Sélectionner une page

Il y a 8000 ans, en Suède, des crânes humains ont été empalés sur des pieux et personne ne sait pourquoi

14 Fév 2018 | 0 commentaires

Mesolithique cranes trauma5

Des archéologues en Suède ont trouvé des restes humains curieusement disposés avec la présence de têtes décapitées montées sur des pieux, un comportement qui n’a jamais été suggéré auparavant pour les anciens chasseurs-cueilleurs européens. Cette sinistre découverte remet en question ce que nous savons de la culture européenne du mésolithique et comment ces premiers humains s’occupaient de leurs morts.

Image d’entête : l’un des crânes trouvés sur le site de Kanaljorden en Suède. (Sara Gummeson et col./ Antiquity)

Ces os du mésolithique présentent des signes de traumatisme contondant sur plusieurs crânes et des preuves que les têtes étaient exposées sur des pieux. La scène présente un certain nombre d’autres mystères vraiment intrigants.

Des os montrent des signes de guérison, ce qui signifie que les coups à la tête ne furent pas nécessairement ce qui a tué ces humains. Il y a aussi des preuves que les corps ont été enterrés avant l’exhumation de leur tête et que celles-ci aient été montés sur des pics.

Comme vous, les archéologues de l’université de Stockholm en Suède se demandent (encore) ce qui s’est passé.

Les ossements ont été découverts il y a quelques années, lors de fouilles menées entre 2009 et 2011 dans une tourbière appelée Kanaljorden, près de la rivière Motala ström dans le centre de la Suède. Ils ne ressemblaient à rien de ce qui a été trouvé auparavant et la disposition des ossements dans les sédiments au fond de ce qui était autrefois un lac, suggéra un but cérémonial.

Récemment, une équipe de chercheurs a réalisé une analyse des ossements, comprenant des crânes ou des parties de crânes d’au moins 10 individus.

Au moment de l’excavation, deux des crânes étaient montés sur des pieux, les transperçant directement du bas vers le haut.

Un morceau de crâne transpercé d’un pic en bois. (Fredrik Hallgren et col./ Antiquity)
Mesolithique cranes trauma2

Dans le lac, il y avait autrefois une plate-forme de pierre compactée, peut-être là où des rituels étaient menés, avec les restes de deux colonies trouvés sur les berges, montrant qu’une culture de chasseurs-cueilleurs était active dans la région.

La datation au radiocarbone indique que les vestiges datent de la période du mésolithique, entre 5 500 et 6 000 ans avant notre ère, il y a environ 8 000 ans.

Des os d’animaux provenant d’au moins sept espèces différentes (dont des sangliers, ours et blaireaux) ont été disposés autour des crânes. Des marques sur ces os suggèrent que les animaux ont été découpés/ charcutés après leur mort, mais pas pour être mangé, car il n’y avait aucune preuve de cuisson sur les os.

Neuf des dix individus étaient des adultes et les chercheurs en ont identifié 2 comme étant des femmes et 4 des hommes. Deux autres têtes appartenaient à des personnes âgées de 20 à 35 ans et une avait plus de 50 ans. L’individu restant,dont le squelette est complet, était soit un fœtus soit un nouveau-né, âgé entre 36 et 40 semaines, indiquant que le bébé était mort très peu de temps avant ou après sa naissance.

Parmi les crânes d’adultes, 7 présentent des traumatismes contondants peu profonds. Les deux femmes ont été frappées plusieurs fois à l’arrière de la tête, tandis que les hommes ont été frappés une fois au sommet de la tête.

Les traumatismes des hommes sont indiqués en noir, pour les femmes en gris. (Gummeson et col./ Antiquity)

Mesolithique cranes trauma

Il y avait aussi des preuves que certaines de ces blessures avaient guéri, ils ne sont donc peut-être pas morts d’un coup à la tête.

Il est impossible d’identifier l’arme qui a entrainé ces blessures, mais elles semblent avoir été engendrées par de la violence, plutôt que par accident. Elles sont trop semblables entre elles et toutes situées au-dessus de ce que l’on appelle la ligne du bord du chapeau (hat-brim line), ce qui les rend inhabituels pour des blessures accidentelles.

Selon l’un des membres de l’équipe de recherche, Fredrik Hallgren :

Ce ne sont pas des personnes qui ont récemment reçu un coup à la tête pour ensuite être exposées. Plus de la moitié d’entre elles avaient guéri de ce traumatisme à la tête.

Pour les chercheurs, l’explication la plus probable est la violence intergroupe (raids, guerre). Cela expliquerait les traumatismes guéris et la différence de blessures entre les hommes et les femmes pourraient correspondre au fait qu’ils tenaient des rôles différents au combat.

Il y a également des preuves suggérant que les corps ont été enterrés avant que les têtes ne soient déterrées et placées dans le lac. La plupart des crânes n’avaient plus leurs mâchoires, sans marques indiquant qu’elles avaient été arrachées. Cela suggère que les corps se sont au moins partiellement décomposés, bien que la présence de matière cérébrale préservée dans l’un des crânes suggère également qu’ils auraient pu être déposés peu de temps après leur mort. L’exposition aux éléments extérieurs aurait également pu entrainer ce type de décomposition, mais l’absence de marques de dents d’animaux sauvages, qui auraient inévitablement été attirés par les cadavres en décomposition, suggère qu’ils auraient dû être protégés d’une manière ou d’une autre.

L’équipe a trouvé plus de 400 pieux en bois, intacts ou fragmentés. Certains auraient pu être utilisés comme cloison ou clôture et d’autres  étaient insérés à travers le trou à la base du crâne, afin d’exposer des têtes humaines et animales selon les chercheurs.

Les chercheurs tentent maintenant de comprendre pourquoi les crânes étaient dans le lac et ils fouillent des tourbières à proximité dans l’espoir de trouver des sites similaires.

Mais une chose est claire pour les chercheurs : les crânes ont dû être placés dans le lac à dessein :

La déposition peut être décrite comme étant soigneusement planifiée et exécutée, depuis la construction de l’empilement de pierres sous-marines jusqu’aux dépôts spatialement séparés de restes humains et animaux conservés.

Le fait que la majorité des individus présentent des blessures guéries semble être plus qu’une coïncidence et implique qu’ils ont été spécifiquement choisis pour être inclus dans le dépôt.

Espérons que les futures découvertes réalisées sur ce site apporteront une certaine lumière à cette étrange histoire.

L’étude publiée dans Antiquity : Keep your head high: skulls on stakes and cranial trauma in Mesolithic Sweden.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This