ECMWF)
Selon Samantha Burgess du Copernicus Climate Change Service (C3S/ programme européen Copernicus) :
Mars 2024 poursuit la série de records climatiques battus à la fois pour la température de l’air et la température de surface des océans, avec le dixième mois record consécutif. C’est la dernière illustration en date du fait que le climat de la Terre est entré en territoire inconnu.
D’après le dernier bulletin sur le climat Copernicus, la température moyenne de l’air en surface était de 14,14°C en mars, soit 0,1°C de plus que le précédent record établi en mars 2016 et 1,68°C de plus qu’à l’époque préindustrielle. Au cours des 12 derniers mois, les températures moyennes mondiales ont dépassé de 1,58 °C la moyenne de 1850 à 1900, période utilisée pour représenter les niveaux préindustriels.
Anomalie de la température de l’air en surface pour mars 2024 par rapport à la moyenne de mars pour la période 1991-2020. (Source des données : ERA5) Copernicus Climate Change Service/ ECMWF)
Les pays ont collectivement promis de limiter la hausse des températures à 1,5 °C au-dessus de cette moyenne préindustrielle. Une seule année au-dessus de ce niveau ne représentera pas un manquement à cette promesse, puisque l’objectif est basé sur une moyenne à long terme. Mais chaque année record augmente la probabilité d’un dépassement de cet objectif.
La série sans précédent de températures élevées en 2023 et 2024 coïncide avec des effets climatiques inquiétants, depuis les vagues de chaleur marine jusqu’à la fonte rapide des glaciers et aux intenses cyclones tropicaux.Les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine sont responsables de la hausse des températures mondiales. La dernière vague de chaleur record est également due en partie à El Niño, un phénomène météorologique naturel au cours duquel les températures de la mer dans l’océan Pacifique sont plus élevées qu’à l’accoutumée.
Les règles mondiales introduites en 2020 pour réduire la pollution par les aérosols provenant des navires pourraient également jouer un rôle. Les aérosols permettent aux nuages de renvoyer une plus grande partie de la lumière et de la chaleur du soleil dans l’atmosphère. La réduction des émissions d’aérosols améliore la qualité de l’air, mais augmente la quantité de chaleur entrant dans l’atmosphère.
Les aérosols peuvent apporter des avantages à court terme en matière de refroidissement, mais la décarbonisation de l’économie mondiale est la seule stratégie sur le long terme pour enrayer le changement climatique, soulignent les scientifiques.
Annoncée sur le site du Copernicus Climate Change Service : March 2024 – 10th consecutive record warm month globally.